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2019 Anesthetic

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2020 Ether
 

- Membre : Burn The Priest
- Style + Membre : Lamb Of God

Mark MORTON - Ether (2020)
Par T-RAY le 3 Février 2020          Consultée 1541 fois

Non, ce n'est pas la pochette du "Yellow And Green" de BARONESS que vous voyez là, bien que la palette de couleurs de l'artwork de cet E.P. de Mark MORTON (et le style pictural de l'illustration dans son ensemble) soit assez proche de celles qui ornent le troisième album de l'ex-groupe de Sludge Progressif américain. Contrairement à ce dernier, "Ether" ne s'étend pas sur plus d'1h15 et deux disques d'un ennui mortel, mais se contient en une petite vingtaine de minutes sur lesquelles on n'a pas vraiment le temps de s'emmerder. Sérieusement : ce disque garni de cinq titres électro-acoustiques fort joliment interprétés, qui fait figure de parenthèse dans la carrière électrique de l'artiste (et dans nos écoutes électriques de chroniqueurs de Metal), s'accueille avec enthousiasme en ce morne début d'année 2020.

Alors que l'on annonce un huitième album de LAMB OF GOD pour dans les mois qui viennent (enfin !) et qu'une tournée européenne dantesque avec KREATOR se profile pour le groupe de Richmond, MORTON revient en solo avec cet objet musical auquel on ne s'attendait pas le moins du monde. Dans les diverses interviews données par Mark à l'occasion de la sortie de cet E.P., il insiste pourtant sur la vision qu'il a de lui-même : celle d'un auteur-compositeur – un songwriter, rien de moins – et pas du tout d'un guitar hero, ce que l'on pouvait déjà deviner de par son travail avec l'Agneau de Dieu, beaucoup plus axé sur le riff et la création de chansons que sur la technique et la performance guitaristique. Et "Ether" vient souligner cela sans laisser de place au doute : ce sont bien des chansons qu'il nous livre ici.

Sauf que, malgré la diversité de ses influences, ce dont on pouvait largement juger, et de façon intéressante, sur son premier album solo sorti en 2019, "Anesthetic", c'est encore dans le Metal pur jus que son talent de composition s'exprime le mieux. Lorsqu'il s'aventure sur d'autres terrains – ici les ballades électro-acoustiques bluesy ou un brin Country – et qu'il reprend de vrais petits bijoux dans le genre, tels "She Talks To Angels" de The BLACK CROWES, et "Black", de PEARL JAM, l'écart se fait encore sentir entre son sens de la compo et celui des frères Robinson ou celui d'Eddie Vedder. Clairement, sur "Ether", les covers font de l'ombre aux morceaux originaux signés MORTON. Et le choix d'interprètes puissants comme Lzzy Hale (frontwoman de HALESTORM) et Mark Morales (de SONS OF TEXAS) ne fait qu'accentuer la qualité des morceaux d'origine.

S'il manque quelques détails des versions premières de ces deux reprises, comme les notes d'orgue de "She Talks To Angels" tel qu'il était joué sur "Shake Your Money Maker", par exemple, elles sont tout de même exécutées de manière impériale. L'esprit Blues Rock de la cover de The BLACK CROWES est totalement préservé et Lzzy Hale en chante les paroles poignantes avec tout le cœur qu'on lui connaît, et il est énorme. Elle est certes plus démonstrative – et de loin – que ne l'était Chris Robinson en son temps mais ses envolées vocales sont tout-à-fait à-propos. Quant à "Black", elle n'est pas interprétée avec la même retenue qu'Eddie Vedder n'en faisait preuve sur "Ten" mais comme Mark Morales dispose d'un timbre relativement similaire à celui du leader de PEARL JAM et qu'il est un sacré performer, il parvient à faire passer toutes les sentiments que convie le texte avec une charge émotionnelle préservée.

Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que la meilleure composition originale de cet E.P., "All I Had To Lose", soit également interprétée par ce même Morales. Le vocaliste de SONS OF TEXAS donne corps à une chanson très fine, qui fait honneur à l'ambition de Mark MORTON d'être connu et reconnu comme un songwriter. Ce morceau, le seul original du disque à être à la hauteur des deux reprises et à ne jamais partir en envolée électrique à un moment ou à un autre, repose quasi entièrement sur les paluches du gratteux de LAMB OF GOD et sur la voix de Mark Morales, exception faite d'une poignée de cordes frottées qui font une apparition remarquée et remarquable sur le titre pour y apporter un supplément de tension bienvenu. D'autant que, là encore, le texte, signé MORTON lui-même, se prête totalement à un petit côté mélodramatique. Une réussite.

C'est (un peu) dommage que les deux autres compositions 100% nouvelles sur "Ether" accusent une certaine baisse de niveau. Non pas qu'il s'agisse de mauvais morceaux, loin de là, mais ils n'appartiennent assurément pas au royaume des grandes chansons : ce sont juste d'honnêtes power-ballades qui font toutefois honneur aux diverses inspirations de Mark MORTON. En témoigne le petit côté funky sur "The Fight", côté rythmique, qui ne transfigure pas le morceau pour autant. S'il faut trouver un maillon faible à cette collection de cinq titres, c'est lui, et ce, malgré la solide interprétation vocale de John Carbone, chanteur du groupe de Metal Prog américain MOON TOOTH. Paradoxalement sur ce disque majoritairement électro-acoustique, c'est lorsque la tornade électrique de mi-morceau se lève que "The Fight" prend enfin de l'ampleur et révèle les émotions qu'il contenait jusqu'ici.

Écrites et chantées par Howard Jones (LIGHT THE TORCH, ex-KILLSWITCH ENGAGE), les paroles de "Love My Enemy", quatrième part de la galette, ont un peu plus de punch et le refrain se retient mieux que celui de "The Fight". Sans atteindre des sommets d'intensité, le morceau utilise intelligemment les couplets pour monter subtilement en puissance jusqu'au refrain en question, que Jones n'attaque pas aussi violemment qu'il n'attaque le micro avec ses groupes ou anciens groupes de Metalcore, mais qu'il attaque d'une voix pleine et intense malgré tout. Ce qui fait de "Love My Enemy" un morceau plus fort que "The Fight", aussi, c'est qu'il est résolument plus électrique et que le savoir-faire guitaristique acquis par Mark MORTON au sein de LAMB OF GOD s'y fait davantage sentir.

Oui, il suffit d'entendre les arpèges chatouillés par le gratteux en mode acoustique sur les couplets de "Love My Enemy" pour constater que la signature MORTON est là, et bien là. Cette façon toute particulière que le natif de Virginie a de riffer avec l'Agneau de Dieu se retrouve sur ce morceau. Et même sur les couplets de "The Fight", même si cela se remarque moins, ses lignes de guitare étant – et c'est le cas sur l'ensemble du disque – mises légèrement en retrait par rapport aux voix de ses interprètes d'un jour. Il ressort de cet E.P. de Mark MORTON une discrète familiarité avec son œuvre dans LAMB OF GOD, parallèlement à la mise en avant de sa capacité à créer de vraies chansons capables de s'accommoder d'une simple guitare acoustique ou électro-acoustique et d'une voix.

Au bout du compte, et en dépit du petit déséquilibre qualitatif entre les reprises et les originaux (exception faite de "All I Had To Lose"), "Ether" s'écoute avec plaisir. Quoi que l'on pense de LAMB OF GOD ou de ses membres les plus médiatiques, il s'agit d'un disque hautement recommandable pour tout amateur de power-ballades. Tenez-vous-le pour dit.

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   T-RAY

 
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- Mark Morton (guitare)
- -----
- Mark Morales (chant sur #1, #5)
- John Carbone (chant sur #2)
- Lzzy Hale (chant sur #3)
- Howard Jones (chant sur #4)


1. All I Had To Lose
2. The Fight
3. She Talks To Angels (cover The Black Crowes)
4. Love My Enemy
5. Black (cover Pearl Jam)



             



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