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DEATH METAL  |  STUDIO

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- Membre : Brutality, Nasty Savage
- Style + Membre : Acheron, Morbid Angel, Nocturnus, Obituary

NOCTURNUS AD [AFTER DEATH] - Paradox (2019)
Par SIRFRANGILL le 17 Juillet 2019          Consultée 1923 fois

Le Metal, comme tout genre de Rock, a aujourd'hui globalement atteint la limite de ses capacités créatives. L'une des preuves les plus incontestables de cet état de fait est le nombre toujours grandissant d'artistes souhaitant retourner au son qui était le leur au début de leur carrière espérant ainsi recouvrer le succès qu'ils avaient pu rencontrer. Certains se contentent de jouer intégralement leurs albums classiques en live, d'autres essaient de pomper leurs créations de jeunes adultes malgré leur cinquantaine passée, les empêchant donc d’insuffler à leurs nouveaux disques la fraîcheur qu'ils avaient pu dégager il y a longtemps. Mike Browning fait partie de ces musiciens n'existant que par leur passé, lui qui fut batteur originel puis vocaliste de MORBID ANGEL puis fondateur du culte NOCTURNUS, il passa plus ou moins dans l'oubli suite à son départ de la bande à Panzer et Davis malgré son activité au sein de AFTER DEATH qui ne convainquit pas tout le monde avec son Death Progressif/Expérimental pas forcément de premier ordre. La menace financière ayant certainement pointé le bout de sa lance inquisitrice, il n'avait plus d'autre choix que de capitaliser sur ses réussites des années 90. La non-détention des droits du nom n'est pas un problème, Lars Goran Petrov officie bien sous le blaze ENTOMBED AD, pour Mike se sera NOCTURNUS AD, appellation d'autant plus pertinente qu'elle remplace le nom AFTER DEATH.

Il suffit de jeter un coup d’œil à la pochette de "Paradox" pour se rendre compte de la volonté du groupe de retourner en 1990. L'artwork n'est en effet qu'une nouvelle version de celui du classique "The Key", son dessin typé comics n'aurait aucunement dénoté dans la scène extrême d'alors. La tracklist elle aussi va dans ce sens, difficile de ne pas voir les références qui résident dans les titres de la troisième piste ("Paleolithic") au morceau "Neolithic" toujours présent sur "The Key" et de la septième, l'on ne peut plus explicite "The Return Of The Lost Key". Logiquement, la musique contenue dans cet emballage vintage sent tout autant les plages ensoleillées de Tampa. On reconnaîtra tout de suite le style du NOCTURNUS classique, c'est à dire un Death Metal aux sonorités 80s, assez proche du MORBID ANGEL des débuts, offrant son lot de solos chaotiques à la Azagthoth et de riffs en tremolo accompagnés de grosses caisses en doubles croches mais rarement de blasts beats, comme à l'époque ou le Grind n'existait pas. Pour agrémenter le tout d'une ganache spatiale et futuriste, sont ajoutés des synthés pas omniprésents mais qui ne lâchent jamais les guitares pendant plus d'une minute, on a même le droit à un solo sur "Paleolithic".

Derrière le micro, Browning tente de reproduire ses performances d’antan en proposant un chant aigu écorché dans le même registre que celui de David Vincent jusqu'à "Altars Of Madness". Mais la terre a accompli presque trente orbites complets autour du soleil depuis ses meilleures années et son organe a perdu en maîtrise, ses vocaux finissent par osciller entre le clair et l'éructé sans que cela semble volontaire. Par souci de cohérence, le tout est servi avec un production old school, refusant toute sonorité moderne à tel point que les synthés finissent par sonner fort kitsch même quand ils ne sont présents qu'en nappes sur l'instrumental "Number 9" ou qu'ils sont plus orchestraux dans l'idée sur "Aeon Of The Ancient Ones", on est même pas loin de CHILDREN OF BODOM sur le solo de "Paleolithic". Le tout transpire tellement la fin des 80s/début des 90s qu'il peut être difficile de croire que "Paradox" soit sorti en 2019.

À l'ancienne ne rime pas ici avec simplicité puisque de tout temps, et davantage que MORBID ANGEL, NOCTURNUS a eu un certain penchant pour la technique. Les rythmiques sont parfois plus aventureuses voire imprévisibles sur "Seizing The Throne", les solos sont à la fête (sur "Paleolithic" en particulier) et même en dehors de ceux-ci, la doublette Koblak-Heftel n’hésite pas à offrir des plans plus tarabiscotés (sur "Precession Of The Equinoxes" où la basse se retrouve audible durant ces plans en question). Le combo ne se montre pas totalement hermétique pour autant, il sait pondre des riffs accrocheurs revenant à plusieurs reprises dans les morceaux et des refrains sympathiques, les plus marquants étant ceux de "The Bandar Sign" et "The Antechamber". Browning quant à lui ne s’embarrasse d'aucune fioriture, persévérant dans un jeu assez old school peu dense et jamais vraiment rapide même durant les rares blasts. "Paradox" n'est pas avare en intros ("The Bandar Sign", "The Return Of The Lost Key", "Aeon Of The Ancients Ones") et outros ("Precession Of The Equinoxes" et "The Antechamber") souvent au clavier (et donc souvent kitschs) mais qui on le mérite de marquer quelques pauses dans cet album plutôt long (52 minutes).

Le classicisme de l’œuvre se poursuit jusque dans les paroles qui ressasse les thèmes lovecraftiens et occulto-futuristes à l'exception du texte de "Paleolithic" qui nous propose une curieuse et concise description de la période en question (on sent que l'envie n'était pas tant de traiter de ce sujet que de faire référence à "The Key"). Vous aurez compris que "Paradox" n'est pas dénué d'un certain passéisme, d'une incapacité attendue à atteindre le niveau des anciens classiques de Browning et d'un air de prétexte à tournée, mais il dispose tout de même d'arguments à faire valoir car, bien qu'assez long et très homogène (du fait de la voix notamment), son écoute reste agréable, preuve que l'inspiration ne s'est pas disloquée malgré l'érosion du temps.

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   SIRFRANGILL

 
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- Mike Browning (vocaux, batterie)
- Belial Koblak (guitare)
- Demian Heftel (guitare)
- Josh Holdren (claviers)
- Daniel Tucker (basse)


1. Seizing The Throne
2. The Bandar Sign
3. Paleolithic
4. Precession Of The Equinoxes
5. The Antechamber
6. The Return Of The Lost Key
7. Apotheosis
8. Aeon Of The Ancient Ones
9. Number 9



             



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