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FUNERAL/DEATH DOOM  |  STUDIO

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2011 Despond
2017 Horizonless
 

- Style : Oromet

LOSS - Despond (2011)
Par LYRR le 24 Mai 2017          Consultée 1943 fois

Ah, Nashville ! Capitale de la Country, Mecque des amateurs de cow-boys à paillettes ; célèbre pour avoir vu tant de jeunes talents musicaux s'épanouir : Taylor SWIFT, KE$HA, Miley CYRUS… 2500 heures de soleil par année, une grande culture du BBQ festif : bref, Nashville avait tous les atouts en main pour enfanter l'un des groupes de Doom les plus dépressifs des années 2000 : LOSS. Ça ne vous ferait pas déprimer aussi d'habiter un lieu pareil, franchement ? Non ?

Eh bien, visiblement il y en a qui le vivent suffisamment mal pour avoir l'inspiration de composer un monstre de lourdeur et de tristesse, une œuvre bouleversante puisant dans les recoins les plus sombres de l’âme humaine une matière si noire qu'en l'écoutant, on a l'impression de s'enfoncer dans les ténèbres d'une profonde nuit sans lune. "Despond" est son nom, et cela se comprend vite : ce disque transpire le désespoir par tous ses pores, et vous vous surprendrez rapidement à vous laisser envoûter par sa manière si prenante de le montrer.

Loin des poncifs du genre, LOSS a su développer une identité qui lui est propre, puisant non seulement dans les classiques du Doom/Death des années 1990, mais également dans l’esthétique du Black dépressif en proposant une musique à la fois écrasante et torturée. Il y a une ambivalence entre la vision Doom et la vision Black de la tristesse : si la première tend souvent vers le dramatique, la seconde est plus froide, plus crue. Musicalement, LOSS est loin du Black, mais sa manière d’exprimer le mal-être a quelque chose de plus direct et acéré que ce que la plupart des groupes de Doom font. Rien que le contenu des textes saute aux yeux : automutilation, anxiété, suicide… On se rapproche plus de MAKE A CHANGE… KILL YOURSELF que de SWALLOW THE SUN.

"Despond" est un disque surprenant. Plus mélodique qu’atmosphérique, sa force réside dans sa capacité à donner à chaque morceau une raison d’être grâce au développement progressif des idées et thèmes qu’il contient. Un titre comme "Open Veins To A Curtain Closed" travaille le matériel de base qui le compose d’un bout à l’autre sans jamais faiblir et sans avoir pour cela besoin d’aller dans une complexification outrancière de l’instrumentation : chacune de ses notes est une pierre ajoutée à l’édification d’un monument au négativisme dans toute la splendeur de son horreur.

D’aucuns seront rebutés par la lenteur de ce disque ; d’autres par ses ambiances étouffantes. C’est cependant de cela qu’il tire sa force : l’expérience de son écoute met mal à l’aise, mais elle fascine encore plus de par son côté malsain. C’est un plaisir morbide que de se laisser bercer par les douloureuses mélodies de "Cut Up, Depressed And Alone" ; de se laisser étreindre par l’écrasant "Shallow Pulse" ; de finalement se laisser emporter dans les ombres par l’inexorabilité de "Silent And Completely Overcome". Cet album dépeint l’Homme dans toute sa vulnérabilité émotionnelle, incapable de supporter sa condition de mortel : il est seul, faible, ne parvenant plus qu’à haïr le monde et soi-même. Pas de surprise que l’instrumental clôturant le disque s’appelle "The Irreparable Act" : c’est là la conclusion logique de ce panégyrique du malheur.

Atteindre de tels sommets dans l’expression de la dépression demande de laisser sortir une telle quantité de noirceur de ses entrailles que l’auditeur se trouve noyé sous la masse de sang et de larmes que contient "Despond". Chant grave, mélodies mélancoliques, riffs lourds : un cocktail d’apparence classique mais ô combien délectable, surtout si dosé par un groupe aussi inspiré que LOSS. Il y a ici quelque chose de plus que sur bien d’autres œuvres de Doom, une implication totale des musiciens dans le message que leur musique véhicule : la tristesse n’est pas traitée ici comme un simple choix esthétique, mais comme une réalité ressentie et vécue. Ce disque est donc une réussite artistique complète, un voyage dans l’ombre en compagnie de ses démons intérieurs. Et, Mesdames et Messieurs, c’est à Nashville que cela se passe…

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   LYRR

 
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- John Anderson (basse)
- Jay Lemaire (batterie)
- Timothei Lewis (guitare)
- Mike Meacham (chant, guitare)


1. Weathering The Blight
2. Open Veins To A Curtain Closed
3. Cut Up, Depressed And Alone
4. Deprived Of The Void
5. An Ill Body Seats My Sinking Sight
6. Despond
7. Shallow Pulse
8. Conceptual Funeralism Unto The Final Act (of Being
9. Silent And Completely Overcome
10. The Irreparable Act



             



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