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2021 Inside
 

- Style : Marillion, Pink Floyd, Steven Wilson

LEWIS - Inside (2021)
Par DARK BEAGLE le 12 Avril 2021          Consultée 2523 fois

Il y a des albums, comme ça, qui nous laissent dans un premier temps perplexes. L’écoute n’est pas forcément laborieuse, mais il se dégage quelque chose d’étrange, qui ne demande qu’à se faire dompter, à l’aide d’écoutes répétées, jusqu’à ce que la vérité éclate. Que l’on comprenne que l’on se tient face à un grand disque, ou de grands disques, soyons fous. Des opus qui méritent qu’on leur laisse une chance et qui, même s’ils sont borderline, qu’ils n’ont pas tout à fait leur place sur un site comme Nightfall mais qui passeraient inaperçus parce que trop abscons pour les sites mainstream. C’est le cas de ce "Inside" du jeune artiste LEWIS, un premier album qui ravira certainement les amateurs de Rock Progressif au sens le plus large du termes.

"Inside", voilà un bien beau nom pour un disque au final très intimiste, à fleur de peau. Mais commençons par le commencement. Mais qui est-il exactement ? Lewis Feraud baigne dans la musique depuis qu’il est petit et c’est un peu normal pour lui d’y être attiré, tenté comme l’était Frodon par l’anneau. Seulement Lewis s’est laissé tenter sans un petit Sam pour lui servir de conscience et il a sévi aussi bien avec son propre père qu’avec le groupe TENSE OF FOOLS, dont les musiciens l’accompagnent ici (et pourtant, dans le cadre de LEWIS, il s'agit bien d'un projet solo).

Bon, voilà, les présentations sont faites. De façon sommaire, certes, mais il faut bien cela pour admettre que je suis bien ennuyé pour parler en détail de ce disque, alors je tourneautourdupote. Bref ! Ah si ! Parlons rapidement de la pochette. Franchement, elle est plutôt classe, d’une simplicité extrême mais somme toute efficace, avec simplement le profil de l’artiste qui se détache du fond noir. Pas d’effet spectaculaire, quelque chose de simple. À l’image de cet album ? Plus ou moins, même s’il cache bien son jeu.

Entrer dans ce disque, c’est être un peu surpris. Nous sommes accueillis par un instrumental étrange, ponctué de cuivres. Des cuivres que l’on retrouvera plus tard encore et qui se fondent parfaitement dans l’ensemble. Ils apportent une texture particulière pour un mariage heureux. "Entrance", comme son nom l’indique, nous met l’ensemble en branle, l’enchaînement avec "Time Money And Fear Part 1" est pour le moins déroutant. Il apparaît très vite que si Lewis est un multi-instrumentiste très doué, il n’est pas un chanteur. Son approche est très brute, totalement dans l’émotion même si le résultat doit désarçonner. Autant le dire tout de suite, sa voix va être l’élément-clé pour savoir si on reste ou si l’on repart. Personnellement, c’est à la deuxième écoute de l’album que je me suis laissé séduire.

Pour le moment, la musique se veut plutôt acoustique. Les soli sont légers, aériens. À la façon d’un Gilmour, pourrait-on dire. La comparaison n’est pas dégueulasse et semble même plutôt réaliste. Il se dégage quelque chose de « spatial », qui fleure la fin des années 60 et le début des ’70. Mais attention à ne pas se tenir à une première impression qui, pour les amateurs de sensations plus fortes, peut être mitigée. "Inside The Day" est une autre chanson intimiste, un véritable velours qui va laisser la distorsion de "Fox" résonner avec autant plus de force et de clarté. La guitare devient électrique, mais nous restons dans la nuance.

Nuance. Un terme un peu facile que l’on aime bien utiliser pour expliquer qu’un musicien est malin et qu’il sait souffler le chaud et le froid avec intelligence pour rendre ses morceaux mémorables. Et chez LEWIS, cela devient presque obsessionnel. Un morceau peut prendre bien des formes et il peut nous étonner au détour d’un break que l’on n’attendait absolument pas, ou nous marquer tout simplement par sa forme, incongrue. Il faut partir avec à l’esprit que Lewis n’est pas que nuancé, il est polymorphe et s’amuse à nous bousculer tout en gardant une ligne directrice sur cet album qui n’est donc pas qu’un simple assemblage sans fondement.

Alors oui, on va se retrouver face à une ritournelle à l’aspect médiéval qui vient dont ne sait où ("I Just". Le genre de truc qui va vous rester dans la tête toute la journée après une seule écoute. C’est une mélodie tellement simple que cela devrait être interdit d’être aussi mémorable !), et on va terminer le plus étrangement possible sur des rythmes plus synthétiques, quand des sonorités Electro viennent s’inviter à la fête sans que cela ne dérange le moins du monde. Surtout pas quand on succède à un titre qui ressemble à ce qu’aurait pu faire Michel Fugain à l’époque du BIG BAZAR, psychédélique à outrance.

Mais cela fonctionne. Quelle que soit l’idée de Lewis, une fois concrétisée, elle interpelle. Imaginez un morceau délicat, avec ces guitares Gilmouriennes, qui vire subitement sur un esprit plus Disco avec un chant féminin du meilleur effet, pour finalement reprendre comme si de rien était. Peut-être un peu éculé comme procédé, mais cela fonctionne très bien. On est proche de ce que pourrait faire un Steven Wilson en solo, lâcher la bride, se laisser aller à exprimer son instinct et sa sensibilité en musique. Et forcément, cela donne au final un album authentique. Et c’est l’auditeur qui se retrouve un premier temps malmené. Il faut suivre, il faut une certaine intention. La progression magique de "King Of Falls" mérite des applaudissements, le disque d’être salué.

Alors oui, le penchant Hard Rock est vraiment très minime sur ce disque. Mais le public qui aime le Prog, PINK FLOYD ou les travaux de Steven Wilson devraient s’y retrouver sans le moindre souci, à condition bien entendu de dompter cette voix qui peut paraître tellement abrupte qu’elle en devient dérangeante. Mais le disque le mérite bien. Inside est le genre d’album qui fait du bien. Parce que c’est coloré, c’est inattendu, c’est intrigant, ça se laisse écouter tout seul et au final, on se repasse cet opus, encore. Et encore. Et encore. Et c’est là où ce musicien fait fort : il a su rapidement se rendre indispensable dans l’espace sonore, une bien belle réussite qui mérite bien d’être mise en lumière.

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   DARK BEAGLE

 
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- Lewis Feraud (chant, guitare, basse, batterie, claviers)
- Sébastien Caviggia (guitare, basse, batterie, claviers, chant)
- Alex Leboeuf (basse)
- Gabriel Mas (claviers, chant)
- Anais Clément Arribi (chant, invitée)
- Julien Pignol (trombone, invité)
- Romain Redon (flûte, invité)
- Alexis Noël (saxophone, invité)
- Loic Aymerick (violoncelle, invité)
- Christopher Dubois (chœurs, invité)


1. Entrance
2. Time Money And Fear Part 1
3. Inside The Day
4. Fox
5. Cruel Word
6. I Just
7. Again
8. Cry A Man
9. King Of Falls
10. Time Money And Fear Part 2
11. The End



             



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