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2016 Conduit
2018 Debt Of Aeons

KING GOAT - Debt Of Aeons (2018)
Par MEFISTO le 25 Juin 2018          Consultée 2571 fois

Deux ans après la sortie de son premier et percutant album, le quintette anglais de Doom Prog stoné KING GOAT revient à pleine charge avec un digne successeur légèrement plus long et jamais ennuyeux… Et, ô joie et ô surprise, un label !

J'ai été subjugué par ce combo arrivé de nulle part comme un gros taureau sanguinaire qui empale tout sur son passage. Un taureau obèse, nourri à double dose de chair grasse et brûlée sur les bords ! Aussi mon impatience fut elle mise à rude épreuve pour connaître l'étendue du talent et de l'audace de ces Doomeux aux riffs costauds et mélodies suaves empruntant leur essence au Heavy burné.

"Debt Of Aeons" va droit au but en ajoutant des rails sur le trajet emprunté par le "Conduit" de 2016. Ne stoppons pas ce boucanier, enfumé par le charbon le plus noir qui soit, car ce qu'il se dégage de cette combustion est trop cool pour le laisser s'envoler au gré du vent et de l'indifférence. Cette locomotive lancée à fond de train, sans être pressée d'arriver à destination, divertit trop pour être ignorée une minute de plus.

J'évoquais dans ma première chronique MASTODON, dont KING GOAT se rapproche grâce à cette facette progressive et groovy, mais on pourrait aussi penser à KHEMMIS désormais… Et aux pointures Stoner, car les Anglais ont un peu durci le ton, l'ont obscurci et ont foutu le feu à leur musique, qui est encore plus ténébreuse, mystérieuse, organique. L'écrin aussi a évolué ; d'un artwork futuriste en acier trempé on passe à un arrière-plan aux teintes cataclysmiques classiques interpellant les fans de fin du monde… Trimming viendrait-il nous chanter des éloges funèbres pour nous préparer au pire ?

Oui et non. Ce qui est certain est que KING GOAT est plus fâché que sur "Conduit", le souffre lui sort par les naseaux et les flammèches fusent des guitares huileuses et acérées de Joe et Petros, qui tiennent dans leurs mains le cœur battant du groupe, dont le rythme dépend des envolées de Trimming, qui prouve encore qu'il en a sous le capot. Quel putain de vocaliste ! Je ne me lasserai jamais tellement son registre est large et sa force nous prend à la gorge. Il me fait penser à ces dompteurs menant des monstres de plusieurs tonnes par le bout du nez ; d'un claquement de doigt, la bête se met sur un pied, fait des simagrées selon la volonté tordue de son maître…

Je demeure avec cette figure de style un peu cliché et peu flatteuse, mais cela résume bien le show que nous présente KING GOAT. Quand on pense avoir entendu le riff le plus lourd du répertoire, on nous en colle un autre encore plus décoiffant ; quand on croit avoir goûté à la boue la plus épaisse et bouillonnante, on nous projette dans un bassin encore plus collant et volcanique. La pâte lève à chaque tournant, l'héritage de "Conduit" est pleinement assimilé, les Anglais sont sur le sentier des Braves et marchent comme des zombies survitaminés, bottes d'acier aux pieds. Rien ne les déviera de leur itinéraire, Trim donne la cadence, Reza se charge des électrochocs en faisant trembler la terre, le plan de match est parfait.

KING GOAT, ou le futur leader d'un genre, poussé par une alliance entre le Stoner, le Prog et le Heavy/Doom brumeux, enflammé et sauvage. Quel panache, mes sombres aïeux ! Et plus les écoutes se succèdent, plus le bluff devient réalité, plus le plaisir croît et atteint des niveaux d'où il est ardu de redescendre. Les Anglais se sont imposés un régime de terreur drastique, mais ils semblent posséder la fougue essentielle pour gérer cet alignement de planètes pétaradantes.

"Conduit" était très bon, "Debt Of Aeons" flirte avec l'excellence. Laissez tourner en boucle, intoxiquez-vous sans danger, ayez confiance en ce feu purificateur et jouissez fortement, fortement.

Note : 4,5/5.

Podium (or) "On Dusty Avenues", (argent) "Debt Of Aeons", (bronze) "Rapture".

Indice de violence : 2,5/5.

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- Reza (basse)
- Jon (batterie)
- Petros (guitare)
- Joe (guitare)
- Anthony 'trim' Trimming (chant)


1. Rapture
2. Eremite's Rest
3. Debt Of Aeons
4. Psychasthenia
5. Doldrum Sentinels
6. -
7. On Dusty Avenues



             



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