Deuxième album du combo progressif parisien LALU, du nom de son fondateur et claviériste Vivien Lalu (fils de musiciens du groupe français des années 70 Polene), "Atomic Ark" est tombé dans les bacs au début de l'automne 2013. Il aura fallu plus de huit ans à Lalu pour accoucher de ces 51 minutes de musique assez simple, mais passablement agréable.

Inutile de vous faire un dessin, LALU est basé sur le pianotage de son leader. Si on en doutait au fil du parcours arc-en-ciel, on sera convaincu en se farcissant sans modération le morceau-fleuve de clôture "Revelations", qui, je ne vous le cacherai pas, vole la vedette sur "Atomic Ark" et sauve presque l'album. Enlevez-la et remplacez-la par une pièce moins viandée et on tombe dans le disque bon sans plus, mais les nombreuses saisons de "Revelations" nous font tellement planer que c'est un bonheur de recommencer l'album juste pour revenir à ce point culminant.

Là vous me direz « Mais pourquoi ne pas juste réécouter cette plage ? » Ce à quoi je répondrais, pour chasser la mauvaise foi et rendre justice au travail du quintette, que quelques autres bonnes créations ponctuent la galette à la pochette plutôt réussie. En fait, "Revelations" est si marquante que son ombre illumine les autres compos, dont les très réussies "Greed", "Bast" (sûrement en hommage à notre ancien boss...), "Momento" et "Slaughtered". D'autres comme "War On Animals", "Tatonka" ou "Follow The Line", avec leurs thèmes aux antipodes, ne passionnent pas autant et tombent à plat avec leur signature pop.

Ce que vous remarquerez en parcourant ces neuf petites étapes avant le grand show, est qu'elles sont très différentes les unes des autres. Cela me laisse perplexe, car on dirait qu'"Atomic Ark" est un ramassis de plein d'idées balancées là sans lien apparent. Remarquez, Lalu se paie aussi une traite dans le domaine du gros n'importe quoi sur "Revelations" avec ses nombreuses atmosphères... Mais bon, c'est du Prog, alors ça ne devrait pas nous étonner qu'en peu de temps on passe des années 70 à de la pop contemporaine, en tournant vers de la musique plus épique ou purement burlesque. N'oublions pas quelques moments touchants et plus atmosphériques et nous avons une courtepointe bien métissée qui, je crois, saura rejoindre un large auditoire.

Pour ma part, je ne peux m'empêcher de ressentir un sentiment de déséquilibre, même si avec les écoutes, "Atomic Ark" a tenté de me séduire de par sa profondeur. "Revelations" est trop imposante et merveilleuse avec son histoire de famille pour qu'on retienne au final autre chose d'aussi majeur.

Donc, on a un morceau digne de figurer parmi les palmarès et un disque inconstant. Certes, LALU arrive à nous toucher à plusieurs endroits, mais ce n'est pas suffisant pour chasser cette impression d'instabilité. Alors vous avez le choix : vous ne prenez pas en compte mes récriminations, ou vous considérez "Atomic Ark" comme je l'ai apprécié.

J'en ressors somme toute satisfait, mais pour atteindre les quatre étoiles, il m'aurait manqué un autre "Bast" ou des graines de "Revelations" disséminées ici et là.

Un bon album tout de même pour les Français. Le bon Prog' se faisant rare ces temps-ci sur NiME, je vous conseille vivement de sauter dans le train...

Note réelle : 3,5/5.