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ELIS - Griefshire (2006)
Par DARK BEAGLE le 29 Juillet 2017          Consultée 1589 fois

Certains albums fendent le cœur. Parfois pour des raisons strictement musicales, faisant de la tristesse et de la mélancolie des armes effroyables sans sombrer dans la mièvrerie. Mais d’autres, eux, vous touchent pour des raisons extra-musicales, avant même que la moindre note ne soit parvenue à nos oreilles. Pour ne citer qu’un seul de ces opus on peut légitimement indiquer "Innuendo" de QUEEN, qui représente le testament sonore d’un Freddie Mercury agonisant, rongé par le sida. Ce "Griefshire" connaît également une histoire tragique, celle du décès de la chanteuse Sabine Dünser, victime d’une rupture d’anévrisme en pleine séance de répétitions. Aussi, ce disque fend le cœur. Et pour deux raisons ; la seconde étant qu’il n’est pas très bon et que ça ne fait pas plaisir de le dire avec les événements qui l’entourent.

Le Liechtenstein n’est pas un vivier inépuisable de groupes, ils ne sont pas légion et ELIS est très certainement l’un de ses représentants les plus célèbres, en partie dû à la disparition prématurée de sa chanteuse. ELIS, dont ce "Griefshire" est le troisième album, restait une formation honnête, mais destinée, soyons francs, à jouer éternellement les seconds couteaux. Ce disque a donc eu une mise en lumière particulière, bien malgré lui. Les musiciens ont été un peu montrés du doigt pour cela, certains leur ayant reproché de le sortir malgré tout. Il faut savoir que Sabine Dünser considérait ce disque comme son bébé. Il était normal de lui rendre hommage en le publiant, surtout qu'il s'agit d'un concept album, un projet ambitieux, à l'histoire romanesque à souhait.

Produit par Alexander Krull d’ATROCITY, "Griefshire" n’est malheureusement qu’un énième disque de Metal Gothique, avec quelques touches symphoniques pour se fondre un peu mieux dans la masse. Les sonorités, les mélodies ne tromperont hélas personne ; ce disque manque assez cruellement de personnalité même si certains titres vont titiller l’oreille avec une certaine insistance. Cela reste toujours convenu, bon nombres de clichés du genre vont être utilisés, mais on sent quand même l’envie derrière.

Pour être complètement franc, ça ne commence pas si mal avec un "Tales From Heaven Or Hell" au riff aride qui apporte une jolie virulence d’entrée de jeu. La voix de Sabine était douce, parfois un peu trop, mais pour lui rendre justice, elle était agréable et encore une fois, on sentait son envie. Elle portait littéralement ELIS sur ses épaules et sans vouloir révéler le reste de l’histoire du groupe, il est normal qu’il ne lui ait pas réellement survécu, que toute tentative de donner un successeur à ce "Griefshire" se serait révélé vain. La magie qui liait le tout n’y serait plus.

D’autres morceaux sont agréables à écouter, tel "Show Me The Way", plus légère, avec une Sabine presque timide derrière le micro pour un refrain accrocheur, tout en simplicité. "The Burning", malgré des vocaux masculins aussi prévisibles qu’un dérapage de Jean-Marie Le Pen, est également une bonne pioche, plus virulente, plus robuste. En revanche, certains titres, principalement ceux chantés en allemand, ne tiennent pas toutes leurs promesses et les lignes mélodiques deviennent plus tortueuses, moins agréables. Ces morceaux manquent de la touche qui leur permettrait de prétendre à autre chose que cet espèce de quasi anonymat dans lequel ils s’enfoncent.

Globalement, chaque tentative de ballade s’avère être un peu délicate à appréhender. Dans cet exercice, le groupe se montre totalement à son désavantage, l’émotion n’étant véhiculée que par la voix et cette dernière n’est pas assez mise en valeur pour réellement prendre le dessus sur les mélodies. "Griefshire" souffre de déséquilibres assez handicapants, comme chaque album de ELIS en fait, le groupe n’ayant jamais réussi à trouver une formule à la fois efficace et personnelle. Quelque part, il est malheureux de relever ces défauts et de les faire remonter à la surface…

La version digipack de l’album, qui a servi de base de travail pour cette chronique contient également une reprise du "Heaven And Hell" de BLACK SABBATH. Un morceau empreint d’une très forte personnalité, qu’il est difficile de s’approprier. Pourtant, contre toute attente, ELIS va le transformer, l’adapter à son Metal Gothique et le faire sien avec une douceur et une touche de féminité qui sont loin d’être déplaisantes. Et finalement, ce "Griefshire" s’achève comme il a débuté : sur une jolie prestation.

ELIS aurait dû livrer là son ultime offrande, la messe aurait été dite, si pareille allusion puisse être tolérée dans pareil cas de figure. Il est regrettable, profondément regrettable que l’histoire de Sabine se soit arrêtée aussi brutalement, de façon aussi injuste, sur cet album en demi-teinte qui aurait très bien pu rester dans les tiroirs. Mais elle y croyait. Fort. C’était la moindre des choses que de sortir ce disque, pour honorer sa mémoire. Repose en paix, Sabine et puisses-tu pardonner ces mots un peu durs là où tu es.

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- Tom Saxer (basse, chant)
- Chris Gruber (guitare)
- Pete Streit (guitare)
- Sabine Dünser (chant)
- Max Naescher (batterie)


1. Tales From Heaven Or Hell
2. Die Stadt
3. Show Me The Way
4. Brothers
5. Seit Dem Anbeginn Der Zeit
6. Remeber The Promise
7. Phoenix From The Ashes
8. How Long
9. Innocent Hearts
10. Forgotten Love
11. The Burning
12. A New Decade
13. Heaven And Hell



             



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