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NOISE/HARDCORE/PUNK  |  STUDIO

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2006 Hell Songs
2018 You Won't Get What You Want
 

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DAUGHTERS - Hell Songs (2006)
Par ISAACRUDER le 18 Avril 2019          Consultée 990 fois

Le monde est devenu un tel shitshow qu'on serait bien tenté de prendre la pilule rouge et de trouver le bouton reset dans la Matrice.

Lorsqu'on voit sur le même écran Cyril Hanouna et Marlène Schiappa on se sent comme un personnage lovecraftien dans les cités des Anciens, avec leur architecture cyclopéenne, leurs lumières astrales et leurs créatures tentaculaires pour nippon suceur de poulpes. L'esprit déraille quand un énième journal subventionné dresse la liste des meilleurs coins de Paris recommandés par inénarrable Castaner. On se sent prêt à adorer Cthulhu et tous ses potes lorsque Apathie nous donne des leçons de démocratie et vomit sur les Gilets Jaunes.

Quand j'observe mon pays de l'autre côté de l'Atlantique la fiction dépasse la réalité et honnêtement je me fais chier devant un bon roman bien taré de la pire des SF de nerd. Le feuilleton de la gogolerie made in Hexagone est une régalade surréaliste dont personne ne voit la fin.

Et je ne parle que de la France. Et en surface.

Mais ne vous en faites pas. J'ai trouvé une solution. Face à ce déluge de merdasse je recommande le carnaval. Le carnaval c'est, du Moyen-Âge à The Purge, cette célébration populaire du je-m'en-foutisme. Ce moment de convivialité où chacun devient ce qu'il souhaite, et se masque tout en masquant la réalité du monde. Communion rabelaisienne, catharsis ultime, le carnaval c'est danser sur les cendres en pissant du vin.

Alors bien sûr difficile de réaliser cela dans votre jardin, ou de motiver votre communauté (terme qui ne représente plus rien) quand toute union nationale voire locale n'existe plus, fragmentée par le Capital et le Progrès chers à BHL. Un billet direction Rio ou Mexico paraît également hors de portée. Donc, pour le pauvre que tu es, manant, c'est direction les internets avec DAUGHTERS.

DAUGHTERS est né dans le Rhode Island, état américain minuscule mais magnifique, en bord de mer, peuplé de riches enculés propriétaires de yachts occupés à pêcher des homards par palettes au lieu de remplir leur devoir conjugal (aka régaler leurs femmes pour ceux du fond). Autant vous dire qu'ils ont dû bien se faire chier dans leur jeunesse. Pour avoir visité Newport, on ne peut nier la beauté de cet état paisible, souvent moqué dans le cinéma pour sa quiétude somme toute canadienne. Mais on peut aussi constater qu'être Punk ici c'est comme être Noir à Neuilly, quelque part on ne s'acclimate pas, et on devient complètement taré. DAUGHTERS c'est donc foncièrement des types qui ont pété les plombs lorsque leurs darons ont ramené pour la centième fois un homard et qu'ils ont voulu le prendre en photo avec eux en selfie alors qu'ils voyaient bien autour d'eux que leur pays partait en couille et que chaque président était une blague tellement énorme qu'elle ne pouvait être que d'origine reptilienne.

Leur solution à eux a été celle que je recommande : le carnaval. Certainement trop fuckés pour ne faire que du Punk, les gars de DAUGHTERS ont produit un Jackson Pollock de la musique. Une giclure de Noise, un spray de Pop, une tâche de Grind, une éjaculation de Disco et que sais-je encore. Il faut expérimenter DAUGHTERS pour comprendre ce que peut être un carnaval Punk. "Hell Songs", son deuxième album, est, et reste le plus gogol de leur discographie. Un bordel monstre dans lequel "Recorded Inside A Pyramid" démarre comme du EARTH WIND AND FIRE Noisy, où "Hyperventilationsystem" respire le DILLINGER ESCAPE PLAN avec des guitares qui sonnent comme des cris de Christine Angot face à un fasciste (donc tout le monde), et où le tout donne l'impression de faire un grand huit de l'angoisse, avec Nagui à côté qui tente de chanter du Brassens et Dominique de Villepin qui t'explique sa thèse merdique derrière son essai sur les poètes français. On arguera que c'est quand même un brin répétitif et bordélique, à raison, mais le trajet est suffisamment court pour demander un autre billet.

DAUGHTERS est une folie indescriptible, c'est une évidence. C'est le chant d'un crooner alcoolisé au-dessus d'une foire de guitares Noise aux rythmiques déstructurées, qui insiste sur "The Fuck Whisperer": "It's already too late". C'est un long plan-séquence dans un cirque aux visages morts de rire et pourtant décomposés par la déprime, avec des barbes-à-papa à 7 euros, un clown avec la coupe d'Aymeric Caron qui régale les passants avec une corbeille de MDMA, le haut-parleur qui diffuse les commentaires des "experts" de France Inter en boucle, et un manège en réalité virtuelle qui te plonge dans le quotidien de la rédaction de BFM TV.

Le quotidien d'un Français moyen donc.

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   ISAACRUDER

 
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- Alexis S.f. Marshall (chant)
- Nicholas Andrew Sadler (guitare)
- Jon Syverson (batterie)
- Samuel M. Walker (basse)


1. Daughters Spelled Wrong
2. Fiery
3. Recorded Inside A Pyramid
4. X-ray
5. Feisty Snake-woman
6. Providence By Gaslight
7. Hyperventilationsystem
8. Crotch Buffet
9. Cheers Pricks
10. The Fuck Whisperer



             



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