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LAY DOWN ROTTEN - Gospel Of The Wretched (2009)
Par MEFISTO le 11 Mai 2009          Consultée 3226 fois

"Gospel of the Wretched" est l’album que j’attendais de la part de BLOODBATH l’an dernier, mais que je n’ai pas reçu en plein front comme j’escomptais. Qu’à cela ne tienne, les Allemands de LAY DOWN ROTTEN traficotaient en studio en même temps que les Suédois, mais par un hasard tout « labelien », le cinquième opus des Germains est sorti plus tard. Il est maintenant dans les étalages et je prédis bien des tremblements de terre dans les prochains mois… Davantage qu’à la sortie du dernier BLOODBATH, qui, selon moi, se fait supplanter à tous les points par "Gospel of the Wretched", un disque qui lui ressemble toutefois quelque peu.

La voix, d’abord. Le timbre de Jost Kleinert ressemble à celui de Mikaël Akerfeldt, mais est moins « sans pitié » que le sinistre leader d’OPETH. Bien que bouffi et énorme, son goitre laisse filtrer un certain talent pour les harmonies (est-ce du Core qui se réfugie derrière ces vociférations ?). Les riffs ensuite, ronds et carrés à la fois, roulent entre les doigts dégourdis de Daniel Jakobi (fondateur du groupe) et Nils Förster avec énormément de facilité, sans autant de redondances que sur "The Fathomless Mastery". Et que dire de la batterie non linéaire et clairement audible, de la basse qui coince les notes dans un étau pour les faire exploser et saigner ? Je ne m’étendrai pas plus avant sur les comparaisons entre les deux albums, car LAY DOWN ROTTEN mérite qu’on s’attarde à son travail sans lui foutre des reflets dans les pattes.

"Gospel of the Wretched" est un album mature. Pas dans le sens ennuyeux et rhétorique du terme, dans l’optique « maîtrise parfaite de ses capacités et démonstration éclatée de ses atouts ». LAY DOWN ROTTEN est parti pour la gloire avec son Death bien cerné, bien souligné au feutre noir. Avec cinq albums en sept ans, les fans s’y attendaient, malgré qu’à trop vouloir en faire, on se mord parfois la queue après l’avoir piétinée. Mais bon, le monde étant devenu ce qu’il est, avec cette culture du jeter après usage, un certain stress pèse sur les artistes pour se frayer un chemin dans les fosses abyssales des fans…

En bref, le combo nous ouvre les portes d’une boucherie coupante comme une scie ronde, d’où s’échappent quelques filaments atmosphériques et des soli de la mort (celui de "Conditioning The Weak" est franchement hallucinant), qui apportent une touche de clarté dans cet enchevêtrement de cadavres bien décomposés. Et qui est le découpeur en chef ? Nul autre que Monsieur Dan Swanö (eh oui, encore le rapprochement avec BLOODBATH), qui a mixé et masterisé le skeud, en plus de lui prêter parcimonieusement ses cordes vocales. Et il n’est pas le seul, car Martin van Drunen (HAIL OF BULLETS, ASPHYX, PESTILENCE) et Marc Grewe (MORGOTH) ont aussi tiré un coup de gueule sur ce gospel infernal.

Le tour de force commence sur les chapeaux de toue avec la très « lumineuse » pièce-titre et sa mélodie empreinte d’espoir qui plonge directement l’amateur de Death Mélo dans un bain tourbillonnant d’où il ressortira mouillé jusqu’aux os quand la génialissime "Where Spirits Lie Dead" vomira ses dernières notes. Mouillé pour avoir apprécié jusque dans l’éternel ces compos raffinées à la production irréprochable, variées et excitantes d’un titre à l’autre. Rares sont les moments où LDR fait regretter l’écoute de son talent dont les facettes sont multiples.

De la rythmique « headbang automatique » de "Thy Won't Be Done", du feu de forêt qu’est "Hours Of Infinity", l’entièreté de la récente œuvre de LAY DOWN ROTTEN est un festival de riffs grésillant sur des charbons ardents. Du muscle oint au pétrole, du coffre blindé au titanium, les failles dans ce molotov sont minces ("Beyond Damnation") comme la marge de manœuvre d’un SDF.

Petit clin d'œil également à la pochette, fort originale au thème sur-utilisé. Au moins, les titres s'y aimantent parfaitement et nous rappellent qu'en 2009, l'esclavage existe encore... Ne serait-ce que l'enchaînement à votre stéréo quand "Gospel of the Wretched" déversera son miel épais dans vos oreilles.

Avec cet opus, LAY DOWN ROTTEN sort de l’ombre dans lequel d’illustres formations comme, ô surprise, BLOODBATH le plongeait. Et ce sera une éclatante venue au devant de la scène, car sa musique dépasse ici d’une tête les maîtres connus du genre. Et si on y réfléchit un instant, le quintette a sa place à ce mini panthéon moderne. Ça donne envie d’explorer davantage l’ensemble de son univers…

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- Daniel Jakobi (guitare, voix)
- Jost Kleinert (voix)
- Nils Förster (guitare)
- Uwe Kilian (basse)
- Timo Claas (batterie)


1. Gospel Of The Wretched
2. Thy Won't Be Done
3. Hours Of Infinity
4. Altering The Whore
5. Conditioning The Weak
6. He Who Sows Hate
7. Beyond Damnation
8. When All Becomes Nothing
9. Where Spirits Lie Dead



             



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