Recherche avancée       Liste groupes



      
DEATH METAL  |  STUDIO

Lexique death metal
L' auteur
Acheter Cet Album
 



CARNATION - Chapel Of Abhorrence (2018)
Par T-RAY le 29 Novembre 2018          Consultée 2248 fois

Oyez, oyez ! Vous les nostalgiques du Death Metal made in Sunlight Studios, vous les amateurs patentés d'ENTOMBED et de DISMEMBER, vous les fanatiques de mélodie dans la brutalité, vous les passionnés des débuts du Metal de Mort, vos oreilles vont se découvrir un nouvel ami ! Un camarade avec qui passer de bons moments, un buddy avec qui trinquer à l'ancien temps, au début des années 1990 plus précisément. Mais avec qui trinquer à la bière d'abbaye ou mieux : à la bière trappiste ! Parce que ce nouveau pote, avec qui vous allez pouvoir vous remémorer le bon vieux temps, est Belge. Il nous vient de Flandre, plus exactement, d'un bled au blaze imprononçable planté entre Malines et Westerlo. Et se nomme CARNATION.

Si vous êtes bien de ceux qui apprécient le Death à base de riffs identifiables, d'un soupçon de mélodie, d'un groove ravageur et ayant tendance à se heavyfier au moment adéquat, alors vous risquez même de devenir copains comme cochons avec le quintette de Heist-op-den-Berg (le fameux patelin au nom imbitable). Car avec une production maison bien dans l'air du temps, puissante et équilibrée, permettant de distinguer clairement qui joue quoi au sein de la bande, le tout masterisé par l'éternel Dan Swanö, CARNATION fait feu d'à peu près tout bois à sa disposition. Sa capacité à nous emporter dans son univers un brin rétro – matez donc cette pochette ! – dont le cadre fut planté il y a quasiment trente ans est ainsi quasi instantanée.

Le premier morceau de l'album contient déjà l'essentiel des éléments du tableau que nous brosse le groupe belge tout au long des 47 minutes de ce premier opus studio. L'atmosphère de crypte fraîchement ouverte qui exsude des premiers instants (et des deux dernières minutes) de "The Whisperer" semble rendre hommage au côté horrifique de série B qu’affichait déjà le "Left Hand Path" d'ENTOMBED en son temps. Puis, l’attractivité du riffing de CARNATION, solide, carré à la mode de Buffalo, New York, se dévoile également, accrocheur même dans le mid-tempo. Avant que les Flamands nous dévoilent tout le groove dont ils sont capables dès la 90ème seconde. Un rythme très typé Hardcore Punk vient nous démontrer combien ce genre de Death Metal là doit encore à son protestataire d'aîné.

Ce groove, on le retrouve sur "Hellfire" qui, avec le côté très thrashy de ses guitares et ses rythmiques qui ont du Core, se révèle tout à fait catchy. Contribuant pleinement à l'aspect accrocheur du Death Metal de CARNATION, la science du changement de tempo et du break, ainsi que du solo mélodique bien placé, dont fait preuve le combo ne se démentent pas sur l'ensemble de l'œuvre. Et je ne l'ai pas encore évoqué mais celui qui contribue également fortement à cette catchiness, c’est Simon Duson, dont la précision d'élocution malgré son growl profond permet de rendre parfaitement compréhensibles les paroles des morceaux, sans même avoir besoin de tenir le livret en mains !

Écoutez-le donc grogner sur le morceau-titre, sur l'excellent "The Unconquerable Sun" (assisté, comme sur "Hatred Unleashed", par Chris Monroy de SKELETAL REMAINS), sur "Disciples Of Bloodlust" ou sur l'explosif "Power Trip" final : un bon gros kiff vocal qui permet, non pas de sing along, mais de growl along ! Quand cette voix se pose sur des riffs prenants comme ceux du pas si rapide "Chapel Of Abhorrence" ou de "The Unconquerable Sun", encore, l'on se dit que quel que soit le genre de Metal pratiqué par CARNATION, cela fonctionnerait tout autant. C'est particulièrement vrai sur cet “Inconquérable Soleil”, qui pourrait se départir de ses blast beats (pourtant bien envoyés), de sa grosse distorsion et même de ses growls (oui !) et rester un hit malgré tout. Car c’est là le vrai talent de la formation flandrienne : elle a le sens du tube.

Cependant – car il fallait bien qu'il y ait un défaut à ce tableau impeccable à première vue, en dehors du fait que CARNATION n'invente rien – les Belges ne nous offrent pas un premier album parfait, loin de là. Car ce qui fait son indéniable force jusqu’à l'enchaînement du brutal "Hatred Unleashed", du très punky "Plaguebreeder" et du véloce "Magnum Chaos" (et ses surprenants vocaux finaux vocodés), en l'occurrence cette capacité à accrocher l'oreille immédiatement pour ne plus la lâcher, s'estompe soudainement avec la doublette "Sermon Of The Dead"/"Fathomless Depths"... Deux morceaux qui pèsent comme un poids mort, où plutôt mort-vivant car ils ne sont pas totalement inertes (merci Simon Duson), sur un dernier quart d'album qui méritait meilleur traitement.

Heureusement, le fort bien nommé "Power Trip" est là pour conclure en beauté ce premier opus de la carrière de CARNATION. Car le morceau démarre peinard pour mieux installer ce groove inhérent au quintette d'outre-Quiévrain, mieux nous accrocher encore, comme enchaînés à un char d'assaut, puis nous traîner derrière lui à nous faire bouffer de la poussière, de la terre, du sable, bref : tout ce que ses chenilles de blindé auront concassé sur leur passage. « Craving for more, another fix! Inject to the core, pulse increase! Unstable force, power trip! My heart stops, I cease to be! » De ses cordes vocales dominatrices, Simon Duson nous fait parfaitement comprendre ce "Power Trip"...

... Et tout CARNATION nous fait comprendre qu'il faudra très certainement compter avec lui à l'avenir. Car même ancré solidement dans les early nineties, son Death Metal n'est pas vieillot le moins du monde et colle très bien à son époque. La nôtre, où revival rime davantage avec mise à jour (et au goût du jour) qu'avec nostalgie pure.

A lire aussi en DEATH METAL par T-RAY :


BÆST
Danse Macabre (2018)
Archétypal... Et pourtant jouissif !




BLOODBATH
The Arrow Of Satan Is Drawn (2018)
BLOODBATH préfère désormais le noir au rouge.


Marquez et partagez




 
   T-RAY

 
  N/A



- Simon Duson (vocaux)
- Yarne Heilen (basse)
- Jonathan Verstrepen (guitare)
- Bert Vervoort (guitare)
- Vincent Verstrepen (batterie)


1. The Whisperer
2. Hellfire
3. Chapel Of Abhorrence
4. The Unconquerable Sun
5. Disciples Of Bloodlust
6. Hatred Unleashed
7. Plaguebreeder
8. Magnum Chaos
9. Sermon Of The Dead
10. Fathomless Depths
11. Power Trip



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod