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BLACK/DEATH MELODIQUE  |  STUDIO

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2006 Hrimthursum
2009 Death To All
2018 Mark Of The Necrogram
 

- Membre : Trees Of Eternity, Persuader

NECROPHOBIC - Mark Of The Necrogram (2018)
Par T-RAY le 20 Septembre 2018          Consultée 1842 fois

Lorsque l’on pense au Black/Death Mélodique suédois, ça n’est certainement pas le nom de NECROPHOBIC qui vient en premier à l’esprit. La faute à toute une somme de détails qui font que la carrière du groupe, pourtant quasi trentenaire, n’a jamais pu faire de lui un leader incontesté de la scène, un symbole comme a pu le devenir DISSECTION en deux fois moins de temps, ni lui apporter une notoriété aussi forte que celle de NAGLFAR au pic de sa créativité (entre "Sheol" et "Harvest", quoi). Parmi ces détails : une fichue tendance à l’instabilité de son personnel, une capitalisation un peu trop flagrante sur une formule efficace mais finalement presque trop facile à reproduire d’album en album, et un certain défaut d’occupation de terrain, le groupe ne multipliant pas les dates de concert en dehors des sorties d’albums, même s’il n’est pas rare de le croiser en festival pour autant.

En outre, malgré huit albums en vingt-cinq ans, aucun de ceux-ci, si ce n’est le premier (et encore), "The Nocturnal Silence" – le plus ouvertement Death Metal de tous – n’a réellement marqué l’histoire de la scène suédoise. Le dernier en date avant celui chroniqué ici, "Womb Of Lilithu", n'avait pas plus de chances de marquer les esprits durablement. Je suis pourtant l’un des rares auquel ce disque pas si bien né que cela trouve grâce, pour plein de raisons que je vous expliquerai un de ces quatre. C'est donc un certain challenge que NECROPHOBIC devait relever avec ce qui allait devenir "Mark Of The Necrogram"... Un défi s’accompagnant, une fois de plus, de soucis de line-up plus ou moins indépendants de la volonté des piliers de la formation, comme l'éternel batteur Joakim Sterner, ou le bassiste Alexander Friberg, fidèle au poste depuis dix ans désormais.

Co-compositeur de "Womb Of Lilithu" et membre-clef du groupe depuis 1991, Tobias Sidegård, également vocaliste du combo depuis 1994 et le départ d’Anders Strokirk, s’est purement et simplement fait congédier suite à des accusations de violences conjugales. NECROPHOBIC victime d'une extinction de voix ! Débarqué pour s’occuper des grattes sur ce même "Womb Of Lilithu", Fredrik Folkare, six-cordiste d’UNLEASHED, n’a pas poursuivi sa pige. NECROPHOBIC comme un manouche sans guitare ! Un enchaînement de péripéties suffisant pour résigner Joakim Sterner, l’un des deux artisans de l’opus de 2013, de continuer à composer… Oui mais voilà : NECROPHOBIC attire la fidélité, et pas seulement celle de ses fans, indécrottables. Aussi le groupe a-t-il vu revenir dans ses rangs non pas un, ni deux, mais TROIS de ses membres historiques !

Anders Strokirk fut le premier à revenir, vingt ans exactement après avoir quitté ses camarades ! Puis ce fut au tour de Sebastian Ramstedt, qui tenait la guitare lead entre 1996 et 2011. Enfin, NECROPHOBIC a de nouveau accueilli en son sein celui qui s'occupait de la guitare rythmique entre 2001 et 2011 : Johan Bergebäck. Résultat : ce sont deux de ces trois revenants qui ont repris le travail de composition des mains de leur batteur, pour le meilleur diront les plus taquins. Pour du très propre, quoi qu’il en soit. Car "Mark Of The Necrogram" est extrêmement propre. Comme la plupart de ce qu’a pu proposer la formation depuis ses débuts. Elle est suédoise, ne l’oublions pas. La production cracra et le son raw, c’est pas pour elle. Ici, enregistrement, mixage et mastering sont remarquablement équilibrés et clean. Cela tombe bien : le Black Metal aux petits éléments Death que joue NECROPHOBIC préfère la clarté.

