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2012 Infest To Ingest
2014 Curvatures In Time

HUMAN INFECTION - Curvatures In Time (2014)
Par DARK MORUE le 10 Mars 2014          Consultée 1791 fois

HUMAN INFECTION. Pas forcément un groupe qu'on attendait au tournant, ou du moins pas avec impatience. Un très bon ouvrier certes, faiseur d'une musique simple et efficace à même de contenter les Deatheux de tous les horizons, mais manquant d'un petit truc en plus qui ferait véritablement décoller le tout.
Et donc quand ils reviennent en 2014 avec un nouvel album, on s'attend à... Ben pas à ça.
Pas à un truc avec une pochette aussi superbe, et un concept SF résolument en vogue bien que ça clame quand même partout à quel point c'est Old School. Du coup, ce nouvel opus désarçonne forcément. Parce que c'est pas à ce genre de choses qu'on est habitué quand on écoute du Death Metal. Je parles pas de la musique, mais de l'évolution.
Tous les groupes passent leur temps à hurler que leur nouvel album est le plus brutal, le plus intense, le plus génial qu'ils aient jamais composé. Ben là, non, ils ont même pas essayé. "Curvatures In Time" est moins violent, moins intense que son prédécesseur, encore plus rétro, moins extrême et plus facile d'accès. Ah, d'accord.

On pouvait s'en douter, mais ce second album prend une direction bien différente de la première sortie. On ne trahit pas le style pratiqué hein, on est toujours dans le bon gros Death Old School de Ricains jusqu'au bout des ongles, on sait que c'est le même groupe qui joue, mais tous les éléments ont été changés, tant et si bien que les deux opus se complètent à merveille. Et cela sans aucun changement de line-up. Le personnel est identique mais a quand même senti le besoin de renouveler la formule, et c'est tout à leur honneur.
Et du coup, on est surpris. Dés le début, dés l'écoute de ce "Celestial" assez étrange et pas franchement le meilleur morceau de l'album (on a juste l'impression qu'ils ont voulu déballer à la suite tout ce qu'ils savent faire sans trop se poser la question de la pertinence). Nouvelle production bien plus aérée que la précédente et gagnant en précision et en feeling rétro ce qu'on perd en lourdeur et en poids. Du coup, ce second album sonne infiniment moins Brutal que le précédent, on écarte l'influence CANNIBAL CORPSE pour se rapprocher davantage d'une relecture actuelle de la scène Floridienne, débuts de DEATH ou OBITUARY, donc pour le coup vraiment Old School comme il faut. Le chant d'Andrew a également évolué en ce sens, beaucoup moins guttural, plus rageur et typique de la scène Suédoise pour le coup. Très bon point.

Du coup, si ce nouvel opus fait dans un premier temps hausser les sourcils tant il joue sur un terrain où on ne l'attendait pas vraiment, on se prend vite au jeu et à partir de là on peut se bouffer les énormes boucheries comme "Devastation" et son riff lourd jouissif ou le hit en puissance "Sacrificial Skies". La patte du combo est toujours reconnaissable, à savoir une composition évidente et naturelle singeant tous les groupes pouvant servir d'influence et les condensant en une ribambelle de gros hits. Surtout qu'on oublie pas de cogner, ça blaste toujours comme il faut et surtout pas à moitié (les deux minutes et demi de violence pure de "Impending Purification" peuvent fermer le clapet de tous les septiques). Bref, pas la peine de partir dans tous les sens, autant en venir au fait : les différences font le charme, et "Curvatures In Time" est un album particulièrement complet et agréable à écouter pour tous les gens qui aiment le Death Metal. Après, il ne faudrait pas non plus le prendre pour ce qu'il n'est pas.

Ce n'est pas tout de suite que HUMAN INFECTION réussira à s'élever drastiquement au-dessus de la masse grouillante. Si le gang fait toujours aussi bien son boulot, parvient à accoucher de beaucoup de titres tout simplement excellents et irréprochables si on se met à la hauteur de leurs ambitions modestes ("Ex Nihilo", le très intense et prenant "In Vain" ou l'entêtant titre éponyme final qui nous fera scander ses WHY MUST DEATH BE SO SLOOOOOW en levant le poing), on reste toujours dans une optique de la mort totale de la personnalité. Le boulot est bien fait, avec énergie et amour, on sent que ces gaillards jouent simplement la musique qu'ils aiment, et ce Death Metal pur sang a une certaine énergie communicative. Mais... Mais ça reste un véritable néant identitaire, une efficacité énorme certes mais n'apportant au final pas grand-chose. En fait, pour sortir un opus véritablement jouissif sur toute la ligne et avec un goût de reviens-y plus prononcé, il faudrait offrir le point d'équilibre parfait entre les deux albums, pile entre la délicieuse saveur rétro de ce petit dernier et la puissance brute de "Infest To Ingest". Là ce sera du lourd.

C'est d'autant plus frustrant qu'au final, il ne manque rien de précis sur "Curvatures In Time". Si on est un gros Deatheux de base, on a tout ce qu'on demande et on est content. C'est varié, ça bourre, c'est Old School tout en sonnant actualisé, respectueux du genre, et fait avec les tripes. Bref en gros ça pilonne comme il faut. Mais... Mais on a tout de même jamais l'impression d'être en train d'écouter l’œuvre d'un grand groupe, car tout cela reste au final trop neutre, ne tente de repousser aucune limite ni de proposer quoi que ce soit d'autre qu'une énième déclinaison d'une recette qu'on connaît par cœur. Et du coup... Du coup on enterre trop vite l'album, et bien qu'il finisse par revenir régulièrement sur le lecteur, au final on arrive tout simplement pas à s'y attacher.
Et c'est bien dommage, car ces gars ont du talent à revendre. Et ça mérite amplement d'être écouté au moins une fois.
Et c'est là, en relisant ma chronique du premier album réalisée il y a bientôt deux ans, que je me rends compte que je suis vraiment devenu un putain de gros blasé avec le temps. C'est triste ça. Snif.

Une phrase : un album de plus dans le paysage Death Metal, mais au moins il défonce comme il faut, et c'est le principal.

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- Andrew Brown (chant)
- Andrew Mathews (guitare)
- Hank James (basse)
- Cj Giles (batterie)


1. Intro
2. Celestial
3. Devastation
4. Ex-nihilo
5. Decay Inheritence
6. In Vain
7. Sacrificial Skies
8. Impending Purification
9. Lesser Being
10. Curvatures In Time



             



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