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ASTRA - About Me: Through Life And Beyond (2006)
Par JEFF KANJI le 28 Octobre 2014          Consultée 2127 fois

Le nom d’Emanuele Casali ne vous est sans doute pas inconnu. Le claviériste de DGM, très actif sur Facebook, grouille de projets, et avant même de l’intégrer, gravitait déjà autour du fleuron du Heavy Prog italien. D’abord sur le premier opus d’EMPYRIOS, et surtout au sein de son propre groupe ASTRA, qu’il partage avec son frère Andrea… et Titta Tani, alors chanteur de DGM !

Ne vous attendez surtout pas au même type de musique, même si les deux formations œuvrent dans le Metal Progressif. Là où DGM au fil de sa carrière a plutôt évolué d’une version Speed Symphonique du RISING FORCE d’Yngwie Malmsteen à une sorte de SYMPHONY X italien, ASTRA œuvre à l’autre extrémité du spectre, celui occupé par les héritiers du Rock Progressif et du revival anglais du début 80’s.

Avec un premier opus aux préoccupations métaphysiques et à l’artwork sobre et naturel, au titre à rallonge et aux morceaux dépassant fréquemment les six minutes, on pensera davantage à DREAM THEATER, le projet d’Andy Kuntz ABYDOS, et encore plus à PAIN OF SALVATION. Voilà qui est intéressant. Quand on sait l’apport crucial qu’a apporté Emanuele Casali à son arrivée dans DGM, hâte de voir ce que ça donne quand il gère aussi les compositions, la guitare, et une partie du chant.

Avec ses samples de vie urbaine et ses textes centrés sur les sentiments humains, on pense très vite au "Scenes From A Memory" de DREAM THEATER. Le groupe a d’ailleurs commencé en tant que cover band, gagnant un concours en 2002 organisé par le fan-club italien des Américains. Toutefois, ASTRA va parvenir à se démarquer un peu grâce à son écriture raffinée, qui rappellera davantage le travail de Daniel Gildenlöw. Et malgré une production un peu étouffée, il y a de quoi faire pour chaque instrument. Le bassiste Andrea Casali est particulièrement chevronné, et il dispose de nombreux espaces pour glisser de petits licks pas piqués des hannetons, un peu comme Pasi Kauppinen chez SILENT VOICES.

Les Italiens, dès qu’ils ont un peu de talent, s’avèrent des mélodistes hors-pairs, utilisant sans se réfréner les harmonies vocales, les architecturant toujours ici à la façon d'un coryphée, en réponse au protagoniste principal incarné par Titta Tani. Et il faut dire que dans ASTRA, avec les deux Casali et Titta Tani c’est tout de suite assez sérieux. Cependant, comme je le disais en introduction, ne vous attendez pas à entendre un ersatz de DGM en plus PROG. Si les harmonies vocales des frangins Casali apportent une caution mélodique, presque FM parfois ("Human Being"), Titta Tani œuvre chez ASTRA dans un registre bien plus rugueux, très rocailleux, et souvent à la limite du guttural au détour d’une ligne mélodique agressive.

Si la musicalité du groupe est là, on regrettera un peu les influences un peu voyantes de ce premier opus, notamment les claviers d’Emanuele, trop souvent calqués sur un jeu à la Rudess, alors qu’on le sait bien plus inventif. En outre l’influence DREAM THEATER est telle que le groupe continuera jusqu’à aujourd’hui à en reprendre en concert, et sa musique semble peiner à s’affranchir du cocktail qui fait DT : mélange d’influences variées, avec du RUSH dedans bien sûr, et une propension à la démonstration, un peu plus modérée ici, les egos n’étant visiblement pas les mêmes. Le groupe affiche d’ailleurs la même cohérence en 2014 à la sortie de "Broken Balance" (malgré le départ de Titta Tani qui visiblement ne tient pas en place, prenons les paris sur sa pérennité au sein de ASHENT).

Dommage que ce groupe n’apporte pas franchement grand-chose à la scène Prog, car quand le groupe s’y met, il parvient à nous surprendre, comme ce "Restless Sleep" qu’on attend davantage chez ROYAL HUNT par exemple avec ses claviers omniprésents et folkisants ou encore ce poignant "From Father To Son", frissonnant sous les décharges émotionnelles de Titta Tani. Il est hélas directement entaché par un "Resurrection" raté où le chant Death de Titta peine à convaincre. En outre, le concept, dans la lignée de "Scenes From A Memory", malgré la prestation habitée de Titta Tani, souffre grandement de la comparaison. La musicalité ici ne sauve pas tout.

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   JEFF KANJI

 
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- Filippo Berlini (batterie)
- Emanuele Casali (guitare, claviers, chant)
- Tom Vucur (guitare)
- Silvio D’onorio De Meo (guitare)
- Titta Tani (chant)
- Andrea Casali (basse, chant)


1. Shadows From The Past
2. Me, Myself And I
3. Human Being
4. Restless Sleep
5. From Father To Son
6. Resurrection
7. Circles
8. Rebirth
9. Hear My Worlds
10. Once Again



             



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