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EX LIBRIS - Ann - Chapter 2: Anastasia Romanova (2019)
Par JEFF KANJI le 25 Décembre 2019          Consultée 2218 fois

Après ma découverte par accident de la formation portée par le talent de Dianne Van Giersbergen, je me devais de suivre la sortie des deux autres chapitres de la trilogie "Ann" initiée en juillet 2018 avec "Anne Boleyn" seconde épouse du truculent Henry VIII qui a connu le destin tragique de la répudiation puis de la décapitation. Ce second chapitre va immanquablement attirer les curieux, puisqu'il est consacré à la célébrissime Anastasia Romanova, plus jeune fille du tsar Nicolas II et d'Alexandra Feodorovna, supposément assassinée à la villa Ipatiev à Ekaterinbourg en juillet 1918 en compagnie de ses trois sœurs, de son frère et de ses parents. Le sujet ne manque pas de passionner, pas mal de sources révélées depuis vingt ans remettant en cause l'exécution des filles de Nicolas II voire même de sa femme, dont le Kaiser Guillaume II aurait pu monnayer l'exfiltration lors de la signature du traité de Brest-Litovsk.

Les trois chapitres de "Ann" revisiteront de toute façon des histoires tragiques, le dernier volet s'apprêtant à sortir étant d'ores et déjà consacré à Anne Frank… Trois titres une nouvelle fois, et un clip pour illustrer le tout premier - "The Motherland" - consacré à la dynastie Romanov et au rapport entretenu avec la religion, la Russie se terminant sur une citation qui refermera élégamment le recueil. Il y est notamment évoqué la maladie du tsarévitch Alexis.

La deuxième, peut-être la plus Heavy mais la moins ultime des trois, "The Healer", mettra en avant la personnalité mystique de Grigor Raspoutine, l'auto-proclamé tsarets guérisseur, qui fut le seul à réussir à soulager les mots de l'héritier du trône, vu par les yeux d'Anastasia, tandis que la dernière est assez progressive dans le sens où elle suit les différentes étapes des deux dernières années rudes d'une famille impériale prisonnière du nouveau pouvoir, avant que la mort de l'héroïne ne sonne la fin des évènements. La légende a de beaux jours devant elle, le propos lyrique, sans la jouer polémiste, alimentant cette épopée tragiquement romanesque, romanovesque oserais-je dire.

Du côté musical, la fibre créatrice largement aperçue sur "Anne Boleyn" est de mise. Si le son est toujours de très bonne tenue (merci Joost !) la majestueuse introduction de "The Motherland" donne déjà le ton. Les harmonies sont travaillées, comme les arrangements (le boulot est minutieux et stylé, à l'image d'un GATES OF PARIS), le tout dominé par une Dianne Van Giersbergen enjôleuse, conteuse, théâtrale juste ce qu'il faut, les fondamentaux lyriques n'étant jamais très loin : on est dans un mélange à la Floor Jansen coincé entre "Decipher" et "Invisible Circles" : le chant lyrique est majoritaire, avec une parenté assez évidente avec la déesse Tarja (en particulier sur "The Healer"). La vocaliste hollandaise est cela dit déjà une virtuose, passant de cette approche classique à une expressivité beaucoup plus Metal en un instant.

On regrettera seulement que les riffs et la profusion des idées soient un peu occultées par ces prestations vocales de haute volée. Il faut dire qu'en choisissant de suivre les textes, les compositions sont au service de la trame, comme le serait la musique d'un opéra. Par moments elle parvient tout de même à se distinguer, comme sur l'introduction de "The Healer" qui n'est pas sans rappeler la "Danse Des Chevaliers" du "Roméo & Juliette" de Sergueï PROKOFIEV ; joli clin d'œil. C'est sur ce deuxième titre que les chœurs prennent le plus d'importance (avec le final saisissant de "The Exile"), là où "The Motherland" évoquait davantage des restes de liturgie orthodoxe slave, la troisième pièce combinant les deux aspects. Ils participent largement, dans leur écriture comme dans leur mixage, à faire de ce "Anastasia Romanova" une œuvre qui a sa propre aura, tout en s'inscrivant sans mal dans la continuité de "Anne Boleyn". L'idée des trois EPs semble en tout cas parfaitement compréhensible, à l'écoute de ce chapitre deux, et j'ai déjà hâte de jeter l'oreille sur "Anne Frank".

On remarquera que lorsque la formation hollandaise cherche à muscler son jeu (la première partie de "The Exile"), elle tend à se rapprocher quelque peu de l'autre branche de l'arbre Metal Symphonique hollandais, à savoir EPICA, notamment grâce à des riffs bien tricotés. Dans les parties mesurées, en effet Dianne Van Giersbergen approche souvent la musicalité gracieuse de Simone Simons, tout en se réaffirmant toujours assez rapidement, notamment grâce à cette capacité à alterner le lyrique et le chant plus direct avec virtuosité. Ceci n'est pas un reproche, mais une constatation sur la bonne santé de la scène Metal Symphonique batave qui semble se nourrir aux mêmes mamelles, parvenant à sortir des formations à même de créer une unité stylistique, mais aux personnalités suffisamment affirmées pour qu'on ne puisse certainement pas les confondre.

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   JEFF KANJI

 
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- Koen Stam (claviers)
- Dianne Van Giersbergen (chant)
- Luuk Van Gerven (basse)
- Harmen Kieboom (batterie)
- Bob Wijtsma (guitare)


1. The Motherland
2. The Healer
3. The Exile



             



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