Pffff...
Bon, on va épargner toutes les considérations sur le nom du groupe, les conneries législatives à la GORGOROTH, RHAPSODY et autres c'est juste chiant et on s'en fout. Et je range le groupe délibérément sous la catégorie ENTOMBED sinon on a pas fini. Qu'importe que le compositeur principal soit pas de la partie, si de son côté il compte pas sortir d'albums autant laisser au moins ça à ceux qui continuent.
Et du coup, ENTOMBED est de retour avec un personnel un peu remanié mais ayant tous fait un passage au moins récent au sein du combo, et finit donc par nous resservir un nouvel album carrément attendu, 7 ans après le dernier méfait, le "plutôt pas mal mais mouaif au final pas plus que ça" "Serpent Saints". Et... Et je suis encore dégoûté de voir que 2014 semble être une sacrée année noire pour nos groupes favoris, en parfait contrepoids par rapport à 2013.

En fait, cet album ressemble très exactement à ce qu'on pouvait en attendre. C'est à dire une continuité de celui d'avant au niveau du style, avec un retour de quelques aspects Death mais toujours cette belle louche de Stoner, Death'N'Roll, tout ça. Et on a quelques gros gros points positifs, à savoir une production exemplaire au son de guitare bien Stoner, bien gras, bien dopé, et un chant de Petrov exemplaire, avec un coffre retrouvé au niveau de l'album serpentin (c'était déjà le plus gros point fort du skeud de 2007, ça a pas changé ici). Mais... Mais si dans un premier temps on est plutôt content de se retrouver en face d'un opus aussi abordable, finalement on finit vite par tirer la gueule. Parce que même si la plastique est cool, ça fait passer l'album tout seul mais guère davantage. C'est juste plat et pas inspiré. Et les trucs plats et pas inspirés, comment dire, c'est pas trop mon truc.

Certes, tout ça commence super bien avec une "Kill To Live" massive et montrant ses grosses racines Death. On retrouve également çà et là pas mal de gros titres avec cette "Pandemic Rage" mastoc qui veut nous faire bouffer son gros "Wolverine Blues" malgré des riffs pas tous au top et des parties plus ambiantes franchement plates, et surtout "The Underminer" ultra hargneux ou une "Waiting For Death" parfaitement gérée et fédératrice. Mais globalement, on s'ennuie. Parce que c'est du sous-ENTOMBED. N'importe quel groupe rip-off peut sortir un album équivalent, avec juste Petrov en moins. Et surtout, ça travaille l'ambiance, mais on sait pas trop pourquoi. Et vas-y des riffs un peu plus aériens fichus partout, des passages presque ambiant en guise de breaks (l'immonde "Bedlam Attack" sur laquelle il n'y a rien à sauver à aucun moment), des trucs acoustiques, des petites mélodies cachées... Tout en tentant de refaire sonner le tout de manière plus Death'N'Roll. Certes, c'est cool de vouloir aller de l'avant et proposer un truc nouveau, mais autant que ce soit un truc réussi, parce que là comment dire... Alterner l'ultra-direct et le planant, quand c'est mal fait ça fait rien d'autre que défoncer mutuellement les deux aspects, et c'est exactement ce qu'il se passe ici. Sur le dernier titre on arrive à un mélange à peu près homogène qui fait bien penser à du DESERTED FEAR pour le côté épique, mais voilà, c'est bien l'unique exemple de réussite.

Du coup on écoute l'album sans trop savoir sur quel pied danser. Les riffs sont souvent transparents, la hargne et le punch sont aux abonnés absents, ça groove mollement et ça accélère mal. Sans envie. Sans génie. Pourtant, en live au Motocultor ça a envoyé sévèrement et les nouveaux titres une fois joués avec conviction sonnent admirablement. Mais là non, on sauve le chant qui se donne à fond pour qu'on y croit et c'est à peu près tout. Rien qu'à écouter un étron comme "Eternal Woe" on voit tous les soucis : un ogre pour cacher du mid-tempo narcoleptique et rien d'autre à se mettre sous la dent. Et c'est franchement dommage parce qu'on sent très bien qu'ils y ont mis toutes leurs tripes, voulu bien faire, montrer qu'Alex Hellid n'était pas l'unique pilier d'ENTOMBED, sortir des riffs qui tapent, ficeler les compos, bref montrer que le AD à la fin n'est qu'optionnel et que les vrais, c'est eux. Raté. On veut pas du SIX FEET UNDER nous, désolé.

Et du coup... Ben du coup c'est triste parce que ça semble assez cuit pour nos parrains du Death Suédois tout ça. Parce que quand on met autant de cœur et d'idées pour se retrouver avec un album de routine, c'est assez triste. On a le minimum syndical garanti par le nom ENTOMBED et c'est absolument tout. Alors non on passe pas un mauvais moment et on dénombre 4 ou 5 bons morceaux qui savent envoyer la sauce. Mais c'est pas comme si de nos jours ça suffisait. Si on en vient à se tourner vers des petits groupes naissants repompant une entité pour oublier que cette dernière n'est plus que l'ombre d'elle-même, c'est qu'il y a un sacré souci quelque part et qu'il faut tirer le carton jaune pour faire changer les choses.
Et du coup ce sera un 1/5 saignant. Parce que même si ça mérite plus, on parle pas de n'importe qui, et le moment où on dit "ouais c'est juste pas mal" en écoutant un groupe culte et fondateur est clairement le moment où il faut tirer sur les ambulances.
Au moins sur scène ça arrache toujours violemment, du coup on pleure que d'un œil.

Détombé : ENTOMBED AD essaie de faire du ENTOMBED et ça nous donne... Du sous-ENTOMBED. Je comprendrais les gens qui aiment parce que c'est pas si mauvais, mais trop décevant pour que je donne des points.