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2013 Repelling A Solar Giant

ETERNIUM - Repelling A Solar Giant (2013)
Par DARK MORUE le 26 Octobre 2013          Consultée 3492 fois

Allez, aujourd'hui, je vais faire comme Blast Head Records, changer un peu.
Oui, vous avez tous compris depuis longtemps qu'entre ce label et moi, c'est une longue histoire d'amour, à vous de choisir lequel des deux suce la bite de l'autre. Mais, on va faire fi de tout ça comme je l'ai toujours fait jusqu'à présent (si j'accorde des bonnes notes aux ADE, SCORDATURA et autres PARASITIZED et TOMBTHROAT, c'est tout simplement parce que c'est excellent, pas parce qu'on me paie hein, qu'on soit bien clair), et s'intéresser à la nouvelle sortie du label, qui tranche un peu pas mal beaucoup avec les albums de Brutös sortis auparavant.
ETERNIUM, projet d'un certain Markov Soroka, c'est pas du Death de bourrins, non. Enfin, pas que. Y'en a, certes, un tout petit peu pour faire genre, mais c'est avant tout un album de Black Symphonique assez particulier. Et oui, je l'avoue, c'est un genre auquel je ne connais franchement pas grand chose, je voue un culte à MIRRORTHRONE et c'est à peu près tout en fait. Est-ce une raison pour ne pas se pencher dessus ? Non, absolument pas. Parce que la musique d'ETERNIUM est sans compromis en son genre tout en restant accessible pour tout le monde, d'une richesse énorme et permettant à chacun d'y trouver son compte.

La tout simplement splendide pochette ne trompe pas quant à la tonalité du tout : si certains riffs Black peuvent paraître froids et typiquement nordiques, c'est bien une aura mystique, une chaleur surnaturelle qui irradie "Repelling A Solar Giant". On est juste les témoins de la lente traversée de la lave du colosse représenté ici, et ces radiations étranges et chaleureuses retranscrivent à merveille l'histoire développée, le concept travaillé et bourré de messages (les paroles sont pratiquement intégralement écrites en dialogues, je vous laisse la surprise du développement de tout ça). Et musicalement, ça s'illustre par plusieurs titres-fleuves, l'album atteignant les 45 min pour 6 titres avec des pointes à 10 min et 8 min, laissant le temps de développer tout ça. On a donc un concept album atmosphérique avec des titres à tiroirs, oulalalah, prise de tête en perspective ? Oh que non !

Malgré son apparente recherche poussée, un morceau tel que "Aura Infernum" peut servir de crash test. Sa mélodie à tomber, avec cet unique riff lent que l'on oubliera jamais de notre vie, laissant la place à de longues plages atmosphériques développant un échange mystique, au clavier omniprésent... Oui bon, c'est le morceau le plus mélodique de tous, mais il reste représentatif, breakant en tornades de voix schizophrènes et guitares acoustiques, aucune forme d'agressivité là-dedans, mais bordel de merde, ce que c'est beau ! Il faut un temps d'adaptation, mais cette atmosphère cotonneuse, ces douces lames de guitares qui nous enveloppent, même les séquences blastées n'existent que dans le but de nous renvoyer bien au chaud dans les cieux dans les secondes suivantes...
Alors certes, on pourra dans ce cas là reprocher à la production de manquer de puissance, car en dehors de la batterie pédalant de manière bien virile, le grain des cordes est très nuageux, sans agressivité, massant les tympans dans le sens du poil. Même le chant, partant pourtant dans tous les sens, qu'il soit growlé, black, carrément hurlé de manière suraiguë ou chuchoté, réussit à adoucir son côté extrême en travaillant son flow pour devenir lyrique, racontant davantage une histoire avec passion et rage que n'augmentant la brutalité de l'ensemble.

