Cette fois-ci KELDIAN nous aura fait patienter un peu moins longtemps... Quoique... Il faut dire qu'on s'était bien vite habitué à sa productivité des premières années, surtout qu'elles s'accompagnaient de progrès concrets. "Journey Of Souls" puis "Outbound" ont plus que comblé nos attentes ; nous avions là deux petites perles de Power Mélodique SF et aux claviers futuristes classieux. "Darkness And Light" avec cette lumière blanche intense qui éclaire les marches obscures souhaite-il nous faire passer un message ?

Je crois surtout que la formation norvégienne voulait battre le fer pendant qu'il était chaud ! En effet, dès début 2015, le duo Aardanen/Andresen faisait part de ses intentions de donner un successeur assez rapidement au magistral "Outbound". Et à la mi-août 2016, l'enregistrement débuta pour envisager une sortie courant 2017. Il faudra au final presque attendre Halloween pour écouter ce quatrième album de KELDIAN, clairement l'une des formations underground à suivre avec la plus grande attention, tant la qualité semble devoir toujours être au rendez-vous à chaque nouvelle sortie, le tout avec un son et une personnalité bien affirmés, que le groupe prend d'ailleurs un malin plaisir à déstabiliser, ouvrant "Darkness And Light" par des vocaux a cappella dénués de tout effet.

La formule n'a pas changé et on retrouve donc ce Heavy Power qui tire un grand profit de ses claviers éthérés et bien mis en avant. Le mélange de sonorités eighties et plus modernes fonctionne à merveille, même si les accrocs à un Power plus riffu regretteront ce côté inoffensif dans la musique de KELDIAN, qui repose avant tout sur des mélodies travaillées et ultra accrocheuses enrobées dans une production cristalline typique du Finnvox (ah on me souffle dans l'oreillette que Mika Jussila est une nouvelle fois dans le coin).

Le groupe n'évite pas hélas ce côté gayzou qui se dégage de titres comme "Blood Red Dawn" où les cuivres FREEDOM CALL-esques de l'épique et réussie "I'm The Last Of Us" avec cette guitare en son clair qui survit aux accords graves et enveloppants d'un clavier toujours maître des ambiances. En cela comme je disais, c'est plutôt à la branche fleur bleue du Power que va s'adresser KELDIAN même si "Change The World" et son chant vocodé vont tenter d'instaurer une aura plus mystérieuse, assez rapidement dissipée par les séquences de clavier type Arp 2600 sur lesquels un chant féminin vient se poser. Incontestablement le titre le plus étrange du lot.

KELDIAN ne s'est pas moqué du monde avec ce quatrième opus. Mais malgré tout j'y reviens moins que les deux précédents. Je pense que la formule commence à me lasser et que l'efficacité des trois premiers titres à du mal à tenir l'album complet, qui avec une pièce épique de douze minutes nous fait suffisamment voyager pour qu'on puisse repartir pour la deuxième moitié avec les oreilles et la mémoire nettoyés des refrains hymniques de la première. Ce disque est récemment arrivé en bonne place dans plusieurs référendums, et a même été plébiscité par notre illustre Julien en personne. Très heureux pour KELDIAN qui le mérite amplement, mais à mon avis davantage pour ses deux précédents opus.