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- Membre : The Black Dahlia Murder, Deeds Of Flesh
- Style + Membre : Job For A Cowboy

SERPENT OF GNOSIS - As I Drink From The Infinite Well Of Inebriation (2019)
Par T-RAY le 5 Août 2019          Consultée 1673 fois

JOB FOR A COWBOY, c'est fini. Du moins, depuis bientôt cinq ans, c'est silence radio du côté du groupe de l'Arizona. À croire que l'évolution, inattendue et pourtant remarquable, affichée sur le quatrième album, "Sun Eater", signait l'apparition de divergences musicales entre les membres du combo… Pourtant, à l'heure de découvrir le premier album studio de SERPENT OF GNOSIS, force est de constater que plusieurs membres du combo de Glendale sont toujours disposés à travailler ensemble. C'est le cas, en l'occurrence, de trois des quatre gaillards qui faisaient le JOB sur "Sun Eater" : les deux guitaristes, Tony Sannicandro et Alan Glassman, et le fou-furieux vocaliste Jonny Davy. S'il en est un qui m'avait manqué, c’est bien lui !

Heureusement, le bonhomme a trouvé un nouveau défouloir aux côtés de ses deux compères habituels et de deux amis : Max Lavelle, bassiste de The BLACK DAHLIA MURDER, et Darren Cesca, éphémère batteur de DEEDS OF FLESH et surtout marteleur de fûts au sein de l'une des anciennes formations de Glassman et de Lavelle, GORATORY. Le défouloir s'appelle donc SERPENT OF GNOSIS et, en un mot comme en cent, défoule, effectivement. Ces cinq années de hiatus n'ont pas calmé le moins du monde Jonny Davy, qui trouve ici un nouveau boulot à sa démesure. L'homme fait étalage, sur ce debut album, de toute la variété dans l'extrémisme de son registre vocal. Il growle, hurle, vocifère et rugit comme si sa vie en dépendait de nouveau et sa performance offre une sacrée épaisseur à ce disque à la fois court et dense.

Court, parce qu'il ne dure qu'à peine plus de 21 minutes. Dense, parce qu'il est plein comme un œuf, cet opus ! Rempli jusqu'à la coquille d'un Death Metal hyper rentre-dedans, infusé d'une bonne dose de Grindcore – en témoigne la brièveté de nombreux titres, six d'entre eux ne dépassant pas les deux minutes – et de quelques éléments de Deathcore assez bienvenus (des breaks qui ravigotent), réminiscents du savoir-faire initial de JOB FOR A COWBOY. Thématisé autour de l'addiction, comme son titre le laisse entendre, "As I Drink From The Infinite Well Of Inebriation" est d'abord brutal. Très brutal, même, et la production n'aide pas, au début, à se rendre bien compte de ce qui nous arrive en pleine poire… Surtout si l'on a le malheur d'écouter ça dans un environnement bruyant : le niveau de détail de la musique, pourtant bien réel, risque de passer à l'as. Et tout l'album avec, pour le coup, si l'on ne daigne pas lui donner une seconde chance.

N'étant pas du genre à m'avouer vaincu, surtout quand des musiciens que j'apprécie déboulent avec un nouveau projet, j'ai donné un grand nombre de chances de me séduire à SERPENT OF GNOSIS. Et le charme a opéré. Oui, "As I Drink From The Infinite Well Of Inebriation" est brutal d'emblée et l'on apprécie assez vite, finalement, malgré l'aspect compressé du son, assez marqué, qui empêche de saisir précisément ce que font certains instruments – notamment la basse de Lavelle – quand tous sont lancés en même temps. Car, lancés tous ensemble dans un assaut frontal, les cinq instruments du combo (oui, je compte la voix de Davy) le sont très souvent et leur impact est dévastateur. Dès "Decoherence", l'auditeur peut en faire l'expérience : c'est rapide, brutal, survolté. In. Your. Face!

