J'ai lu dernièrement un commentaire intéressant sur VARG : qu'il remplissait une niche peu populeuse au sein de notre univers métallique. Il est vrai que les Allemands jouent sur plusieurs fronts, du Pagan au Metalcore. Ouais, ça fait mal de l'écrire, alors j'imagine qu'à la lecture, ça ne doit pas être une sinécure…

Comment un groupe peut-il ratisser aussi large ? Ceux qui ne connaissent pas VARG peuvent cesser de hurler : le côté Pagan des débuts a quasiment disparu – les chœurs guerriers et quelques ambiances planantes issues du synthé subsistent – pour laisser la place à un Death Mélo brut, trinquant effectivement avec le Metalcore. On a donc droit à une bande de Vikings gueulards et vicelards, qui auraient choisi d'établir leurs pénates à Los Angeles… Remarquez que, peu importe le poids des peaux de bête couvrant leurs épaules, l'essentiel est qu'ils soient capables de se sortir les doigts des embouchures !

Et c'est exactement ce que le quintette réussit encore avec ce cinquième album, celui par définition de la maturité, comme vous le savez. Ces travestis qui feraient rager Erik le Rouge possèdent un talent certain pour la confection de pièces accrocheuses aux refrains imparables. Qu'on soit puriste ou bon public, VARG va réussir à nous hameçonner, que ce soit avec un riff dément comme sur "Revolution" ou "Einherjer", une mélodie bien sentie ("The Dance Of Death" et sa magnifique deuxième partie, "Darkness") ou un déploiement d'énergie sans prise de tête tels que "The End Of All Lies" et "Winterstorm". "Streyfzug", "Rain Of Ashes" et "Achtung", sorte de croisement entre AMON AMARTH et RAMMSTEIN, ne sont pas aussi marquants, à moins que vous aimiez les trucs plus convenus. À ce compte, ne vous laissez pas décourager par la simplicité de "The End Of All Lies", l'album s'améliore au fur et à mesure. La seconde moitié est d'ailleurs plus balèze.

Les thématiques abordées sont bon enfant, à la limite du supportable/respectable, à moins qu'on soit une fille ou un gars facile. La résistance, la révolution, la noirceur, la mort, blablabla, VARG le loup est un sacré petit farceur qui ne se fend pas le cul en quatre pour approfondir son univers. Il mord du jarret de chevreuil depuis ses débuts et ça lui va. Tant mieux.

Donc, tout grossier et peu subtil qu'il soit, VARG s'avère un magicien fort doué ; ses tours de passe-passe basiques devraient être facilement décodables, mais non. Ce Death Mélo nous bluffe par son efficacité, sa production correcte et ses uppercuts qui ne nous font perdre aucune seconde. Les fans de Metalcore devraient adorer, avec un minimum d'ouverture d'esprit, alors que les mordus de Death Mélo barbare seront en terrain conquis. Attention toutefois de ne pas espérer trop d'éclairs de génie…

J'avoue que j'aurais souhaité m'attaquer à plus gros éléphant pour mon 1000e écrit sur NIME, mais bon, c'est le hasard, hein ! VARG m'a quand même passablement diverti.

Note réelle : 3,5/5.

Podium : (or) "Einherjer", (argent) "Winterstorm", (bronze) "Darkness" et "The Dance Of Death".