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DEATH METAL  |  E.P

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CATACOMB - In The Maze Of Kadath (1993)
Par DARK MORUE le 4 Février 2014          Consultée 3189 fois

La scène Death Old School française. DarkMorue passe en mode Zodd le temps de cette chronique.
Sérieusement, y a quoi à répondre à cette question ? Le début des années 90, l'essor du Death Metal, partout aux US et en Scandinavie. La réponse de notre belle contrée ne tarde pas.
Elle se nomme SUPURATION, MASSACRA, NO RETURN, MISANTHROPE, ou évidemment LOUDBLAST. Que des groupes qui ont peiné à véritablement percer, ou alors par la suite dans des genres bien différents.
Seulement, maintenant que le Revival bat son plein, les fossoyeurs de tous genres s'amusent à exhumer des tas de groupes obscurs et de vieilles démos sorties de manière bien trop confidentielle à l'époque. Toutes les rééditions de chez Xtreem Music, ou la compil de NIRVANA 2002. Et maintenant CATACOMB, bon groupe désormais bien obscur de chez nous qui nous prouve qu'il y a pas que des vieux et du soleil en Côte d'Azur, déterré par Armée de la Mort Records pour nous servir une compilation remplie ras la gueule de toute leur discographie et tous les morceaux de live qui ont pu être grappillés. Avec une pochette alliant Chris Moyen et Cthulhu. Mon Dieu comment ça fait rêver.
Cette compilation étant cependant vraiment trop fournie en trucs dont on se fout un peu, je ne m'intéresserai ici qu'à sa partie la plus intéressante, formant le gros de l’œuvre de CATACOMB : l'EP "In The Maze of Kadath".

Et... Et ce même EP est sorti deux fois. En cassette avec pas moins de 4 titres et une intro pour 24 min de musique, puis une réédition en vinyle reprenant cette fois seulement les morceaux "The Key" et "Hallucinated Mountains" renommée "Time's Lurker" on sait pas trop pourquoi (échanger les titres de deux morceaux, va falloir m'expliquer). Donc chaque chose en son temps. On note d'ailleurs que la pochette affichée en haut à gauche là, avec son Grand Ancien à l'air méchant, est celle de la version vinyle, la cassette nous présentant une superbe structure façon cathédrale qui serait magnifique si la gargouille au milieu ne ressemblait pas à ce point à une bonne grosse bite. What has been seen cannot be unseen, comme on dit sur internet.

France ? 1993 ? Death Metal ? Lovecraft ? Mon Dieu c'est quoi cette tuerie ?
Voilà, vous avez compris le truc. CATACOMB, ça bute. Death Metal malsain, traînant, dégueulasse. Une intro qui met bien dans l'ambiance et voilà que "The Key" déboule sur une lead enivrante avant de plonger violemment dans les profondeurs et cogner. Le chant de James surprend également, tant il est guttural et inhumain. Et c'est parti pour un break mystique à mi-chemin, nouvelles accélérations mid-tempo alliant les tremoli et la double pédale, claviers discrets, bref, si vous aimez votre Death lent, incantatoire, prenant et ambiancé sans être Doom pour autant, il y a de fortes chances que cette démo vous fasse craquer. Et les quatre compositions sont à la hauteur, offrant absolument toutes une intro au clavier faisant froid dans le dos avant d'embrayer dans des optiques peu semblables. Plus droit dans ta tronche sur "Hallucinated Mountain" et son riff principal tellement simple qu'il en est inoubliable, carrément fantômatique sur la terrible "Nemesis" pour le coup carrément Doomesque et torturée... Le travail sur l'atmosphère est à lui seul une petite merveille, tant l'âme de HP Lovecraft est palpable, et tant ça y va du break spectral, des claviers effrayants balancés un peu partout et du souffle possédé donné à la musique. Le groupe est beaucoup comparé à NOCTURNUS et ce n'est pas totalement hors-sujet si l'on remplace la thématique SF par un Cthulhuisme aiguë. Mais la cassette a un petit souci, à savoir sa production. Les guitares sont faiblardes, et le tout sonne trop garage surtout compte tenu de la richesse de l'arrangement et la finesse à fleur de peau de la composition.

Et c'est là que la version vinyle entre en jeu. Les deux morceaux remasterisés pour la peine, bien évidemment les deux plus fonceurs et brutaux de la sortie précédente (mais qui ne le sont au final pas tant que ça, l'ambiance prime, qu'on soit d'accord) en sont transcendés. Adieu le côté un peu mou et ce son certes plein de charme mais fragile. Sitôt les leads introductives de la toujours fantastique "The Key" passées c'est un véritable mur du son faisant trembler les murs qui nous accueille et on en est presque à faire un parallèle avec le récent opus de SULPHUR AEON. Pas dans la forme hein, mais dans le fond, avec ce côté abyssal et insondable, massif comme un dieu séculaire des profondeurs. Bon sang mais... Mais "Time's Lurker" quoi ! Probablement un des meilleurs morceaux de Death Metal pur et dur qu'on ait jamais composé sur le territoire français tellement les riffs tabassent, le rythme étant ici encore plus soutenu que sur la version Tape, et ce solo complètement possédé... Quiconque aime son Death avec une petite pointe d'occultisme à tendance monstrueuse prendra son pied. C'est tout.

Et donc, après avoir fait grand bruit en notre contrée et joué un peu dans tous les coins, le groupe ne donne plus la moindre nouvelle. Retour timide en 2001 avec un nouvel EP décevant, et puis fin de l'aventure jusqu'à la compilation de 2010.
Et il est fort dommage que le groupe n'ait pu accéder à un format de plus longue durée tant tous les ingrédients étaient ici réunis pour balancer l'album culte du genre en France, celui dont on se souviendrait encore maintenant et que tout le monde aurait à la bouche quand on leur demanderait à quoi ressemble la scène Death Metal de notre pays. Toujours est-il que cet EP, si il n'est pas irréprochable en raison de son vieillissement qui peut parfois la faire paraître ringard, est totalement à placer dans le haut du panier. Notre panier.
C'est donc un immanquable pour nous autres bouffeurs de foie gras. Question d'honneur.

Ktoulou : une sacrée belle pièce de Death Metal mystique, kvlt à mort et porteuse de nombreux espoirs n'ayant pas pu être concrétisés. Iä iä!

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- James Moreau (chant)
- Tony (guitare)
- Mike (guitare)
- Ben Bussy (basse)
- Nathalie (claviers)
- Jérôme Casseri (batterie)


1. Enter The Castle Of Great Entities (intro)
2. The Key
3. Hallucinated Mountain
4. Time's Lurker (version Cassette)
5. Nemesis (version Cassette)



             



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