Bon, la plupart du temps on reste dans le rapide, direct, mais toujours retenu. Que ce soit "Aura Amethyst" qui veut sonner plus oppressant, en multipliant les couches vocales haletantes sur un tempo élevé, ou le tout dernier morceau "Aura Noir" qui termine l'album sur une touche plus violente et sale, l'amateur de Metal Extrême sera tout de même comblé. Rien que pour le riff purement Black Metal d'une grande froideur ouvrant le très efficace "Aura Titian"... Mais le propos n'est pas là. Bien évidement. ETERNIUM semblent presque laisser son concept emporter le tout, tant l'album sonne comme un bloc uni au genre extrêmement délicat à définir... On parlerait bien de Black Metal Symphonique mais la composante Sympho est quand même très discrète, par le biais de nappes omniprésentes, jamais grandiloquentes mais avant tout tragiques et intimistes. Et même, dans tous les cas il y a des bouts de Death là-dedans, pas seulement pour les growls mais surtout pour le jeu de batterie, et l'intégralité des riffs directs ne sonnant pas froidement Black Metal. Mais même en en faisant abstraction, au final ça ne sonne pas du tout comme du Black, alors on va laisser tomber ce jeu d'étiquettes totalement vain.

Mais pour moi, s'il ne faut retenir qu'une seule chose de cet album, c'est bien "Aura Sentium", sa pièce unique de 10 min. Bouleversante. Pas seulement pour son intro au violon, mais surtout pour son long développement, avec son atmosphère changeante et une mélodie simple qui tue toutes les minutes, et surtout son final qui risque de vous marquer un bon moment... M'enfin, je vais pas non plus tout dévoiler. De toute façon il y aurait trop à dire, tant la richesse de l'opus est immense. Comme quoi, sans un niveau technique faramineux, en ne jouant que quelques notes, des mélodies traînantes simples mais arrangées comme il faut, en détachant chaque note comme une étincelle, prise dans un flot continu de mélodies envoûtantes, planantes, baignant dans une douceur confortable même si physiquement violent, tout un paradoxe.
On écoute "Repelling A Solar Giant" de manière cérémonieuse, concentré dessus tout en faisant autre chose, pour se laisser totalement imbiber de ce climat étrange, réconfortant, dégageant au final un sentiment paisible (le court passage au chant clair sur "Aura Rubicon", presque à en tirer des larmes vu le sentiment de paix intérieure dégagé, et le somptueux solo mélodique à suivre n'ira que dans ce sens). Et oui, je suis bel et bien en train de parler de Black/Death.

Mais donc, un tel album, c'est réservé à qui ? Ben moi je pense : à tout le monde. Sauf ceux qui veulent forcément de la crasse dans leur musique, le rendu presque rêveur les laissera forcément sur le carreau. Parce que non, cet album n'est pas mou, il est atmosphérique. Une atmosphère très très particulière, qui aura de quoi en désarçonner plus d'un, car si la musique en elle-même n'est pas du tout difficile d'accès, elle demande au préalable qu'on s'en imbibe et qu'on sache à quoi s'attendre. Mais je conseille à absolument tout le monde de tenter le voyage, même les réfractaires au Metal Extrême peuvent selon moi parfaitement apprécier les deux pièces les plus marquantes ("Aura Infernum" et "Aura Sentium" pour ceux qui lisent que les intros et les conclusions) tant le tout regorge de mélodie, et de simplicité malgré une richesse sonore conséquente.
Une œuvre définitivement à part, mais hautement recommandable pour l'expérience vécue.

Aura Swagg : Toute écoute vous plongera dans un cocon chaud, réconfortant et enivrant. Après, à vous de voir si c'est ça que vous attendez d'un album de Black/Death...

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   DARK MORUE

 
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- Markov Soroka (chant, guitare)
- Gabe Price (guitare)
- Brent Dossett (basse)
- Chad Grffin (claviers)
- Ryan Kelley (batterie)


1. Aura Titian: Obsidian Dressed His Eyelids
2. Aura Infernum: The Flight Over Massless Soul
3. Aura Amethyst: Her Gaze Cast Obsidian Death
4. Aura Sentium: Concord Of Ember And Zephyr
5. Aura Rubicon: Apotheosis Of Solar Flares
6. Aura Noir: Repelling A Solar Giant



             



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