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BLACK MÉLODIQUE  |  STUDIO

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2017 Ferndal
2019 Singularitäten
 

- Style : Ancient, Windir
- Style + Membre : EÏs
 

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FERNDAL - Ferndal (2017)
Par DARK BEAGLE le 2 Août 2017          Consultée 3802 fois

Le Black Metal est un genre riche, aux ramifications multiples, qui ne gagne pas forcément ses lettres de noblesse dans la brutalité crasse, ni dans des luttes antireligieuses qui souvent ne sont que du décorum. FERNDAL semble l’avoir parfaitement compris et, sur ce premier album, le groupe suit une voie qu’il se trace au gré de ses envies. Loin de nombreux clichés du genre, la jeune formation se lance dans le grand bain avec un mental fort et une imagerie qui s’extrait volontairement des codes du genre, comme en témoigne la jaquette, étrange et envoûtant à la fois, signée Norax Martinez, un artiste travaillant avec de plus en plus de groupes.

FERNDAL est né de l’imagination de Sorathiel, qui assure la basse et le chant. Mais le jeune homme a su s’entourer pour mener son projet à bien. Si les noms de Lestaya (violoncelle) et Sethras (guitare) ne sont pas forcément connus du public, les noms d’Alboin (batterie) et Abarus (guitare) peuvent parler aux plus passionnés d’entre vous qui auront investi l’œuvre de EIS. Les musiciens vont construire un univers fait d’obscurité, avec sa dose de haine, mais glissant aussi vers d’autres choses, tout en nuances et mélancoliques.

Ce premier opus éponyme est composé de sept titres dont une intro et un outro pour une durée de quarante six minutes environ. Comme "Arntor" du magnifique WINDIR en somme. Et il ne viendrait à personne l’idée de qualifier cet album légendaire d'EP. La comparaison n’est pas anodine, on y reviendra plus tard. Rapidement, on va comprendre l’importance de la musique classique dans le processus d’écriture chez les musiciens. L’introduction nous plonge directement dans le bain, grandiose et lugubre ; le morceau titre va rapidement nous scotcher.

Le groupe va jouer sur les ambiances, passant de la rage à l’état brut, ponctuée de blast beasts de bon aloi, mais ce qui prédomine est une espèce de spleen qui se nourrit des codes du Black Metal traditionnel. Le son est bon. Les productions crues font partie de la préhistoire du genre, n’en déplaise aux puristes qui ont courbé l’échine comme tant d’autres sur le très léché "At The Heart Of Winter" de IMMORTAL. Quant au chant, il s’agit assurément d’un des points forts sur ce disque. Souvent, dans le Black, on a l’impression qu’on est en train d’égorger un cochon épileptique. Ici, il y a de ça, mais le chant se module en fonction de la rage, jusqu’à devenir de plus en plus clair en fonction de la douleur que Sorathiel veut véhiculer. Plus on avance dans le disque, plus c’est flagrant et délectable.

Les textes sont en allemand, et sont nimbés d’un certain romantisme. Mais un romantisme noir, obscur, qui évoque plus les tourments de l’âme que l’amour. Il y a quelque chose de maudit qui plane sur ces paroles, qui résonnent parfois de bien belle façon ("In Die Freiheit", avec ses passages à la voix claire qui tirent doucement vers le Folk). Parfois, certaines ambiances, certains passages chantés évoquent le vieux LACRIMOSA, quand la puissance Gothique rendait le tout mortifère. Ce ne sont que quelques touches placées çà et là, de façon discrète mais ingénieuse, afin d’apporter un relief supplémentaire à une musique déjà assez riche.

WINDIR était évoqué un peu plus haut, nous y revenons donc. FERNDAL, pour son premier album, a eu l’audace ou la folie de s’attaquer au monument qu’est le morceau "Arntor – Ein Windir" avec un culot qui frise l’inconscience. Aussi, on peut saluer l’intelligence des musiciens qui ont décidé de s’approprier ce morceau en en faisant un instrumental assuré par un mini-orchestre principalement. Ainsi "Klavierquintett In G-Moll Arntor, Ein Krieger" est un moment de paix au milieu de ce disque, avec ce piano qui s’impose comme une évidence. Et cela nous rappelle que trop bien quel était le génie de Valfar et à quel point sa disparition est une tragédie.

Et même si le groupe a parfois tendance à nous perdre un peu, il présente globalement de très belles choses, qui demanderaient parfois un peu plus de modestie. Parce que FERNDAL est très ambitieux, sachant pertinemment que son statut de groupe allemand l’écarte un peu des ténors de la scène norvégienne ; aussi joue-t-il d’avantage sur les sentiments, les mélodies et la mélancolie avec une volonté de fer, afin de produire une musique qui s’inscrit dans une logique mais qui en sort souvent à travers des soubresauts stylistiques.

Il y a fort à parier que FERNDAL soit un nom qui risque de revenir dans les années à venir, surtout si le groupe arrive à faire totalement éclore son potentiel, bien présent ici. Cependant, on sent que les musiciens en ont encore sous le pied et qu’ils n’ont pas tout dit, tout donné. Ce premier album est une bien belle entrée en la matière, qui demande une suite afin de savoir si nous avons affaire à un feu de paille ou, au contraire, à la révélation d’un groupe en devenir.

Note réelle : 3,5/5 poussé à 4.

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Par DARK BEAGLE




 
   DARK BEAGLE

 
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- Sorathiel (chant, basse)
- Sethras (guitare)
- Abarus (guitare)
- Alboin (batterie)
- Lestaya (violoncelle)


1. Ouverture
2. Ferndal
3. Ungelebtes Leben
4. Klavierquintett In G-moll Arntor, Ein Krieger
5. In Die Freiheit
6. Ein Später Gast
7. Coda



             



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