Les jumeaux Matthew et Gunnar NELSON, non contents de figurer dans le livre des records pour être de la seule famille à être célèbre (Numéro 1 exactement) sur trois générations, ne sont pas seulement des enfants de la balle doués, mais aussi de farouches bosseurs, qui contrairement à ce que leur facilité d'accès au business pouvait laisser supposer (son premier opus "After The Rain" s'était même confortablement vendu) n'ont jamais démordu de leur ligne artistique, et quand Geffen refusait "Imaginator", le second album qu'aurait dû sortir NELSON, plutôt que donner au géant américain ce qu'il attend, il sortait un opus orienté acoustique au titre ironique "Because They Can". Depuis le groupe a progressivement ralenti son activité à l'aube du XXIème siècle, jusqu'à ce qu'un deal avec Frontiers ne relance sa carrière.

Ainsi, NELSON est de retour avec un nouveau recueil de compositions, cinq ans après son album come-back "Lightning Strikes Twice". Au son de ces voix toujours aussi juvéniles qu'en 1990 (mais à la toison d'or raccourcie), la complexe intro de "Hello Everybody" vient rappeler la formule du groupe : des mélodies sucrées FM, guidant des compositions aux arrangements parfois sophistiqués comme ces chœurs introductifs permettent de le constater. On retrouve également les chœurs à trois voix chers au style ("Let It Ride") que les deux frères manient toujours avec autant d'aisance. Pourtant la recette de NELSON s'est un peu standardisée, le couple des deux voix, quasi ininterrompu par le passé, est aux abonnés absents, et on se retrouve avec des titres Hard FM où les chœurs restent confinés aux refrains, et sont relativement sous-mixés.

Niveau songwriting, NELSON œuvre ici en deuxième division, proposant des mélodies efficaces, de jolis soli mélodiques, mais rien qui puisse rivaliser avec les classiques de FOREIGNER, JOURNEY ou BON JOVI, à part peut-être avec "Autograph". Pour autant, le Hard FM de NELSON reste plaisant à écouter, malgré un mixage un peu en manque de relief. Des titres comme "Let It Ride" ou "On The Bright Side" se chantonnent même plutôt bien, même si malheureusement on les oublie assez vite. Les frères NELSON ne sont clairement pas des débutants, mais "Peace Out" manque sérieusement d'ambition et de magie pour espérer se faire une place dans le gotha du Hard FM des années 2010.

Il restera douze agréables compositions qui n'inventent rien, pour un album d'une heure, plutôt meilleur dans sa seconde partie, idéal pour faire la route l'été mais pas plus. Pour fans du duo uniquement, et encore.