ACID m’a mis une gifle sur la joue droite quand j’ai écouté leur premier album, une sur la joue gauche avec le suivant, avant de me finir avec un grand coup de boule le moment venu de me farcir le troisième et, mille fois hélas, dernier album. Le visage encore complètement en sang et avec une ou deux dents encore intactes je comptais pas tellement me faire cette petite galette perdue entre trois albums costauds, et encore moins le chroniquer. Mais le stock de chansons d’ACID sur lequel je tournais étant toujours trop riquiqui pour mon appétit de Speed, patatras ça n’a pas foiré, l’a pas fallu longtemps pour que me retrouve à m’exploser le cerveau contre le crâne sur ce petit EP, avec lequel j’ai désespérément gratté les moindres recoins de la discog’ des Belges, EP qui m’administre donc la claque finale du combo voire du Metal en général (une méchante balayette en l’occurrence, donc essayez de pas vous laisser avoir si vous daignez jeter une oreille là-dessus, ça fait mal).

Bref, ma découverte de cet EP est tardive, l’ayant zappé dans la chronologie du groupe en pensant avoir affaire à un single 2 chansons dont le titre annonce d’ores et déjà qu’une d’entre elles est issue de l’album "Maniac", "Exterminator" faisant une apparition sur le "Live In Belgium" exhumé dans les années 2000 (seul témoignage live officiel du groupe) où elle paraît assez faible. C’est du coup l’occasion d’au moins signaler l’existence de ce Live que je ne compte pas spécialement couvrir, mais on ne sait jamais vu que je suis définitivement sous l’emprise de la possession d’ACID et aussi qu’une petite chro glissée vite fait me permettrait d’éviter la condamnation aux galères à laquelle je suis promis en vertu du Code des Chroniqueurs de NiME article 5 alinéa 17 "châtiment pour faible productivité". Mais voilà donc que je me repenche sur "Black Car" et que, ô miracle, il y a en fait 4 titres dont 3 qui me sont inconnus, ACID double les chansons comme un barbu célèbre le faisait avec les pains ! Rebref, me voilà aux prises avec la vengeance finale du Speed de la mort, je suis à 4 chansons près d’atteindre la complétude de ce que le Metal a à m’offrir et de pouvoir enfin partir en Sibérie élever des lamas !

Quatre chansons pour moins d’un quart d’heure de musique qui expliquent une chro forcément un peu courte même avec le remplissage qui va bien, cette chro n’est pas super utile et un moyen plus efficient d’aborder l’objet aurait été un petit disclaimer dans un coin reculé d’une autre chro pour suggérer subtilement aux lecteurs de se pencher dessus ! Mais je m’y mets de bon cœur pour le plaisir d’écrire sur ACID, et aussi pour que le lecteur qui commence sa lecture des chroniques du groupe par un autre album puisse avoir les 3 étoiles [SPOILER] au coin de l’œil sur la gauche juste histoire de rappeler à peu de frais que cet objet existe, qu’il est même bien cool et que - mais arrêtez de lire, allez juste l’écouter bordel !

Le fan sera déjà habitué à ce son puisque "Black Car", étant sorti l’année suivante, n’est pas un avant-goût de l’album "Maniac" auquel l’EP emprunte son titre et son premier morceau. Présenter cette chanson en compagnie d’un nombre plus réduit de titres n’est pas totalement vain, il s’agit effectivement d’un très bon morceau qui est un peu mis en valeur ici, détaché de l’album dans lequel sa place au milieu d’autres tueries pouvait faire passer un peu trop vite dessus. Mais à ce jeu-là le groupe aurait pu choisir plus ou moins tous les titres de "Maniac" ! "Black Car" prend bien le temps de développer une atmosphère obscure et angoissante malgré sa courte durée, la voix de Kate loin d’être un répit ne fait qu’accumuler plus de nuages noirs dans le ciel, les riffs vous transpercent de traits de glace et les coups de cymbale assenés balancent votre cadavre sur le côté de la route. Gloups !

Les nouveaux titres ne font cependant pas pâle figure à côté comme la petite salade qui va avec le steak mastoc ! Sur "Drop Dead" bien plus rentre dedans et sous la barre des trois minutes, Kate se fait emphatique et on ne peut que se demander pourquoi c’est si bon quand une Belge vengeresse te suggère puis t’ordonne d’aller te pendre ! Encore une piste très galvanisante, avec des soli qui bizarrement m’ont évoqué des trucs entendus chez MANILLA ROAD période "The Deluge" même si le propos est très différent et qu’à part ça on est en droite lignée de "Maniac", on jurerait effectivement que ces titres sortent des mêmes sessions d’enregistrement. La seule différence dans l’ensemble est que ces titres sont plus bourrins que ceux de "Maniac", tout en gardant la même patte qui les distingue du premier album, une qualité guitaristique au service d’une ambiance menaçante au moyen notamment de leads qui savent se faire bien mélodiques ! "The Day You Die" est un peu moins remarquable, une speederie bien speedée quoique pas très surprenante, avec quand même la même impression roadesque sur le solo, ce qui en fait la meilleure partie de la chanson. "Exterminator" a une intro fantasy un peu longue et bobof, trop traînarde pour vraiment mettre dans l’ambiance, juste assez ténébreuse, mais suivie de riffs bien criards et gras qui s’accordent avec une batterie mid-tempo jusqu’à ce que tout explose en une course effrénée.

Ce ne fut pas un rapport d’album facile à faire tant ce genre de skeud peut me plonger dans un état second par moments et tant de fois il a le temps de tourner et tourner encore le temps que le papier s’écrive ! Cet EP est un excellent apéritif musical qui fait mal aux dents si on l’écoute avant ou en parallèle de son étoile jumelle "Maniac", ou, par rapport au LP suivant, un testament à la grandeur qu’ACID a quitté trop tôt, à vous de voir, mais surtout à vous de l’écouter d’abord !

Et du coup je me rends compte que je chronique que des perles badass et que je sous-note systématiquement, les 3 ridicules oursins attribués à "Black Car" doivent bien sûr être interprétés comme 5 étoiles du matin bien tranchantes pour que les plus goths d’entre vous puissent se trancher les veines !