Il préfère aussi les structures limpides et bien établies pour ses morceaux. Familières, dirons-nous. Couplet/refrain/couplet/refrain/instru/refrain. Dans ce schéma se glisse parfois un pré-chorus, mais la fantaisie s'arrête là. Carré, vous dis-je ! Ikea, presque. Dans le Metal Extrême, ce type d'assemblage n’est pas toujours des plus appréciés, ni des plus pertinents. Mais comme NECROPHOBIC maîtrise ce format à la perfection et s'y sent à l’aise comme personne dans son genre musical, ça fonctionne. Surtout quand de vrais tubes de Black/Death Mélodique bien vifs et agressifs sont au rendez-vous. Car qu'est-ce que "Mark Of The Necrogram", le malfaisant morceau-titre, sinon un tube en bonne et due forme ?

La voix haineuse mais accrocheuse de Strokirk aide totalement ce titre à hameçonner direct l’auditeur. L’entendre hurler le refrain est assez jouissif et avec un bon son en live, NECROPHOBIC tient là un parfait morceau d’ouverture. Mais plus que les vocaux, ce sont les riffs eux-mêmes, d’un Black Metal ciselé et aiguisé comme la lame d’Azrael, qui marquent les esprits. Ceux-ci s’infiltrent dans le crâne pour n’en plus ressortir avant quelques heures. En un morceau, NECROPHOBIC est parvenu à retrouver le public que "Womb Of Lilithu" avait égaré. Et il ne s'arrête pas en si bon chemin car, de petits exocets de Black/Death Mélodique comme ça, ce huitième album en recèle d’autres.

Tels que "Tsar Bomba", choisi comme premier extrait de l'album par le label de la formation, Century Media. Les amateurs de Heavy épique ou de Power Metal peuvent eux aussi tomber sous le charme de ce morceau car le côté mélodique prend le pas sur l’agression et l’ensemble donne envie de lever le poing en l’air comme on le ferait sur du Spimélo guerrier, par exemple. Si, si ! Des titres tels que "Crown Of Horns" et "Lamashtu" brillent aussi tant par leurs riffs que par leur refrain. NECROPHOBIC s’arrange pour les rendre très catchy, et ose des passages pleins de groove, comme sur ces breaks laissant libre cours à la basse sur "Lamashtu", justement. Et s’il faut ralentir le tempo encore plus que le groupe ne l’a fait jusqu'ici, il parvient encore à tirer son épingle du jeu.

En effet, au rayon “moins-vite-mais-efficace-quand-même”, le plus complexe "From The Great Above To The Great Below" et "Requiem For A Dying Sun" – qui a encore tout pour séduire les fans de Heavy – ne représente pas un coup de mou pour autant, même si l’impact de ces deux morceaux est moins fort. Il valait mieux, de toute façon, que NECROPHOBIC se pose un peu et prenne le temps d’installer d’autres ambiances, plus pesantes, car l'enchaînement de titres majoritairement rapides jusqu’à ce fameux "Requiem For A Dying Sun" n’est pas sans accroc ni sans décrochage pour l’auditeur. Avec "Sacrosanct" et "Pesta", la formation suédoise apparaît ostensiblement en roue libre pour la première fois de l’album, offrant la fâcheuse impression qu'elle roule en équilibre sur une crête finalement assez étroite, entre facilité et efficacité.

Le recyclage de riffs est effectivement l’un des plus grands risques auxquels s’expose NECROPHOBIC sur cet album… Comme toujours, me direz-vous si vous connaissez bien le groupe, et je ne vous démentirai pas. L’on sent déjà poindre cet écueil dès "Odium Caecum" qui, coincé entre deux tueries et malgré une performance vocale à se damner de la part de Strokirk, donnait un peu l’impression qu’il n’en faudrait pas beaucoup au quintette pour se répéter. On l'excuse au bout de dix minutes, un peu moins au bout de quarante-huit, conclues par un "Undergången" qui tient de l'outro pépère. Si l’on peut donc légitimement féliciter le groupe d'être revenu dans une belle forme après avoir failli être éparpillé par petits bouts façon puzzle, on ne peut en revanche se réjouir entièrement d’un disque qui donne parfois l’impression de tourner en rond. Mais un beau rond bien net et très carré, il faut l’avouer.

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- Anders Strokirk (vocaux)
- Joakim Sterner (batterie)
- Alexander Friberg (basse)
- Sebastian Ramstedt (guitare lead, vocaux additionnels)
- Johan Bergebäck (guitare rythmique)


1. Mark Of The Necrogram
2. Odium Caecum
3. Tsar Bomba
4. Lamashtu
5. Sacrosanct
6. Pesta
7. Requiem For A Dying Sun
8. Crown Of Horns
9. From The Great Above To The Great Below
10. Undergången



             



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