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HARD ROCK/POP  |  STUDIO

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GHOST - Prequelle (2018)
Par T-RAY le 2 Juillet 2018          Consultée 9783 fois

Dites, vous rendez-vous compte que "Meliora" est sorti il y a déjà trois ans ? En 2015, ouais. Ah non ? Ben moi non plus. Pourquoi ? Parce que GHOST a un savoir-faire remarquable pour occuper le terrain entre la sortie de ses albums studio. En 2016 ? Publication de l’E.P. "Popestar" et de son single imparable "Square Hammer". À l’été 2017, sortie du gros Maxi "He Is", riche de quatre interprétations différentes du morceau-titre. En décembre dernier : mise en ligne de la version digitale du double-Live "Ceremony And Devotion", suivie, en janvier 2018, de la commercialisation physique de ce Live In The U.S.A.. Le tout sur fond d’annonces d’un nouveau L.P. pour cette année. Le programme prévisionnel de GHOST, c'est l'équivalent Metal du planning de sorties des films du Marvel Cinematic Universe (MCU).

Et malgré tout, pendant cette période bien chargée, GHOST a changé. Et je ne parle pas là des petites guéguerres juridiques que les anciens collaborateurs masqués de Tobias Forge, LE seul et unique leader de la formation, à l’identité enfin révélée, lui ont déclaré entre temps. Non, le collège de goules a vécu une petite révolution de palais. C'est même, du moins en apparence, ce qu’on appelle un putsch. En dépossédant Papa Emeritus III de sa fonction d’antipape, le Cardinal Copia, nouvel avatar de Forge, a fait entrer GHOST dans une nouvelle ère, laissant un peu plus loin derrière les influences 70s pour prendre le cap des années 80. Et, Diable, que cela s’entend ! J’en veux pour preuve – parmi d’autres – la quasi disparition de l’orgue Hammond de la musique des Suédois, les claviers prenant une dimension bien plus synthétique sur ce quatrième opus studio.

Même sur le plan des guitares, la lourdeur des riffs Heavy que l’on pouvait entendre sur "Meliora" fait désormais place à un riffing plus light, gardant toujours un trait d'épaisseur pour rester Hard mais se révélant sensiblement plus direct que par le passé. Le vent frais de "Square Hammer" est passé par là, GHOST a retenu la leçon qu’il s’est faite à lui-même et livre ici un disque calibré pour surfer sur les ondes et séduire ceux qui les reçoivent. Je ne sais si ses morceaux sont bien diffusés en radio, ici et surtout ailleurs, puisque je n'écoute quasiment pas la radio, mais une chose est certaine : "Préquelle" est à ce jour l’album le plus radio-friendly de toute la discographie de GHOST. Et pour le démontrer d'emblée, quoi de mieux qu’un authentique tube FM ?

"Rats" tue. C’est aussi simple que ça. Tobias Forge et les rares acolytes qui comptent dans le travail de composition de GHOST sont parvenus à un degré de “tubitude” spectaculaire, qu’on ne pouvait guère soupçonner lorsque "Opus Eponymous" vint pour la première fois nous effleurer les tympans. Et pourtant, "Rats" est le titre qui bénéficie des guitares les plus lourdes sur "Préquelle" après le très pesant (et solide) "Faith", signe que GHOST n’a pas sacrifié tout ce qui faisait sa particularité. En réalité, il n’a rien sacrifié réellement, puisque tout était déjà là, dans la caboche et dans les paluches de Tobias Forge : le sens aigu de la mélodie qui fait mouche, la science du riff accrocheur, le don du refrain mémorable, le talent pour déployer le pré-chorus qui fait dresser les poils juste avant. Je suis dithyrambique ? Attendez de lire la suite, vous allez voir que non.

"Préquelle", en effet, a mis du temps à me convaincre de ses nombreuses qualités et qu’il ne s’agissait pas là d’un coup de mou de la part de GHOST, ni même d’un rhabillage putassier pour séduire les foules à tout prix. Au contraire : le prix de la musique de GHOST est élevé et même derrière le visage du Cardinal Copia, le frontman en est très conscient. Même lorsqu'il joue avec les limites de la guimauve. L’inspiration, pour un groupe comme GHOST, au positionnement toujours tangent entre Heavy Metal ou Hard Rock et Pop, c’est quoi ? C’est de tirer le plus efficace des deux genres sans se laisser aller à l’évidence de mélodies faciles et de riffs téléphonés. Or, l’autre single de "Préquelle", "Dance Macabre", frise tellement le facile et l'évident qu’il me semblait mériter amplement le carton jaune, à même de faire baisser d’une étoile la note finale de l’opus (ce que je me suis résolu à ne pas faire).

