AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

"A Letter From Death Row" est la bande originale du film du même nom, réalisé, écrit et interprété par Bret Michaels himself, chanteur de POISON donc. Si le film est plutôt un téléfilm qui se laisse regarder, (bien que le scénario soit intéressant), la musique est plus agréable à écouter. Sorti exclusivement en import en Europe en 1998, le cd ressemble bien à son géniteur, tour à tour Rock primal, Hair Pop/Metal, Country énergique, tout est là...
POISON a traversé les 90's avec grande difficulté. Un Live en guise d'épitaphe avec ce marteau de CC DeVille en 1991, un album studio avec Ritchie Kotzen bon mais très déroutant en perdant son identité en 1993, puis silence radio. L'excellent disque enregistré avec Blues Saraceno étant resté dans les placards de Capitol, la major n'estimant pas nécessaire de faire parler de POISON à une époque ou le Grunge et l'Indus étaient bien plus vendeurs. Sacrées maisons de disques ! "Crack A Smile" sortira à l'aube des années 2000 et s'avèrera excellent!

Juste avant le retour inopiné de Mr DeVille, Bret monte sa boîte de production cinématographique avec son ami Charlie Sheen afin de pouvoir réaliser ce film, mais les recettes engendrées n'étant pas satisfaisantes, leur collaboration d'ordre contractuel s'arrêtera là. Je ne dirai pas qu'il s'agit d'une perte incommensurable pour l'industrie du cinéma, mais le jeu de Bret n'y est pas ridicule pour autant...

"Party Rock Band" est un hommage non dissimulé à son groupe de cœur et aurait pu figurer sans problème sur "Look What The Cat Dragged In". Un titre entraînant, basique et mélodique qui fait autant sourire que taper du pied. Une bonne entrée en matière en somme !
Le musicien, et l'homme aussi est à un tournant de sa vie, conjuguant son nouveau couple au retour imminent de son guitariste originel. Avec cette équation, on sent une certaine envie de revenir aux sources afin d'appréhender le futur avec plus de quiétude. Ben chapeau !
"The Last Breath" est une belle resucée de ce que peut proposer POISON en termes de balade, aguicheuse et nonchalante, qui n'égale pas non plus "Every Rose Has Its Thorn", soyons justes. Le résultat est néanmoins probant et la chanson bien écrite.

S'agissant d'une B.O, l'exigence est moindre et l'appréciation se veut bien entendu plus immédiate, ce qui ne veut pas dire conciliante.
Il se dégage une atmosphère sereine et une simplicité de cette bande originale, qui n'est pas simpliste non, juste une musique qui se déroule sans encombre, sans prétention, si ce n'est celle de nous faire plaisir. Bret Michaels semble décomplexé et nous offre une oeuvre sincère, ce qui n'est pas si mal à vrai dire !
Même les titres plus anecdotiques tels que "Times Like These" nous font passer un bon moment. Je ne le dirai jamais assez, quand l'intention est là, la musique n'en est que meilleure, qu'elle soit profonde ou légère ! On le sait, chroniqueurs que nous sommes, l'interprétation et l'analyse font partie des prérogatives que l'on s'inflige seul dans un souci de bien faire mais quand le plaisir est à portée de main sans réfléchir, le partager est une grande satisfaction.

acoquiné avec Jim Faracci la plupart du temps, qui était l'ingénieur du son sur le 1er méfait des POISON, on comprend dès lors mieux son retour vers le passé. Dans ce contexte pourquoi pas ? Il n'y a aucune obligation ni exigence de se transcender...

Il y a bien cette production un peu nostalgique et datée pour noircir le tableau, mais dans un environnement musical comme celui-ci, il n'y a pas de honte à avoir. La sincérité a ses principes que la musique accepte, car elle est toujours juste et bienveillante. Certaines notes ou mélodies seront plus parlantes qu'une loghorée sans fin. Les mots sont souvent synonymes de sentiments qui relèvent de l'instant, de la joie à la colère, mais la musique c'est autre chose... Je parle là de l'intrinsèque, de ce qui nous représente au mieux, si difficile à exprimer mais qui fait de nous ce que nous sommes, vous comprendrez c'est sûr.............

Sans crier au génie non plus, Bret MICHAELS délivre là un bon album à l'image de lui-même, honnête et suffisamment personnel pour qu'on y prête une écoute attentive.