Les Allemands de LAY DOWN ROTTEN sortent en moyenne un album aux deux ans depuis leur naissance en 1999. C'est le rythme parfait pour tout fan, mais c'est foutrement loin d'un gage ultime de qualité. Ce mot, je l'ai utilisé par contre lors de mon premier face à face avec le groupe, avec "Gospel Of The Wretched", en 2009. Ça ne m'a pas donné envie de me farcir la disco en entier (ce n'est toujours pas le cas après "Deathspell Catharsis"), mais j'ai passé un moment pur et brut de Death Metal carré et solide.

LDR joue un Death Metal très simple, direct et produit avec précision. Comme AMON AMARTH, BLOODBATH, DEMIURG ou KATAKLYSM. Pas de prise de tête, du riff bien rond et groovy à souhait, un chanteur correct, quelques solos ici et là, "Deathspell Catharsis" est une preuve que le quintette a du vécu derrière la cravate. Et je me doute qu'il est du genre à envoyer sur une base régulière le même genre de repas à ses chiens, car je n'ai pas remarqué de différences majeures entre ma première claque et celle-ci. À part que cette fois, la surprise est de moindre envergure, surtout qu'en cinq ans, j'ai eu la chance de croiser des tas de formations s'approchant du style de LDR.

"Deathspell Catharsis" est le genre d'album qui plaira aux fans de Death tranquillou, qui préfèrent écouter leur Metal d'une oreille distraite (ou non) sans se demander ce que telle piste veut dégager comme émotion. LDR nous gratifie de moments fort agréables, comme le long tremplin "Cassandra's Haunting" et son riff boueux et organique, mais aussi lumineux et la clôture en béton armé. C'est bien là la force de ce groupe, ces riffs efficaces et grassouillets qui cimentent l'objet de vibrante manière. Ce n'est pas nouveau, les références citées plus haut devraient vous mettre l'eau à la bouche (ou non) et vous donner envie d'headbanger (ou non) avec les Allemands.

Le podium au bas de cette infâme chronique vous guidera un brin, mais je vous garantis que la majorité des plages de ce skeud se valent. C'est convenable, pas trop agressant, à part peut-être le refrain de merde de "The Fever" et quelques mélodies/structures universellement abusées que l'on retrouve en seconde moitié de l'album. Cette demi-lune est aussi un chouia moins forte et déséquilibre "Deathspell Catharsis", ce qui me déplaît énormément, vous me connaissez ! Bref, on nage dans un sale bonheur, mais les ténors de cet univers sont loin devant, que ce soit en frais de grattes et de groove malsain. Vous vous en rendrez compte rapido.

J'ai toujours détesté chroniquer des combos comme LDR, car dès qu'on s'est familiarisé avec son modus operandi, les surprises ne se bousculent pas. Suffit d'écouter pour comprendre ce minimum syndical de l'extrême, suffit de foncer tête baissée vers l'ennemi avec son rictus à la Abbath et trancher le maximum de têtes avec l'énergie que nous insufflent les poilus. Certains se sentiront peu inspirés par la simplicité de ce "Deathspell Catharsis", d'autres prendront un pied immense en clamant qu'on ne peut espérer mieux pour démocratiser le Death Metal.

Ne perdons pas de vue par contre que les Allemands en sont à leur septième album et que si cette offrande chanceuse s'avère l'apex qu'ils peuvent léguer au monde entier, eh bien oubliez les feux de la rampe. LDR est déjà un groupe de seconde zone, ce qui est dommage vu la qualité de ses compos, mais ne nous leurrons pas : il y a mieux.

Note : 3,5/5, car je me sens généreux, ç'a toujours été mon pire défaut, car j'aime encourager les artistes, qu'ils trônent au sommet de la pyramide ou stagnent dans les catacombes.

Podium : (or) "Blasphemous Rituals For The Perverted Flesh", (argent) "Cassandra's Haunting", (bronze) "Schädelberg".