Oh, qu’il me fut compliqué de voir plus loin que ce refrain basique et tellement FM que je me croyais revenu à la pire période des 80s, les synthétiseurs qui le ponctuent n’aidant en rien à calmer cette sensation. Il aura fallu que je me concentre sur le riff, et le riff seul, puis sur le travail de la basse, puis sur la montée vocale vers ce refrain décevant, pour me convaincre que ce titre n'était pas à jeter et reconnaître, à mon corps défendant, sa relative efficacité. Même s’il est incontestablement le point faible de "Préquelle". Là où GHOST fait fort, tout de même, c’est qu’aussi moyen soit-il selon ma grille de lecture, "Dance Macabre" est capable de faire jouir d’autres fans de Hard. Les voies du plaisir musical sont impénétrables (n’essayez pas d’y introduire quoi que ce soit, vous y risquez vos tympans). Nulle part sur "Préquelle" GHOST ne se fait aussi Popisant que sur "Dance Macabre". Mais il s’en approche sérieusement et, cette fois, cela passe bien mieux à mes oreilles.

Oui, un "Witch Image" pourrait être dépouillé de ses guitares et de sa batterie Hard Rock et rester efficace, même avec sa flûte synthétique sur le pré-chorus. Mais le savoir-faire de la formation suédoise, c’est de ne jamais oublier d'être (au moins un peu) Hard, et cela conserve une épaisseur appréciable à sa musique. Sauf sur les (power-)ballades, bien sûr. Le principal représentant du genre est ici l’excellent "Pro Memoria" (dont les couplets m'évoquent le refrain de "In The Middle Of A Heartbeat" d'HELLOWEEN), introduit aux violons, puis joué tantôt au piano, tantôt à l'orgue, qu’on sait gré à GHOST de ne pas avoir totalement remisé au placard au profit des synthés. Voilà un titre qui monte en puissance tout du long, doté d’un refrain absolument mémorable qui vous quitte difficilement après des heures de fredonnement.

Tout comme "Pro Memoria", le terminal "Life Eternal", prenante ballade également, symbolise le succès de la démarche de GHOST sous le Cardinal Copia : flirter ostensiblement, et plus que jamais, avec la Pop mais ne jamais rompre avec la qualité de composition qu’on lui connaît. Mais finalement, ça n’est ni grâce à ces ballades capables de plaire à toutes les oreilles, ni en vertu des titres les plus Hardemment radiophoniques, que GHOST s'élève au-dessus de la mêlée. C’est en montrant que même sans paroles, ni vocaux d’aucune sorte, il sait rester diablement accrocheur. Il y a longtemps que l'assemblée de goules ne nous avait pas offert d'instrumental digne de ce nom – depuis "Opus Eponymous", en fait – et sur "Préquelle", elle nous en délivre deux ! Et de grande qualité pour une musique aussi radio-friendly !

"Miasma", c’est la démonstration pleine et entière d’un groupe qui sait comment varier un même thème au sein d’un même titre de cinq minutes et quelques. L'œuvre, qui monte constamment en puissance de la première à la dernière minute, permet à tous les instruments d’avoir leur voix au chapitre et de la faire entendre comme il se doit. Certes, les synthés sont les plus vocaux de tous, mais ils n’occupent pas outrageusement l’espace non plus, délicatement agencé par Tobias Forge et ses acolytes. La guitare lead y prend toute sa mesure aussi, rivalise brillamment avec les claviers et ne se voit supplantée que par l'expressivité à toute épreuve d’un saxophone sorti de nulle part. "Helvetesfönster", lui, est l’instrumental qui joue les résumés, reprenant habilement certains riffs de divers morceaux de l’album ("Pro Memoria" en tête) et même d’autres, loin, très loin de GHOST (quelques notes de piano, vers les 2’30, rappelant la mélodie vocale du "All Guns Blazing" de JUDAS PRIEST).

L’on se laisse volontiers guider par GHOST sur ces deux titres, plus encore que sur certains morceaux aux refrains tubesques ("Dance Macabre", au hasard total) et leur présence sur l’album confère à "Préquelle" un équilibre subtil et aux titres qui les suivent un souffle et un élan supplémentaires. GHOST a laissé à "Meliora" la propension à l'essoufflement qui le caractérisait. Plus que toute autre chose, ce que "Préquelle" a de plus que "Meliora", c’est la cohésion de l'ensemble, cette sensation que tel morceau DOIT suivre tel autre, qui fait qu’on ne se perd pas à son écoute, que l’on ne s’ennuie pas non plus, bref : qu’on écoute. Et qu’on écoute tout. Même à jouer les fines bouches, comme vous pensez sans doute que je le fais avec "Dance Macabre", il n’y a pas meilleure façon d'apprécier pleinement ce quatrième opus studio des Suédois qu'en le laissant tourner de la première à la dernière seconde.

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- Cardinal Copia (vocaux, divers instruments)
- Papa Nihil (quelque chose, mais quoi ?)
- The Nameless Ghouls (le reste des instruments sauf ceux des guests)


1. Ashes
2. Rats
3. Faith
4. See The Light
5. Miasma
6. Dance Macabre
7. Pro Memoria
8. Witch Image
9. Helvetesfönster
10. Life Eternal



             



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