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FUNERAL DOOM  |  STUDIO

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2011 Despond
2017 Horizonless
 

- Style : Oromet

LOSS - Horizonless (2017)
Par LYRR le 22 Janvier 2018          Consultée 3749 fois

LOSS est magistral. Il atteint des niveaux d’expressivité musicale stratosphériques là où bien de ses consorts peinent à décoller.

Il est dépressif. Si dépressif. Tout le bonheur du monde a disparu : seules restent la douleur, la haine.

Lent. Si lent.

LOSS écrase la joie. Brise l’espoir. Efface la vie.

LOSS est funèbre. Sombre. Il est l’avatar du désespoir. Sa musique est la matérialisation de la face sombre de l’être humain.

L’on entre dans son monde seul. Nu. Sans repère. Abandonné. Désarmé face à son gigantisme et sa noirceur. "Horizonless" se tient face à l’auditeur, inébranlable. On le lance avec fébrilité. Les minutes passent. Et l’on perd la notion du temps. L’espace s’étire dans l’infini ; l’immensité oppresse, brouille les repères.

Chaque titre s’éteint comme il a commencé : dans la douleur du silence. Les riffs sont épurés. Les arrangements, minimalistes. Mais une incroyable puissance s’en dégage ; un lyrisme inattendu point çà et là au détour d’un pont musical ; des accents de douceur parsèment les paysages de désolation dépeints par le groupe. Douceur. Douleur. La transition est si facile.

Le chant se fait guttural. Acide. Écorché. Il est au diapason de l’ambiance mortifère développée par les mélodies. Les titres s’élancent et s’allongent et se muent en autant de nuits ténébreuses d’une étonnante musicalité. Des interludes les séparent, comme si leur succession eût été insoutenable à l’auditeur. De longs interludes. Lents. Pesants de par leur noirceur. Ils préparent le terrain. Pour un nouveau titre. Pour une nouvelle plongée en enfer.

"Horizonless" n’est pas un album de Doom ordinaire. Il se nourrit d’une matière hautement introspective et dépressive, comme celle dont raffol(ai)ent LIFELOVER et consorts. "The Joy Of All Who Sorrow" et "When Death Is All" tirent sur le Black atmosphérique avec leurs dissonances, créant ainsi des tensions qui ne se résolvent que par un retour de la lourde marche funèbre du Doom, libération d’une lente agonie fiévreuse et délirante par le calme mortuaire. Sur "Naught", la beauté se révèle au terme de longues minutes de progression dans une obscurité froide et poisseuse, lorsque l’acceptation cède face à l’afflux de désespoir. Le titre éponyme "Horizonless", à l’instar de "All Grows On Tears", se rapproche plus d’un Funeral Doom mélodique, plus émotif. Les nuances utilisées sont subtiles, originales ; sombres, mais incroyablement profondes.

L’horreur s’instille lentement, comme un poison. Le monde s’éteint lorsque les riffs se taisent. Le froid du silence fige l’espace et le temps. Puis, lentement, le dégel arrive. Et l’on émerge de la catatonie dans laquelle ce disque nous avait plongé. Sauf, mais profondément marqué. Car LOSS ne laisse pas indifférent. Beaucoup auront du mal. Mais en le laissant s’exprimer, tant de beauté apparaît. "Horizonless" poursuit le travail entamé sur "Despond", y mettant toute son énergie pour magnifier le produit de son ressenti.

Il aura fallu attendre six ans pour voir cet opus arriver. Six ans. Six longues années à patienter. LOSS est Doom jusque dans le temps d’attente qu’il impose à ses auditeurs. Mais celle-ci est récompensée. "Horizonless" est sûrement l’un des meilleurs albums de Funeral Doom de ces dernières années : il explore un vaste territoire musical sans jamais faillir ; sans jamais faiblir. Car LOSS est infaillible. La force de son désespoir est telle que jamais il ne dévie de son cap. L’abîme l’attire ; il s’en approche inexorablement. Sans se presser. Sans s’arrêter. On l’espère.

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   LYRR

 
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- John Anderson (basse)
- Jay Lemaire (batterie)
- Timothei Lewis (guitare)
- Mike Meacham (chant, guitare)


1. The Joy Of All Who Sorrow
2. I.o.
3. All Grows On Tears
4. Moved Beyond Murder
5. Naught
6. The End Steps Forth
7. Horizonless
8. Banishment
9. When Death Is All



             



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