Parfois, un simple nom peut amener à découvrir un groupe, et parmi les moult exemples possibles et imaginables, laissez-moi vous parler de celui de SEASON OF GHOSTS. J’ai découvert ce groupe un jour, un peu au pif, en traînant sur une page VK qui partageait des groupes d’Électro Metal. Il m’a tout simplement fallu lire le nom de Sophia Aslanides pour foncer écouter un extrait sur YouTube et être convaincu que j’allais grandement apprécier ce groupe.

Pour ceux qui ne connaissent pas Sophia, il s’agit en fait de la chanteuse qui apparaît sur l’album "Epsilon" de BLOOD STAIN CHILD, juste un de mes albums favoris de tous les temps ever OF THE FUCKING UNIVERSE !!!! Et il se trouve qu’après être parti de BSC, elle ait décidé de fonder un groupe pour jouer des compositions de son cru. Et franchement, en plus d’être une bonne chanteuse, Sophia est aussi une bonne compositrice.

D’entrée de jeu, on sent que BSC a laissé des traces, sans compter la petite intro électro un poil symphonique, on se prend direct trois gros morceau d’Électro Metal ultra tubesque et accrocheur. Les quelques growls un peu timides sur "Genesis – The Phoenix Syndrome" couplé à la voix sucrée de Sophia, les quelques riffs gentiment bourrins et cette ambiance électro toute jolie et futuriste rappellent directement "Epsilon", mais ça, ce n’est au final que sur ce morceau, car par la suite, SEASON OF GHOSTS va affirmer sa propre identité. Ainsi "Time Traveler" va directement partir sur un truc terriblement accrocheur et dansant au refrain juste ultime. Là encore l’ombre de BLOOD STAIN CHILD plane encore un peu sur la musique avec ses spoken-words masculins (qui pour le coup rappellent plus des trucs entendus sur d’autres albums de BSC que "Epsilon"). Et puis "Dream; Paralysis" viens tout déglinguer, ça y est toute trace de BSC est évacuée pour ce qui est selon moi le plus gros tube de l’album. Ça commence sur les chapeaux de roue avant de se calmer pour repartir sur un tour de montagne russe d’une simplicité et d’une efficacité redoutable.

Et alors qu’on s’est conditionné à s’enfiler un album de tubes Électro Metal gentillets mais efficaces, v’la t’y pas qu’on se retrouve avec le morceau éponyme de l’album. Une petite balade toute mimi et planante mettant bien en avant la voix de Sophia sur fond de piano et de violons. Si le choc s’avère inattendu, il est là bienvenu tant au final son placement dans la tracklist semble nous dire « t’as eu des tubes, t’as eu de la guimauve, bah maintenant prépare-toi à tout plein d’autres trucs ». Et tout plein d’autres truc il y a. Vous voulez une autre jolie balade ? Bam, prenez-vous "The Road To Acheron", ça manque de Metal ? Un petit "Quantum – Through The Looking Glass" va faire revenir les gros riffs et les growls. Plus d’Électro ? "[Ne]Mesis – The Kiss Of Justice", qui perso me rappelle un peu ce qu’a pu faire NEUROTECH par moments, va vous ravir. Vous voulez un mélange de tout ça condensé en cinq minutes ? Allez, un petit "Beautiful Eternal Things", définitivement le meilleur morceau de l’album qui s’éclate à transcender la musique du groupe pour en offrir ce qu’il peut faire de mieux.

Tout ça peut au final sembler un peu trop hétéroclite pour certains, et oui parfois l’écart de style entre deux morceaux peut s’avérer brutal (la transition "Dream; Paralysis" / "The Human Paradox") et certains aspects risquent de rebuter certains, notamment le côté joliment mignon et Pop de l’album avec ses sonorités Électro au final assez douces et ses balades. Mais le tout reste solidement cohérent grâce à une chouette ambiance onirique tout en douceur qui traverse l’album avec grâce. Cette ambiance est superbement développée grâce au chant de Sophia qui évolue dans un registre à la fois très Pop et très aérien et surtout grâce aux éléments Électro qui empruntent beaucoup à la Trance et qui, mélangés avec des orchestrations au piano et aux cordes frottées, donnent ce sentiment de flotter dans un autre monde.

Un autre monde, ouais, c’est un peu l’impression que j’ai à l’écoute de ce "Human Paradox". Une porte ouverte sur un univers musical très personnel et assez unique dans le paysage Metal. Personnellement, cet album est et restera une de mes friandises musicales favorites, et pour peu que l’indigestion de sucre ne vous fasse pas peur, vous risquez de tomber très facilement dans la douce étreinte de la musique de SEASON OF GHOSTS.