Mais puisque sur un album de 22 minutes grand maximum, le groupe ne peut pas non plus perdre trop de temps à dévoiler ses atouts, l'on comprend dès l'enchaînement du premier et du deuxième morceau que la finesse sera aussi au rendez-vous. SERPENT OF GNOSIS n'oublie pas de riffer, de faire un usage pertinent des breakdowns et d'envoyer des soli virevoltants, comme sur "Paroxysmal Dance", qui retient immédiatement l'oreille, de par ses ambiances sournoises, son agressivité toute Hardcore et son final très Deathcore. Les breakdowns, utilisés opportunément, font beaucoup de bien sûr ce disque, d'ailleurs. Ils permettent à chaque instrument d'avoir voix au chapitre de façon claire, comme peut en témoigner un morceau tel que "Fragile Vessel Of Serenity", sur lequel tous les zicos, Max Lavelle compris, ont leurs secondes de gloire.

De tous les musiciens, cependant, c'est Cesca, batteur à la palette remarquablement variée, qui impressionne le plus. Oui, plus encore que Davy et ses vocaux hallucinés ! Patterns Hardcore, blast beats en tout genre, assauts typiquement Death : le bonhomme est étonnant de maîtrise. Et il en faut pour porter un premier album aussi radical que celui-ci. SERPENT OF GNOSIS ne fait pas dans la demi-mesure, c'est certain ! Pourtant, lorsqu'il faut calmer clairement le jeu et jouer la carte de la lourdeur, de l'ambiance poisseuse et de l'atmosphère pesante, le groupe n'hésite pas : "Cognitivity", titre le plus long du disque du haut de ses quatre minutes (!), offre un visage Sludge inattendu et bienvenu à la musique du combo. On s'y laisse prendre et ça fait du bien de souffler sur un tel morceau après les élans de brutalité déjà encaissés.

Car ceux-ci reprennent bien vite, ensuite. Même si "A Mask Of Lucidity" offre quelques instants de répit sur ses vingt dernières secondes, c'est bien à coups de poings qu'il nous réveille de la torpeur dans laquelle "Cognitivity" entendait nous plonger. Ça n'était qu'un leurre, toutefois, car SERPENT OF GNOSIS est résolument violent et extrême. Et même si, sur un titre coup de poing comme "Harvest", les parties de guitare lead introduisent un peu de légèreté, c'est bel et bien sonné que l'on ressort de son écoute. Et jusqu'aux dernières minutes de l'album, le quintette ne lève plus le pied. Même si l'on croit l'entendre adoucir son propos sur les parties les plus thrashy de "Entrenched Euphoria", ledit propos reste extrême. Et au cas où l'on en douterait, les rugissements bestiaux de Jonny Davy nous le rappellent à chaque titre.

Ce niveau d'extrémisme, on ne l'attendait plus forcément des membres de JOB FOR A COWBOY et de The BLACK DAHLIA MURDER compte tenu de la relative modération de leurs derniers albums respectifs. Leur retour à une musique aussi brutale, à un degré de violence aussi franc et assumé n'était pas forcément prévisible et l'envie, la grinta dont ils font preuve ici est enthousiasmante, même s'ils semblent eux-mêmes s'être un peu laissés dépasser par cet enthousiasme. Le soin apporté à la production, à sa clarté plus qu'à sa puissance qui, elle, est au rendez-vous, aurait pu être plus grand. Et l'on n'aurait pas craché sur un ou deux morceaux supplémentaires dans la veine de "Cognitivity", histoire d'équilibrer le tout... Mais ça, c'est peut-être pour le deuxième album. Parce qu'après nous avoir aussi positivement surpris, on espère bien que, même en tant que side project, SERPENT OF GNOSIS poursuive sur sa lancée.

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   T-RAY

 
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- Jonny Davy (vocaux)
- Tony Sannicandro (guitare)
- Alan Glassman (guitare)
- Max Lavelle (basse)
- Darren Cesca (batterie)


1. Decoherence
2. Paroxysmal Dance
3. Fragile Vessel Of Serenity
4. The Colorless Capsules
5. Cognitivity
6. A Mask Of Lucidity
7. Hemmorhaging Fabrications
8. Harvest
9. Entrenched Euphoria
10. Lurid Skin



             



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