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2004 Rions Noir
 

 Bandcamp 46-records (335)

PALINDROME - Rions Noir (2004)
Par CHAPOUK le 13 Août 2018          Consultée 953 fois

À la base, la définition d'un palindrome c'est : "un mot ou groupe de mots qui peut se lire indifféremment de gauche à droite ou de droite à gauche en gardant le même sens". Faites le test avec "kayak", "radar" ou "Rions Noir" par exemple…

Oh ! Bah ça alors ! "Rions Noir" c'est le titre du seul et unique album de cette formation nommée PALINDROME. Coïncidence ? Bien sûr que non. Ce "Rions Noir" fait également référence aux opinions plutôt anar' des membres qui forment ce PALINDROME. On trouve en effet MANU LE MALIN qui a rejoint TORGULL et APHASIA. Les trois DJ's influents, dans la scène Frenchcore (Techno Hardcore) du début des années 90, se sont associés pour nous proposer une mixture tout aussi épileptique et bizarroïde qu'engagée, en mélangeant leurs influences musicales. On a donc des inspirations, tantôt BÉRURIER NOIR tantôt MANO SOLO, dans les textes déclamés par MANU, une ambiance bien Acid, Indus, froide et Dark, de la Techno Hardcore distribuée sur des BPM divers et variés, un chant et des grattes ultra saturées, ainsi qu'une bonne dose de Metal qui pioche ses influences dans la Fusion (RATM, MASS HYSTERIA, NO ONE IS INNOCENT…) et dans les groupes de Neo (KORN, PLEYMO…).

Autant vous dire que ça fait une bonne de dose de trucs auxquels sont souvent allergiques les metalleux. Mais pas tous visiblement puisque c'est un lecteur nommé Ktulumyth qui nous en avait fait la demande en 2008. Du coup le jour où je suis tombée là-dessus, étant une grande amatrice de DJ's dans le style de MANU LE MALIN ou MICROPOINT, je n'ai pu que sauter sur l'occase qui m'était présentée.

Dans sa demande ce lecteur nous disait "ouverture d'esprit bienvenue". Je vous confirme que oui il en faut ! Et encore plus si vous n'êtes pas très familier avec le monde underground de la Techno…

L'album démarre donc sur les sonorités Electro de "Prédateur" sur lesquelles viennent se greffer le chant parfois rappé, parfois "growlé", parfois "gneugneuté" façon Jonathan DAVIS de MANU et des gros riffs au son bien roots. C'est super abrasif et ça a le mérite de faire bouger la tête, même si c'est moins original que ce à quoi je m'attendais, ça fait le taf disons. Voyons la suite. Et ben c'est vite vu, sur "Faceless" c'est exactement la même recette qui nous est servie… Ce début de "Rions Noir" n'est pas super convaincant, pour l'instant, mais il faut oser persévérer pour tomber sur des "Old School" ou "Cujo" (le refrain de ce dernier rentre super bien en tête) nettement plus inspirés. Dommage que l'interlude, néanmoins très réussi dans son style, qu'est "Debout" vienne complètement péter la dynamique instaurée par ces deux titres et sur laquelle semblait vouloir continuer "Hard Enough" avec ses accents Punk.

Arrivé au milieu de ce "Rions Noir" on peut déjà faire un constat : le groupe s'auto-saborde. Alors je dis pas qu'il le fait volontairement mais certains petits détails viennent quand même tirer les compos vers le bas et c'est vraiment dommage quand on voit la qualité des titres sur la fin du skeud.

Dans ces petits détails on trouve déjà le chant de MANU… Bon voilà MANU c'est un DJ pas un chanteur ceci étant dit, rien d'étonnant à ce que nous n'ayons pas droit à des lignes de chant extraordinaires, mais quand même, même si sa prestation est plutôt honnête, on peut regretter que ce soient souvent presque les mêmes d'un titre à l'autre. Cet élément combiné au fait que niveau guitare-batterie on est plutôt dans du basique, même si les riffs / beats sont corrects, ça aide pas vraiment à accrocher aux compos, on les écoute plutôt d'une oreille distraite. Surtout qu'à cause de la saturation on ne peut même pas se focaliser sur les textes car on ne comprend pas toujours toutes les paroles.

