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BLACK-ATMO/FOLK  |  STUDIO

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NEGURĂ BUNGET - Tău (2015)
Par WËN le 5 Août 2015          Consultée 2785 fois

Puisque, lors de la parution de "Gînd a-Prins" (2013), le single avant-coureur de la trilogie en devenir que nous concoctait NEGURA BUNGET, nous nous étions permis de prendre les devants en vous révélant par le menu détail ce concept que nous polissait le combo roumain du fond de ses Carpates natales; nous allons donc vous proposer, une fois n'est pas coutume, d'éviter de jeter de quelconques pelletées d'humus superflues à ce terreau que l'on sait déjà riche et fertile pour pénétrer plus avant et sans tarder sous l'inquiétante frondaison qui s'avance, laissant le soin aux plus curieux d'entre vous de vous rabattre sur la chronique adéquate.

Ceci acté, à l'écoute de ce court "Gînd a-Prins" subsistait cependant une interrogation primordiale quant à l'orientation musicale du groupe vers ce possible tout folk/ambiant qu'il nous y révélait. En effet, malgré le fait que NEGURA BUNGET - par les ambiances lugubres qu'il y déployait - nous semblait n'avoir jamais autant justifié son patronyme de "sombre et brumeuse forêt", rappelons tout de même que les dix minutes proposées s'avéraient néanmoins dénuées de toute once de guitare. Sur ce point, nos troubadours de l'extrême sauront en tout cas rapidement nous rassurer en sortant la grosse ar(bre)tillerie d'entrée de jeu (une composante des derniers albums que de placer un titre fort en introduction) par un "Nămetenie" au caractère ancestral bien trempé, grondant et intimidant. Le quintet revient fièrement à ce qu'il sait faire de mieux, à savoir cette très personnelle mixture alternant riffs Black et atmosphères boisées chargées d'essences toutes particulières ("Izbucul Galbenei", "Tărîm Vîlhovnicesc"), ennoblis d'instruments folk du cru (la guimbarde de "La Hotaru Cu Cinci Culmi", la trompette hallucinée de "Curgerea Muntelui", voire carrément tout l'orchestre du village, dulcimer compris, sur "Împodobeala Timpului").

Alors que NEGURA BUNGET rassure quant à cette facette inhérente à son art, nous pourrons néanmoins percevoir de très forts changements dans la musique de la formation. Bien que Negru (batterie, fidèle au poste depuis les débuts), de ses poignes de fer, demeure le gardien de la direction artistique (conceptuelle, musicale et visuelle) de tout ce petit monde; en termes de composition, il est cependant indéniable que le nouveau line-up, composé aux trois quarts de musiciens de GRIMEGOD (les deux guitaristes/chanteurs et le bassiste), joue un rôle prépondérant dans cette transformation à laquelle nous assistons. Quelle autre preuve pour en attester que ce magnifique et mélancolique "Schimnicește" de clôture (et le pénultième "Picur viu foc" dans une moindre mesure) qui aurait pu sans sourciller figurer sur l'ultime opus en date - le très réussi "Wrong Roads" de 2014 - de cette autre formation roumaine (parmi les pionnières du Metal-extrême du coin).

En effet, d'une manière générale, les ambiances se veulent dorénavant plus brutes et sans fioritures, plus sèches aussi, comme taillées à même ces roches métamorphiques carpatiques. Ainsi, les nappes de claviers se raréfient; les brumes mystérieuses d’où émergeaient les guitares par de subtiles recherches sonores se font elles aussi moins omniprésentes et tandis que le fond de l'air s'assèche, notre colosse roumain, quittant l'orée de ses bois coutumiers, déplace sa lourde carcasse vers des paysages bien plus escarpés et désolés qu'à l'accoutumée. Nous calant sous son aisselle boisée, ce dernier en profite pour nous faire découvrir cette facette moins réputée de son folklore - mais tout autant empreinte de mysticisme - où cohabitent géants et fées. A partir de là, force est de constater que ces nouvelles atmosphères collent parfaitement au concept puisque celles-ci décrivent la plupart du temps avec brio la rugosité de certains de ces extraordinaires et séculaires paysages transylvaniens, seulement balayés de quelques bourrasques fantasques, que NEGURA fait désormais siens ("tău", en Roumain, étant synonyme de "lac de montagne" mais évoquant aussi une notion de possession). De chaque note de guitares sèches, de chaque mélopée de chant clair/chœurs typiques de ses régions reculées, de ce simandre et de chacune de ces autres percussions tribales qui parsèment l'œuvre, se dégage en effet quelque chose de monolithique et d'antique si bien que nous en arrivons à pleinement prendre conscience de la puissance latente et de la force brute propres à ces mastodontes de pierres et de rocs, gisants figés dans leur immémoriale immobilité, inertes, à nos pieds.

