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2017 Onward To Apocalypse

CREEPING FEAR - Onward To Apocalypse (2017)
Par T-RAY le 20 Septembre 2017          Consultée 1504 fois

CREEPING FEAR est peut-être le jeune groupe français de Death Metal le plus marquant de 2017. Une année qui le voit sortir son premier album après plusieurs E.P.s et de nombreuses dates de concert depuis sa formation en 2011. Les Viroflaysiens n’ont jamais été avares en premières parties, et ont ouvert ces derniers mois pour de gros morceaux du Death international comme CRYPTOPSY, BENIGHTED et MORTUARY. Mais ils étaient avares en L.P.s, jusqu'ici, et leur premier disque longue durée se faisait attendre… Pour une excellente raison, cependant : le quartette voulait bien faire. Et il a bien fait ! Car ce premier opus est de qualité, bénéficie d’une production et d’un mixage de choix, et n’a rien à envier à ce qui se fait (ou s'est fait) de l’autre côté de l’Atlantique.

Oui, le Death de CREEPING FEAR est dans la droite ligne de la musique pratiquée par les Amerloques de MORBID ANGEL, INCANTATION, MALEVOLENT CREATION voire IMMOLATION, en un peu plus Thrashy, mais dans un esprit sombre, malfaisant et belliqueux typique de ces grands noms. Quand CREEPING FEAR donne l’assaut, c’est cartouchière à la ceinture, rangers aux pieds, tout de treillis vêtu et avec l'arsenal du parfait survivor de l'Apocalypse. Et ça tombe bien puisque c’est justement vers l’Apocalypse que les Franciliens se proposent de nous emmener : la tête la première et à toute berzingue. Non, ce serait exagéré de dire que le combo ne connaît que les tempi élevés. Ralentir la cadence, développer des ambiances pesantes, sournoises, le quartette sait faire, et même lorsqu'il s’agit de se mettre en marche (militaire, pas Macronienne), CREEPING FEAR est efficace. Ce premier album en offre de très bons exemples.

Mais ce que cet "Onward To Apocalypse" prouve avant tout, c’est l'indéniable savoir-faire de CREEPING FEAR pour créer et interpréter des riffs qui tabassent, qui marquent leurs morceaux de leur empreinte comme un bon gros brodequin pointure 47 marque la terre du champ de bataille qu’il vient de fouler. Formé au Thrash Metal dans ses jeunes années, CREEPING FEAR dispose de sacrées bonnes bases et d’une grosse culture riffesque, issue de nombreux genres métalliques différents. Groove (la première minute de "Divine Casualties"), Doom (le final de "Disposable Existence"), Thrash ("Swallowed By Death"), évidemment Death ("Soiled, Tainted and Merciless")... CREEPING FEAR est de ces groupes qui ont une notion aiguë du riff, de la façon dont ledit riff doit sonner, et qui sont capables d’en distiller plusieurs dans un même morceau ! "Life Denied" en fait la démonstration tout de go. "Divine Casualties" aussi…

En fait on pourrait répéter cette phrase pour chaque morceau de ce disque, ou presque… Après un déferlement de blast beats de l’excellent batteur Gabriel D., le titre d’ouverture enchaîne même carrément les riffs réussis, pour un effet assez jouissif. Ils ne sont pourtant pas compliqués, ces riffs, mais, Diable, qu’ils fonctionnent ! Surtout que CREEPING FEAR a le bon goût d’alterner les tempi de manière judicieuse, sans vouloir à tout prix abasourdir l’auditeur par l’abus de séquences speed. Le meilleur exemple de ces riffs pas sorciers mais qui marquent, c'est le riff principal de "Divine Casualties", bien groovy, qui respire l'expérience du groupe en matière de Thrash Metal. Commençant de façon modérée après un growl furieux du très en voix Clément, ce morceau finit plus lentement encore, sans jamais perdre en impact. Belle perf !

Reste que mon morceau préféré de ce disque n’est ni le premier, ni le deuxième, mais le troisième, "Swallowed By Death", sur lequel les guitares donnent leur pleine mesure, grâce à un riff principal puissant et méchant à souhait. C'est la guerre ! Et l'enchaînement de soli au cœur du morceau, suivi d’un roulement de caisse claire très martial, laisse à l’auditeur l’impression d'être effectivement avalé par la mort, dans les tranchées. Les tranchées, encore elles, sont le théâtre du très justement nommé "Trenches Of Desolation", où CREEPING FEAR fait montre de son savoir-faire en matière de Heavy/Thrash bien sombre et quasi Doom. Le désespoir du soldat prisonnier du champ de bataille, forcé de repartir au combat sur les cadavres de ses amis et ennemis confondus, ce morceau nous plonge en plein dedans. Là encore, les soli de Clément et Gabriel H. évoquent sans mal la souffrance de l’homme condamné à tuer pour ne pas l'être.

Mais cette maîtrise riffesque pas si commune n’empêche pas les Franciliens de répéter certains de ces riffs ad nauseam, les faisant finalement perdre en impact. C'est un peu le cas de celui qui conclut le morceau-titre, qui s’étire en longueur et n’est revivifié que trop tardivement par le solo final. Le péché mignon de CREEPING FEAR semble être celui de délayer la sauce de façon un peu trop ostensible. La deuxième partie de l'album s’en ressent, si bien qu’un court titre comme "Spreading Disease" en pâtit, coincé qu'il est entre de gros morceaux, faisant qu'on ne le voit ni ne l’entend passer. Résultat : on n’en retient rien. CREEPING FEAR ne peut non plus s'empêcher de se montrer commun, standard, parfois ("As Vultures Fly, Battlefield Bleeds"), aussi parce qu’il est difficile d'être excellent sur tout un album, a fortiori le premier.

Que personne ne s’alarme, toutefois : nos quatre jeunes Franciliens ne sont pas si loin que ça d'atteindre l’excellence. Ils sont déjà bons et ce premier opus est réussi sans discussion possible. Reste simplement à tailler un peu dans le gras de certains titres - ce qui peut être compliqué quand on aime installer des ambiances pesantes - à répartir un peu mieux les temps forts, à pondre un ou deux morceaux mémorables car, oui, les "hits" Death, ça existe, et la France tiendra là officiellement une relève de choix aux vieilles gloires pas si décaties d’outre-Atlantique. Allons, enfants de la patrie, le jour de gloire arrivera !

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- Clément (guitare, vocaux)
- Gabriel H. (guitare)
- Tom (basse)
- Gabriel D. (batterie)


1. Life Denied
2. Divine Casualties
3. Swallowed By Death
4. Trenches Of Desolation
5. Onward To Apocalypse
6. Spreading Disease
7. As Vultures Fly, Battlefield Bleeds
8. Soiled, Tainted And Merciless
9. Disposable Existence



             



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