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VANISHING POINT - Distant Is The Sun (2014)
Par JEFF KANJI le 15 Septembre 2014          Consultée 6805 fois

Peut-on parler d’album de la maturité au stade du cinquième album, mais surtout au bout de près de vingt ans de carrière ? Le cas VANISHING POINT n’est hélas pas isolé, parfait représentant de cette génération de musiciens talentueux qui ne parviennent pas à vivre de leur art. La conséquence est inévitable et double : on doit pallier avec les obligations d’une vie presque rangée et d’un job alimentaire (remember "The Story Of Anvil") et sa passion dévorante pour la musique. Ce qui amène à des délais comme celui observé entre "Tangled In Dream" et "Embrace The Silence".

L’autre conséquence est que la musique devient pour le coup sans concession. C’est ce qui conduit VANISHING POINT à piétiner dans la composition de son cinquième opus qui laisse apparaître de francs clivages au sein du groupe quant à la direction à emprunter pour le futur "Distant Is The Sun". Arrivé au point mort, Tom Vucur, ultime membre d’origine du combo aux côtés de l’indéboulonnable Silvio Massaro, se résout à mettre les voiles, suivi dans son sillage par le bassiste Adrian Alimic et le claviériste Leonard Kopilas, qui s’était déjà mis en retrait dans les crédits du précédent opus, le groupe ne disposant plus depuis cette époque d’un claviériste attitré.

Quelque peu étrange n’est-ce pas pour un groupe réputé pour son utilisation de l’instrument à touches blanches et noires ? Et bien l’omnipotent Chris Porciancko, non content de pousser VANISHING POINT dans la direction qui est la sienne depuis deux albums, va en plus de se charger des textes s’occuper des orchestrations, que le maintenant bien intégré Christian Nativo aidera à éditer. L’expérience du Finnvox ayant boosté le potentiel des Australiens, "Distant Is The Sun" bénéficie du top du top en matière de son.
La batterie sonne merveilleusement bien (ce son de grosse caisse miam), et la musique de VANISHING POINT, sans se faire plus offensive, met les guitares bien en avant, accentuant la mise en valeur du riffing de la nouvelle paire Porciancko/Maier. Les morceaux de "Distant Is The Sun" en sont dopés au niveau énergétique et le groupe, déjà auteur de deux précédents album d’excellente facture, parvient par je ne sais quel procédé à faire encore mieux.

Honnêtement, en matière de Heavy Prog, je ne suis pas persuadé qu’on aura quelque chose d’aussi bien en cette année 2014 (*). L’album est mieux produit que "The Fourth Season", sonne plus Heavy tout en ne sacrifiant aucun aspect sonore de la musique des Australiens, les orchestrations s’avérant parfaitement crédibles et intégrées, donnant une aura grandiose à l’ensemble sans jamais donner dans la pompe symphonique. De plus, "Distant Is The Sun" fait sans doute la différence aussi parce qu’il sonne moins monolithique que ses deux prédécesseurs qui ne manquaient pour autant pas de rebondissements, un peu comme le DGM l'an dernier, les trajectoires des deux groupes affichant d'ailleurs de plus en plus de similitudes (démarrage difficile, changements de personnel à n'en plus finir, et confinement en D2 malgré une musique d'excellente facture).

Les morceaux se démarquent vraiment bien les uns des autres, et le recours à de plus en plus de formats courts (comme ce redoutable "Era Zero" par exemple) donne du rythme à l’opus sans aucun doute. L’idée d’un duo avec Tony Kakko voit l’aboutissement de plusieurs années d’amitié entre les deux groupes, et "Circle Of Fire" faisait un choix pertinent de single. Sauf qu’en plus, l’apport de Tony, s’il n’est toujours pas aussi décisif qu’on le pense, le Finlandais ne brillant vraiment de mille feux que sur sa propre musique, donne suffisamment de relief au titre pour succéder à l’un de mes chouchous ("When Truth Lies").

Silvio Massaro est également impérial tout au long de cet opus qui permettra une plus grande reconnaissance, je l’espère, du talent de VANISHING POINT qui dispose maintenant des moyens d’une grosse écurie de l’envergure d’AFM Records pour lui permettre de regarder avec sérénité vers l’avenir. Un gros coup de cœur pour un chouchou dont je redoutais un faux-pas.

Note réelle : 4,5/5.

(*) En fait si, EVERGREY avec "Hymns For The Broken", pas encore sorti au moment de cette chronique.

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Par JEFF KANJI




 
   JEFF KANJI

 
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- Silvio Massaro (chant)
- Chris Porciancko (guitare, orchestration)
- James Maier (guitare)
- Simon Best (basse)
- Christian Nativo (batterie)


1. Beyond Redemption (intro)
2. King Of Empty Promises
3. Distant Is The Sun
4. When Truth Lies
5. Circle Of Fire
6. Let The River Run
7. Denied Deliverance
8. Story Of Misery
9. Era Zero
10. Pillars Of Sand
11. As December Fades
12. Handful Of Hope
13. Walls Of Silence
14. April (instrumental)



             



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