A côté de cela nous noterons quelques fugaces mais efficaces apparitions d’instruments pour le moins incongrus eu égard des accointances du combo et ce, pour le meilleur (le thérémine de "Nămetenie" … ces ambiances qu'il nous tisse là), comme pour le pire (le solo de clavier typé speed sur "Tărîm Vîlhovnicesc", plutôt hors de propos). Nous regretterons aussi cette brochette de guests que l'on eut souhaité mieux employée, les prestations vocales de Sakis (ROTTING CHRIST, THOU ART LORD … Alan 'Nemtheanga' Averill de PRIMORDIAL aurait d'abord été pressenti) ou soliste de RUNE ERIKSEN (anciennement guitariste au sein de MAYHEM et AVA INFERI) n'apportant aucun cachet particulier, alors qu’elles laissaient entrevoir tellement de belles choses.

Et au final, c'est cet agglomérat d'impressions parfois mi-figue mi-raisin (arrosées de Țuică, cela va sans dire), concernant tel ou tel aspect du disque, qui prendra malheureusement le pas sur le concept, nous faisant penser plus d'une fois que le groupe n'a pas forcément, musicalement parlant, poussé le trip à son paroxysme, ce premier volet manquant parfois de subtilité par rapport à ses aînés (n'en atteignant d’ailleurs que rarement la grandiloquence et l'éloquence). S’installe alors cet étrange sentiment que NEGURA BUNGET n’est pas allé au bout des choses, qu’il aurait pu mieux faire … et qu'il a d'ailleurs mieux fait par le passé, preuves discographiques à l'appui. Comme toute trilogie qui se respecte, sans doute nous faudra-t-il patience garder, et attendre d’avoir les deux autres pièces de ce triptyque initiatique et sonore entre les mains afin de pouvoir juger dans sa globalité le travail de Negru et de sa bande (en espérant que ce line-up perdure), au lieu de s’en tenir à ce résultat, non pas décevant, mais tout de même plutău mitigé.

D’où ce 3/5.

Aparté collector : Derrière les classiques éditions CD et vinyle et la ‘wood box’ aux essences toutes particulières (car garnie de feuilles de chênes et de fruits du cru, limitée à 50 exemplaires), un petit mot nous parait nécessaire quant à l’ultime version de ce "Tău" qu’est le ‘artbook’ (1000 exemplaires). Ce dernier, via ses 72 pages de photographies, propose un dépaysement assuré tout en renforçant la force brute et granitique de l'album. Pour quelques euros de plus (et facilement une demie-étoile supplémentaire à la note attribuée), il demeure à notre avis, la seule garantie de s’abandonner pleinement à ces terres sauvages tout en s’approchant le plus possible de la vision que désire nous en transmettre le groupe. En outre, nous y trouverons aussi les traductions, ainsi que des explications sur les légendes auxquelles se rapportent chaque morceaux et, cerise sur le gâteau, un DVD garni de clips tirés de ses trois morceaux les plus emblématiques, nous livrant une vision cette fois-ci plutôt hallucinée des paysages environnants. Nous recommandons !

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- Tibor Kati (chant, guitare, claviers)
- Adi 'oq' Neagoe (guitare, cobza, chant, claviers)
- Petre Ionuţescu (flûte, trompette, cor)
- Ovidiu Corodan (basse)
- Gabriel 'negru' Mafa (batterie, percussions, dulcimer)
- Mihai 'mtz' Neagoe (environnement sonore, production, chœurs)
- Daniel Dorobantu (environnement visuel)
- Gabriel Almasi (invité - thérémine #1)
- Bean Mc (invité - chant #3)
- Sakis (invité - chant #5)
- Alexandrina Hristov (invité - chant #6)
- Rune Eriksen (invité - solo guitare #6)


1. Nămetenie
2. Izbucul Galbenei
3. La Hotaru Cu Cinci Culmi
4. Curgerea Muntelui
5. Tărîm Vîlhovnicesc
6. Împodobeala Timpului
7. Picur Viu Foc
8. Schimnicește



             



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