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1994 Niandra Lades And Usu...
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JOHN FRUSCIANTE - Niandra Lades And Usually Just A T-shirt (1994)
Par MULKONTHEBEACH le 14 Novembre 2016          Consultée 2931 fois

Un album à part, définitivement. Une époque révolue désormais pour l’ex guitariste des RED HOT CHILI PEPPERS. John Frusciante est un artiste attachant, bourré de défauts mais attachant. Ce gars est tour à tour volubile, silencieux, versatile aussi. Toujours là où on ne l’attend pas. Remémorons-nous le contexte d’alors : Parti de son groupe en pleine gloire, en grande partie à cause de ses addictions, tout comme son illustre prédécesseur Hillel Slovak, dans des circonstances beaucoup plus tragiques pour ce dernier puisque décédé quelques années plus tôt.
Frusciante est un guitariste qui a tout appris de Slovak, tout en ayant sa propre personnalité, et qui possède aussi le don de savoir s’adapter en toutes circonstances. Ce qu’il a fait avec brio au sein des RHCP. En aucun cas supérieur au guitariste originel, tant son charisme n’aura jamais d’égal, et tout simplement parce que Slovak a été fauché dès sa jeunesse à 26 ans, bourré d’énergie et de talent à venir encore. Quel gâchis, d’autant qu’il avait les capacités nécessaires pour faire avancer son groupe vers un avenir radieux, fait d'envolées « Hendrixiennes », agrémentées d’un fort caractère et d’une dextérité incroyables.

Toujours est-il qu’en 1994, John n’est plus que l’ombre que le jeune homme qu’il demeure toujours alors. Complètement désorienté par ses démons, il se lance corps et âme dans une sorte de nihilisme désarmant, alors qu’il a participé activement à l’album "Blood Sugar Sex Magic", qui a vu renaître le groupe de ses cendres. Aveuglé par son addiction, le guitariste se retranche chez lui, dans sa petite maison jonchant la plage de Venice Beach, que j’ai visitée… Un lieu idéal la journée, avec ses Artistes de rue, cette longue promenade qui jouxte la très prisée marina de Santa Monica, mais aussi un haut lieu de différents gangs la nuit venue, sa plage vous étant fortement déconseillée. Mais c’est encore pire lorsque vous vous aventurez dans ses ruelles sombres, où j’ai d’ailleurs vu John déambuler à l’époque, secouant vigoureusement son portail en fer, guéri s'il on peut dire mais l’air toujours hagard, nous étions alors en 2000, et "Californication" résonnait alors dans toutes les maisons… Venice Beach, où les dictats de l’apparence physique se conjuguent avec la déchéance humaine. Car il y a toujours un envers du décor où que l’on se trouve.

L’album, étrangement nommé "Niandra Lades And Usually Just A T-Shirt", est une œuvre iconoclaste, dépourvue de toutes velléités commerciales, voire artistiques. Composé et enregistré en deux temps, l’un pendant qu’il est encore membre des RHCP, la partie où les chansons ont encore un titre, puis l’autre, alors qu’il ne prend pas part au dernier « leg » de la tournée triomphante supportant l’album non moins triomphant "Blood Sugar Sex Magic".
Complètement en marge de tous les standards, l’album est enregistré sur un 4 pistes amateur, où seules la voix et la guitare de Frusciante sont présentes. Pas de basse, pas de batterie, pas d’arrangements. Du brut de chez brut, de la Musique de taré qui ne nécessite pas forcément une audience similaire, mais il faut alors s’accrocher durement. Des chansons lancinantes, désorientées, pleines de chuchotements et de hurlements, le tout dans le même temps. Souvent en « open tunning », pour ne pas dire qu’il est souvent désaccordé, Frusciante se laisse aller à un melting pot de délires qui manquent d’orchestre, de joie et de direction. Tout juste une désolation, des chansons parfaitement ineptes qui sont aussi magnifiques, pour peu que l’on soit dans une détresse absolue, ou bien un mélomane absolument bien dans ses pompes à chaque instant. Que chacun(e) lève le doigt pour dire dans quelle catégorie il, elle, se reconnaît…

Un chronique sans citations de titres évocateurs ne serait pas une chronique à proprement parler, alors nous pouvons citer par défaut "My Smile Is A Rifle", aux textes hallucinants, auquel peut s’ajouter "Your Pussy Is Glued To A building On Fire", surréaliste, tant sur la forme que sur le fond. Des chansons sans en être, où Frusciante éructe, parle, sans jamais chanter réellement, tel un vagabond aviné. Un disque qu’on ne digère jamais vraiment, tout en en appréciant la substance, pas si abstraite que ça quand on l’écoute attentivement, avec le recul. Heureusement qu’il a retrouvé une discipline de vie plus tard, où son talent a été mis à contribution au sein de "quelques" heureux albums des RED HOT CHILI PEPPERS…
Alors donner une note à un album hors-norme, pour lequel j’oscille entre 1 étoile et 5, où trouver la juste mesure ? Il en reste aujourd’hui, un délire auto-centré non voulu, mais auto-centré quand même, une « chose » qui serait passée totalement inaperçue si le guitariste n’avait pas été membre de ce groupe atypique. Un album déclassé, hors du temps, mais franchement à côté de la plaque, même lorsqu’on est un gros fan depuis les débuts.

Un document que vous pouvez écouter en intégralité ici : https://www.youtube.com/watch?v=GV30LBYaMWQ
Ah oui au fait, bon voyage, prenez des photos…

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(+ 1 kro-express)

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   MULKONTHEBEACH

 
  N/A



- John Frusciante (vocaux, guitare, vocoder)


1. As Can Be
2. My Smile Is A Rifle
3. Head
4. Big Takeover
5. Curtains
6. Running Away Into You
7. Ants
8. Mascara
9. Been Insane
10. Skin Blues
11. Your Pussy's Glued To A Building On Fire
12. Blood On My Neck From Success
13. Ten To Butter Blood Voodoo
14. Puis 14 Titres, Ben Sans Titre...



             



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