Quels sont les groupes qui ont bercé et marqué mes années lycée ? Sans aucun doute RAGE AGAINST THE MACHINE pour n'en citer qu'un parmi tant d'autres... J'étais tellement addict que je me suis tapé tout ce qui bougeait dans le même secteur et c'est donc ainsi que j'ai fait la découverte à l'époque de DOWNSET.
Deux premiers opus bien bandants avant une très grande traversée du désert…
Et en cette fin 2014, une sorte de nano événement dans le milieu du Rap Metal/Hardcore : le retour de la bête !
Rien depuis plus de 10 ans donc (les deux galettes oubliées pour le moment arriveront rapidement ici même, pas de panique !) si ce n'est une annulation au dernier HELLFEST, déception en ce qui me concerne : j'avais déjà révisé mes classiques du groupe et je me voyais hurler à plein poumons les slogans assénés avec force par Rey !
Alors, oui, on se la joue nostalgie, justice sociale et dénonciation et on replonge comme un putain d'ado dans le passé glorieux des natifs de L.A ? Oui… et non…

J'ai replongé, c'est clair. C'est juste.
On retrouve ici les trois quart du line up originel du groupe (bon signe ?), ce qui a de quoi surprendre tout de même.
"One Blood" – le titre éponyme – est sans doute l'arbre qui cache la forêt : c'est du pur DOWNSET de la grande époque. Un tube, que dis-je, un hymne proche des "Empower" et "Anger" tant au niveau de la construction que de sa simplicité. La voix de Rey semble tout droit sortie des années 94, la section rythmique délivre un message sans concession et le riff efficace des guitares nous fait forcément plaisir car il singe à merveille le glorieux passé du combo. bref, une putain de réussite qui annonçait donc une galette qui allait tout défoncer, revenir aux fondamentaux du genre, nous péter les tympans à coup de monstrueux riffs bien gras de grattes...
Les guitares, d'ailleurs, font l'objet d'un traitement tout particulier dans un souci de contenter les fans les plus anciens : elles sonnent terriblement "comme au bon vieux temps" avec un titre comme "Who's Trippin" (écoutez ce refrain, vous ne pourrez pas nier, vous les vieux de la vieille)... Oui mais voilà, c'était trop beau pour être vrai...

On cultive ainsi par la suite les paradoxes, comme celui de nous proposer beaucoup de rage et de férocité dans le genre avec "Why We Can't Wait", littéralement craché à la gueule de l'auditeur avant d'autres productions plus "molles du genou" : un "Passion" pour le coup heavy/mid tempo franchement pas bandant qui est enchaîné avec un "No Doubt" tout aussi quelconque.
C'est d'ailleurs l'autre point qui fâche globalement : la gestion du rythme dans ce que l'on s'attend à nommer un nouveau brûlot du groupe. Une fois passé le titre d'ouverture, vous aurez parfois l'impression d'être happé par un appel d'air, un creux. La seconde partie de ce "One Blood" peine terriblement à reprendre son souffle, la faute à de vrais morceaux efficaces et habités totalement.
Même le "Know Me" qui clôture l'album ne prend pas véritablement : la basse reclaque quelque peu mais n'est elle aussi pas à la hauteur des espérances, la faute à un passé "glorieux" qui ne transparaît pas ici...
"Tu Corazon" est assez pénible, notamment à cause de son refrain gueulé sans finesse sur un riff basique et chiant. Texte en espagnol, relent punk brutal certes mais pourquoi vouloir s'enfermer dans un cadre aussi minimaliste ? Je ne comprends pas ici la démarche engagée par DOWNSET. Il faut reconnaître au groupe cette qualité, à l'époque, celle de savoir diversifier ses ambiances.

Alors, oui, vous l'aurez évidemment compris, ce "One Blood" me laisse le cul véritablement entre deux chaises. Je suis totalement partagé entre le plaisir de retrouver un combo injustement méconnu mais a qui souvent su me procurer de belles émotions et la déception face à l'absence de prise de risque ici.
DOWNSET revient sous la lumière mais se contente de relancer les principes qui étaient les siens au milieu des années 90. Pas sur que cette facilité à faire du neuf avec du vieux soit du goût de tous.
A titre personnel donc, inutile de vous (re) dire que je reste plus que réservé.


Note réelle : 2,5/5.