L.A.P.D c’est quoi ça ? Si je vous présente la formation en disant : c’est un genre de groupe qui mélange Metal, Funk, Rap et plein d’autres styles, pour donner un son quelque part entre INFECTIOUS GROOVES et FAITH NO MORE. Ok là vous me croyez. Si maintenant je vous dis que L.A.P.D c’est quelque part les prémices de KORN, vous me croyez toujours ? Non ? Ben vous avez tort ! Car L.A.P.D était quand même composé à ses débuts de Richard Morales ainsi que de James « Munky » Shaffer, Brian « Head » Welch, Reginald « Fiedly » Arvizu et David Silveria. Ceux-ci, ayant rencontré un peu plus tard un certain Jonathan Davis, ont déserté le groupe pour former KORN.

Bon sinon ça veut dire quoi cette suite de lettres ? À la base ces initiales, qui sont un gros pied de nez à celles de la police de Los Angeles (Los Angeles Police Department), signifiaient Love And Peace Dude, mais ayant déjà appelé leur premier EP de cette façon en 1989, ils optèrent pour Laughing As People Die. Un nom qui donne un peu plus l’impression qu’on a affaire à une bande de cinglés qu’à une bande de hippies. L’effet est complètement réussi, car après avoir écouté "Who’s Laughing Now?" on en perdrait limite ses facultés mentales. Pas que le disque soit mauvais, bien au contraire mais ça part tellement dans tous les sens que c’est assez difficile à décrire ou à résumer, on enchaîne les « Oh mon Dieu ! » effrayés, ou les « Ça déchire ! » convaincus, selon les titres.

Musicalement c’est de la Fusion : du Funk avec des guitares saturées, combiné à des rythmiques beaucoup plus Metal. On sent très bien que les RED HOT CHILI PEPPERS et SUICIDAL TENDENCIES sont la source d’inspiration de cette bande de jeunes. Le petit truc qui a fait le succès de KORN est d’ailleurs déjà présent dans L.A.P.D, les riffs sont très lourds, par contre niveau chant rien à voir avec Davis. Richard Morales a un timbre assez particulier, et une maîtrise de chant impressionnante, sur "Don’t Label Me" ou "Who’s Got The Number" on a carrément l’impression d’entendre du RUN DMC tandis que sur "Place In France" on s’imagine tout de suite un James Hetfield survolté de l’époque "Kill'Em All". Alors on a droit à des morceaux très couillus, typés Thrash de l’époque avec "P.M.S", "Jesus" ou "Excuse Me", qui pour l’anecdote m’a fait gravement tiquer arrivé à 2 minutes 39 puisqu’il comporte un riff qui ne sera autre que le break de "Need To" sur l’éponyme de KORN ! On trouve aussi des titres défouloirs qui ne dépassent pas 1 minute comme "All My Life" qui prend pour le coup des accents très Punk.

Et puis on a des enchaînements d’ovnis… "Doe Tee Beat" est euh… une sorte de… morceau(?), on va dire ça, où des singes en furie, aux facultés mentales douteuses, s’expriment, pendant qu’un de leurs acolytes frappe joyeusement la batterie pendant 16 secondes. Personnellement j’adore le passage où ils disent : « Doe Tee AAAAAAAAAAAAAAARGH !!!! »… À peine le temps de se remettre de ce choc sonore, qu’on enchaîne sur "Slicky Sixter" et son intro… Disco ?????? Ouais ça groove carrément, la basse slappée c’est bien sympa, mais le tout a un côté quasi dissonant, c’est super étrange, et surtout ça se barre en couille sur la fin avec un riff très Heavy, on imagine alors un déchaînement des zikos pour un final de furieux, et bah non ! C’était une feinte ! On reprend ce petit riff Disco à souhait et on termine comme on a commencé, point barre. Le skeud se termine sur "Stinging Like A Bee", tout aussi troublant que les précédents morceaux, un mélange de Punk'N'Roll à la MOTÖRHEAD sans le gros son, avec des accents Funk, des cris rageurs à la METALLICA et un solo qui rappelle le bruit que fait une machine à sous quand on gagne dans un casino. Voilà, ça c’était les chansons qui font peur ! Maintenant passons à celle qui est tout aussi barrée que les précédentes mais qui traumatise moins l’auditeur. "Who’s Got The Number" et certainement la plus funky de l’album avec son solo de saxo, c’est celle qui fait le plus bouger, et qui rappelle limite la MANO NEGRA. Voici le titre le plus abouti, qui toujours dans le même délire, séduit le plus et est surtout le plus représentatif de ce que peut faire L.A.P.D quand ils décident d’être sérieux 2 minutes.

À mon humble avis, ce groupe ne séduira jamais les fans de KORN, ou alors seulement les plus ouverts d’esprit, car il est quand même assez difficile d’accès et un peu long, certains morceaux auraient pu être supprimés sans problème. Autrement tous les fans de FAITH NO MORE ou MR BUNGLE se retrouveront carrément dans ce bordel musical et pourront adorer le concept. Pour les autres, eh bien, tentez ! Après tout vous pourriez très bien trouver ça marrant !