C'est cette petite somme de détails qui fait qu'un "Brûle", qui a tout pour nous exploser à la gueule, n'émet qu'un petit "pshit" décevant sur le final alors qu'on s'attendait à un gros "BOUM". Ou qu'un "Sickness" s'avère beaucoup trop long et vite chiant malgré l'ambiance de chéper dans laquelle il évolue progressivement, au milieu des substances chimico-psychotropes déclamées aléatoirement par MANU.

C'est encore plus dommage, quant au milieu de toutes ces expérimentations hésitantes on trouve des "Wolfen (Part I & II)", par exemple.
"Wolfen Part I" est une "intro" de "Wolfeinstein Part II", typiquement Techno Hardcore, qui se calme progressivement pour basculer sur le second titre et laisser MANU s'exprimer, tout en conservant un beat proche et le même esprit (la guitare / batterie prend juste le relais sur les platines) que le premier. Je vous donne le mode d'emploi pour gagner du point teufeur sur cette doublette : faut taper du pied, lever le poing et gueuler des longs "Allez fais péééééééter !!" juste avant que ça s'agace. On reste également dans le monde des free-party avec "Rions Noir" qui conclut cette galette sur une note plus posée mais bien imprégnée des styles respectifs de nos trois DJ's. Quant à "Tale Of The Wind" et ben… C'est un trip à la kéta, ni plus ni moins.

Ce morceau débute sur un mix bien Tek-Acid sur lequel n'auraient pas craché les HERETIK SYSTEM ou CRYSTAL DISTORTION, puis de façon étonnamment bien amenée, des cuivres et passages Jazzy viennent se greffer à l'ensemble pour donner une dimension encore plus anarchique au titre. Tandis que cette basse groovy fait du bien au morceau (parce que jusqu'à maintenant elle s'était montrée plutôt discrète) et soutient ces riffs qui viennent accompagner les passages plus Tek Hardcore et se faire plus discrets sur les couplets. Et par-dessus tout ça on a MANU qui joue avec les effets vocaux pour donner un côté démoniaque à son chant.

Voilà ! Ça c'est de la compo inspirée ! C'est plutôt à des trucs comme ça que je m'attendais en écoutant ce skeud la première fois. Ou à la rigueur à des missiles en mode ATARI TEENAGE RIOT. Mais j'avoue que j'ai été un peu déçue en voyant que les compos étaient majoritairement en dessous de ces attentes. Alors ne soyons pas mauvaises langues, pour peu que vous appréciez / supportiez toutes les influences qui composent la musique de PALINDROME, c'est tout à fait écoutable. Mais on sent quand même que MANU et sa bande sont certes bien à l'aise dans la Techno mais pour ce qui est de la partie plus Metal, ça tâtonne beaucoup. L'écart entre la maîtrise de ces deux styles est un peu trop grand et du coup les compos en sont déséquilibrées. En bref, ce "Rions Noir" part d'une bonne idée, d'un concept intéressant mais pas assez au point pour accrocher sur la durée.

Ktulumyth, si tu nous lis encore, ton souhait est exaucé ! Bon… Dix ans plus tard certes… Mais mieux vaut tard que jamais il paraît.

2,5/ arrondi à 3/5.

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   CHAPOUK

 
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- Manu Le Malin (chant, programmation)
- Aphasia (programmation)
- Torgull (basse, programmation)
- Jeff Bock (guitare)
- Dj Joystick (batterie)


1. Predateur
2. Faceless
3. Oldschool
4. Cujo
5. Debout
6. Hard Enough
7. Brule
8. Wolfen Part I
9. Wolfen Part Ii
10. Tale Of The Wind
11. Sickness
12. Rions Noir



             



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