On ne pourra pas taxer les Polonais de CALM HATCHERY de « stationnaires » ; après un solide premier album de Death Metal guerrier, la formule a évolué vers un Death/Thrash à la VADER qui rencontre NILE sur "Sacrilege Of Humanity". Et là, deux ans après, on a "Fading Reliefs" dans les pattes avec la même énergie et influences. Hourra ?

Oui et même si le verdict demeure le même que la dernière fois, le style se précise ! Le groupe de plus en plus inspiré par les sonorités orientales pige encore dans les groupes qui ont façonné sa personnalité, mais on remarquera aussi que l'ombre de formations « purement inconnues » comme BEHEMOTH ou HATE se fraient aisément un chemin dans l'esprit du quintette. Si c'était apparent sur les deux albums précédents, là c'est clair comme le jour. Alors comme style, on a un condensé de plein de pointures, de quoi attirer des tonnes de mouches.

Le jeu de CALM HATCHERY est gros, violent, sec, une vraie scie à découper les carcasses. Du BEHEMOTH vieille cuvée quoi, avec un compteur essoufflé à 36 minutes (qui inclut deux fois le même morceau). Sur certains titres, c'est presque scandaleux cette parenté avec BEHEMOTH ("Bomben Uber Warschau" par exemple), mais c'est pas comme si la Pologne nous offrait beaucoup de bouses métalliques, hein ? Alors on avale notre dose de [i[Death made in Poland with a mesopotamian twist © et on se ferme le clapet, parce que "Fading Reliefs" est loin d'être fade. Il est court, on aura peut-être l'impression que le groupe se fout de notre gueule, mais on a qu'à peser sur play plus souvent, c'est tout. CALM HATCHERY aime se faire posséder plusieurs fois de suite. Ouais, on me l'a dit.

Ceci étant dit, il manque un petit ingrédient pour me forcer à leur donner une fois de plus les quatre étoiles. Le combo aurait pu nous en foutre un peu plus dans la gueule. Il manque deux bonne plages bien grasses issues des entrailles de la caverne d'Ali Baba, qui auraient pu nous river davantage sur notre siège. Dommage, car ils avaient trouvé un sentier parfait pour s'émanciper. Il faudra encore attendre et espérer des pièces comme "Luminous Bardo Transition", qui nous changent du format du morceau rentre-dedans de trois minutes.

Certes, CALM HATCHERY empeste les clichés polonais, mais il se distingue bien de ses autres compatriotes par sa saveur exotique. Les aficionados fonceront tête baissée dans cette arène de mastodontes en mettant leur cerveau aux abonnés absents. Les autres crieront à la copie et iront se faire voir ailleurs.

Note : la même que les deux autres, soit 3,5/5. C'est déjà pas mal pour un album qui file à la vitesse de l'éclair.


Podium : (or) "Sun Of God", (argent) "Luminous Bardo Transition", (bronze) "Blessing Of Mantra".