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ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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1973 Camel
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1973 Camel
1974 Mirage
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1976 Moonmadness
1977 Rain Dances
1978 A Live Record
  Breathless
1979 I Can See Your House ...
1981 Nude
1982 The Single Factor
1984 Stationary Traveller
  Pressure Points
1991 Dust And Dreams
1993 Never Let Go
1996 Harbour Of Tears
1997 On The Road 1981
1999 Rajaz
2002 A Nod And A Wink
 

- Style : Emerson, Lake & Palmer, Styx, Hällas, Purson, Jethro Tull

CAMEL - Camel (1973)
Par DARK BEAGLE le 13 Avril 2018          Consultée 3771 fois

Dans le monde du Rock Progressif britannique, CAMEL fait un peu office de groupe que l’on évoque quand on a fait le tour de toutes les légendes du genre, les KING CRIMSON, YES, GENESIS et autres EMERSON, LAKE & PALMER pour ne citer qu’eux. La formation qui partage son nom avec une célèbre marque de cigarettes est toujours un peu dans l’ombre des autres, malgré une carrière pour laquelle les musiciens ayant pris part à l’aventure n’ont pas à en rougir. Pourtant, CAMEL aura sorti son lot d’incontournables du Prog, comme "Mirage" ou encore le magnifique "Moonmadness", avec une véritable personnalité, à la fois mélodique et accessible, mais il y a une espèce de malédiction autour de ce combo qui fait qu’il passera souvent à côté d’un succès bien mérité et quelques-unes des raisons à cela se trouvent très certainement dans ce premier opus.

Quand ce premier album voit le jour en 1973, CAMEL avait déjà une jolie réputation ainsi que quelques années derrière lui, sous d’autres noms. L’aventure commence en 1970, sous le patronyme de The BREW. Nous retrouvons déjà ce qui sera le noyau dur de CAMEL, avec Andrew Latimer, Doug Ferguson et le jeune Andy Ward. À ce moment, la formation évolue dans le domaine du Blues. Mais il faudra attendre l’année suivante et l’arrivée de l’organiste Peter Bardens, pour que le groupe s’oriente vers quelque chose de plus progressif dans l’idée. C’est également cette année-là que le groupe va opter pour le nom de CAMEL. Affublé d’une jolie réputation scénique (il suffit d’écouter l’instrumental "Homage To The God Of Light" présent sur la réédition CD du premier album pour se faire une idée des dispositions musicales des mecs), un contrat sera signé avec MCA courant 1972 et un premier album verra le jour en 1973.

La pochette est un peu étrange, pas vraiment dérangeante, peut-être un peu trompeuse, vu que le train donne une impression de vitesse que l’on ne retrouve pas forcément musicalement. En revanche, le côté émotionnel suggéré par la larme du chameau, lui, n’est pas exagéré. Il se dégage quelque chose de touchant de ce disque, au travers de mélodies subtiles, mais simples. CAMEL ne va pas complexifier sa musique sur les couplets et les refrains, restant accessible et lucide pour délivrer son message. L’acharnement musical, ces tiroirs que l’on ouvre continuellement, ces duels entre le clavier et la guitare, avec des accumulations de plans dantesques, tout cela est réservé pour les longues parties instrumentales qui viennent pimenter les morceaux, les faisant passer de l’anecdotique à un tourbillon d’idées qui s’additionnent souvent très bien.

Mais avant de dire du bien de CAMEL, commençons par en dire du mal. Il manque à la formation un véritable frontman, le chant est partagé entre Latimer, Bardens et Ferguson, sans qu’aucun n’assure réellement à ce poste. Cela sera d’ailleurs une constante avec le groupe, mais sur ce premier opus, cela joue clairement en leur défaveur, tous n’étant pas forcément très à l’aise derrière le micro. Malgré ce manque dans les harmonies vocales, nous parvenons très vite à identifier les différents chanteurs et à s’en accommoder, à défaut de mieux. Il suffit de jeter une oreille sur "Mirage", l’essai suivant, pour se rendre compte des progrès réalisés dans ce domaine. Pour le moment, cela reste à un état relativement embryonnaire et le groupe se montre bien plus inspiré quand il s’agit de meubler les espaces libres par de la musique.

Au niveau du sens du riff, Latimer n’est pas ce que l’on peut appeler ici un foudre de guerre. Il préfère distiller des mélodies suivies par Bardens pour former des corps de chansons tout en délicatesse. Mais dès qu’il y a une ouverture, que le chant s’efface, c’est le déluge. Les parties instrumentales sont de la haute voltige, toujours en équilibre précaire sur la fine ligne qui sépare l’inspiré du n’importe quoi, mais se montrant toujours bien pensées. "Slow Yourself Down", par exemple, débute l’album de façon assez calme, jusqu’à ce que Latimer et Bardens se renvoient coups pour coups durant un solo furieux qui fait songer aux joutes entre Ritchie Blackmore et Jon Lord au sein de DEEP PURPLE, en moins anarchique, moins violent.

À ce titre, "Never Let Go" est le morceau incontournable du disque, porté par une rythmique sauvage, se laissant domestiquer le temps de refrains enchanteurs et accrocheurs à la fois. L’évolution de la partie instrumentale se transforme en une montée en puissance irrésistible, terriblement accrocheuse. Sorti en single, ce titre fera pourtant un flop, contre toute attente, alors qu’il avait tout du hit en puissance. Mais il n’est pas le seul morceau à briller ici. Outre les instrumentaux souvent intenses, "Mystic Queen" s’avère une autre belle surprise, tout en délicatesse avec sa mélodie éthérée renforcée par des claviers somptueux, tout en retenue, qui n’est pas sans rappeler les envolées d’un OPETH. Encore une fois, tout est une question d’équilibre, avec des musiciens qui pensent plus en terme de mélodie que de démonstration technique, même si elle est indéniablement présente, cette technique.

Et si "Separation" s’avère au final plus anecdotique que le reste, si les différences de chant agacent ici plus qu’elles ne séduisent, nous tenons tout de même là un premier album intéressant, qui pose les bases de ce qui sera le style de CAMEL, tout en nuances, intelligent et raffiné. Ce premier témoignage studio n’est certes pas le plus connu du groupe, il n’en demeure pas moins attachant pour autant. Les amoureux du Rock Progressif le savent : CAMEL est un des fleurons du genre, qui n’aura étrangement jamais eu la même exposition qu’un GENESIS ou d’un EMERSON, LAKE & PALMER, ce qui n’enlève en rien le talent des musiciens présents ici, qui auront signé ensemble quelques-unes des plus belles pages du genre.

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   DARK BEAGLE

 
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- Andrew Latimer (chant, guitare)
- Doug Ferguson (basse, chant)
- Andy Ward (batterie)
- Peter Bardens (claviers, chant)


1. Slow Yourself Down
2. Mystic Queen
3. Six Ate
4. Separation
5. Never Let Go
6. Curiosity
7. Arubaluba



             



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