Nos trolls, que j'ai déjà présentés, après avoir accompli leur premier fait d’armes en s’égarant dans le Nord, poursuivent leur voyage. Et cette fois, ils arrivent aux tropiques. On pille les villages, on emporte de quoi festoyer et s’envoyer en l’air. C’est l’occasion pour nos apprentis conquérants d’accomplir de nouveaux exploits, beaucoup plus belliqueux, regroupés sous le nom de "Refill". Une couverture fort curieuse d’ailleurs, car à aucun moment, on ne sent dans la musique une atmosphère tropicale.

Le premier morceau commence, a priori, d’une manière tout à fait banale. "It was an old time, blablabla..." . On s’attend à l’introduction stéréotypée accompagnée de la douce mélodie qui augmente progressivement d’intensité. Toutefois, le scalde est accompagné de son pote troll qui lui jette un verre à la figure, lui ordonnant de la fermer. "Ov Frost And Ice" est une excellente mise en bouche qui mélange tous les atouts que l’album propose. Nous voilà donc partis pour une succession d’hymnes non-stop bien composés. Alors que le premier album privilégiait une ambiance folklorique festive, "Refill", à l’exception du prélude, laisse de côté l’humour et le fun pour se concentrer sur la composition de morceaux héroïques. Et franchement, le groupe y parvient avec brio. Nos zigotos maîtrisent parfaitement leurs guitares et font surgir d’excellentes mélodies pleines de ferveur païenne. Ils n’hésitent plus à utiliser les chœurs qui sont maintenant présents dans chaque titre. Les instruments de papé, rangés au grenier, ne sont ressortis que pour l’habituelle chanson à beuverie incontournable des albums de Folk Metal. Ici, c’est "Get Drunk Or Die", et elle vous filera la pêche. A cette occasion, TROLLFEST s’est joint à la fête. Dans le clip de l’enregistrement, le chanteur n’hésite pas à ballotter ses couilles dans son slip en chantant :

"You pick an ugly bitch
But your dick won't grow an inch
Fuck that waste of time
Let's have!!! ANOTHER DRINK!!!
Get drunk!!! OR DIE TRYIN'!!!
Get drunk!!! OR DIE TRYIN'!!!"

De son côté, on appréciera les clameurs guerrières de "Mask Of The Banned One". Et personnellement, j’ai un coup de cœur pour le très enthousiaste "Watch The Raven Die" qui donne franchement envie de partir à l’aventure. Les trois morceaux finaux sont eux aussi dotés d’excellentes mélodies. Même si la transition entre eux n’est pas développée, on sent qu’ils se suivent. "Winter’s Dawn" évoque en effet le soleil qui se lève sur un paysage enneigé, avec sa guitare et ses pointes mélodiques glorieuses. "As Shadows Pass" sonne comme une finalité. Sur une falaise, nous contemplons notre destination à l’horizon. Mais habilement, des chorus transformeront le nom du morceau en une sombre litanie, accompagnée d’un rire maléfique pour un final à l’ambiance obscure. "Soulblood" conclut parfaitement l’album, l’exaltation reprenant le dessus. Bref, nous sommes loin des derniers morceaux de "Lost In The North" plus mollassons et moins mémorables.
En fin de compte, seul "The Grief" ne partage pas l’enthousiasme de ses confrères. Ténébreux et hargneux, il a le mérite d’apporter une touche d’agressivité plus soutenue.

Ce second album confirme l’impression laissée par le premier. NORDHEIM travaille dur et a beaucoup de talent. Nous avons là de quoi satisfaire pendant quelque temps tout adepte de Metal païen épique. C’est un bon groupe regorgeant d’idées, qui ne demandent qu’à être davantage développées pour inspirer de plus grands exploits à l’auditeur.