- "Hey les mecs, PROSTITUTE DISFIGUREMENT revient !"

- "On s'en fout."

- "Rectification : PROSTITUTE DISFIGURMENT revient avec un ex-guitariste de THE MONOLITH DEATHCULT ayant officié dans le groupe jusqu'à "Trivmvirate" !

- "Ah oui ? Cool. Mais on s'en fout toujours."

– "Deuxième rectification : PROSTITUTE DISFIGUREMENT revient et fait un retour aux sources vers son style originel !"

- "OH PUTAIN DE SA MAMAN LA PUTE COMMENT QUE ÇA DÉFONCE DES PONEYS MORTS"

- "Par contre Niels Adams s'est toujours pas décidé à reprendre les gruiks."

- "Ah. Bon ben alors on s'en fout."

... Et voilà. Je pourrais arrêter ma chronique là tant tout est dit. M'enfin. C'est quand même un retour qui fait plaisir, pour une fois, à défaut de tout transcender et de toucher à nouveau le firmament du Brutal Death Néerlandais. PROSTITUTE DISFIGUREMENT, après un court split, s'est remis à l’œuvre en 2010 et aura mis pas moins de 4 ans à nous sortir ce dernier album. Aidés donc à la guitare par un ancien de THE MONOLITH DEATHCULT officiant aussi dans TOXOCARA, le grand Martijn Moes, ils nous refilent en ce début de 2014 le "From Crotch To Crown" ici présent, et cet album représente absolument tout ce qu'on pouvait en attendre.

Après les avoir vus en live, on pouvait effectivement anticiper un retour à des sonorités plus brutes, et à ce niveau-là on est pas déçu. Pochette gore comme il faut qui annonce la couleur (bien que je la trouve complètement ratée, personnellement), titres dégueulasses et paroles bien rétro. Bref, on s'attend à du gratiné et on est servi. Avec du rab à la fin et suffisamment de sauce.
D'ailleurs le premier titre, "Only Taste For Decay" est de loin le plus brutal de l'album, et même de la discographie du groupe, voir des Pays-Bas tout entiers tellement ça bourre. Pas que ça se calme par la suite, mais là en l’occurrence on atteint vraiment des sommets niveau blasts bêtes et méchants et autant de bestialité fait plaisir. Ouverture monumentale qui nous fait ramasser nos dents en fin de parcours. On retrouve enfin le PROSTITUTE qu'on aime, le gros vicieux qui kidnappe violemment, met le couteau sous la gorge et commence à trancher au beau milieu de l'acte. Et puis bon, même si Niels Adams ne gruike pas et que ça dégoutte quand on est fan des premières réalisations du gang qui font une ombre pas possible, il faut bien avouer que son guttural puissant et glaireux produit son effet, renforcé de cris convaincants. On passe d'un vocaliste ultra atypique à un sosie de Glenn Benton en sommes. Du coup on se plaint mais pas trop.

L'ennui, c'est que cet album est déjà sorti avant pratiquement à l'identique. Il s'appelle "Masticate To Dominate", nous provient du géant GORGASM, et est quand même relativement culte dans le milieu. Et date de... 11 ans. Oui, déjà. PD joue une musique en mimétisme complet pour le coup, en gros Brutal Death qui ne s'arrête jamais et accélère en mode grand-huit ("Crowned In Entrails"), fout une sacrée dose d'adrénaline et te force presque à sortir dans ta rue pour tuer des gens, les violer, les disséquer et les violer à nouveau. C'est bien, c'est à peu près ce qu'on attend d'eux finalement vu que GORGASM disparaît actuellement dans le paysage, mais au final il n'y a pas vraiment de sang neuf. Désormais on a quelque peu régressé pour se mettre tout juste au niveau du haut du panier de la scène US. Alors oui, c'est bien mieux que l'opportuniste "Descendants Of Depravity", mais c'est toujours en deçà de nos exigences. C'est du "Left In Girly Fashion" avec une meilleure production mais moins d'âme, privé de ses vocaux jouissifs et avec des soli moins inspirés. Même si je l'avoue, un morceau comme "Under The Patio" est jouissif de bout en bout et se hisse sans peine dans le top des meilleurs titres jamais composés par le combo grâce à ses riffs et surtout son refrain tubesque à hurler à plein poumons.

PROSTITUTE DISFIGUREMENT a corrigé le tir. C'est bien. On a un retour aux sources et le groupe redevient celui qu'il aurait toujours dû être. Du coup "From Crotch To Crown" c'est du lourd, du sale et du méchant, qui s'arrête pas de donner des coups de masse pendant 40 min. Aucun répit, une brutalité exacerbée, une ambiance malsaine et méchante, bref, un très bon opus de la scène. Alors on peut le prendre tel quel. C'est certes en-dessous des premières réalisations qui resteront toujours parmi ce qu'on peut faire de plus terrible dans le genre, mais ça s'écoute tout seul et avec un plaisir non dissimulé.
Soutien du coup. En espérant très fort que le prochain nous serve le même matos tout en faisant ressortir la voix de cochon. Parce qu'on sait très bien que si Niels ne l'utilise pas c'est uniquement parce qu'il a pas envie, pas parce qu'il sait plus faire. Alors moi je l'implore en faisant des petits yeux doux de chien battu. S'il te plaît mon Nielsou, UIIIIIIIIIIIIIIIIIIK !

Pagruik : beau retour d'un ancien géant de la scène. On peut faire encore mieux, mais ça reste agréable à l'écoute.