FINSTERFORST, c’était avant tout un accordéon. Dans le premier album, "Weltenkraft", un accordéon festif tout droit sorti du bal musette d’un petit village. Dans le second, "Zum Tode Hin", un accordéon plus mélancolique. "Happy Black Metal", oui, c’était une qualification qui jadis convenait au groupe.
Seulement, voilà, FINSTERFORST a décidé de changer, d’évoluer vers une musique plus pompeuse. On range au placard le vieil instrument de Grand-Père et on met de côté les mélodies folkloriques.
Place aux atmosphères épiques !

Le second album du groupe montrait déjà leur désir de développer des ambiances plus travaillées que sur le premier. Le troisième, "Rastlos" ne fait plus dans la demi-mesure et la majorité des chansons dépassent les dix minutes. La dernière track dure même environ vingt-deux minutes. Ambitieux et réjouissant. FINSTERFORST veut entrer dans la cour des grands.
Les chœurs cérémonieux, qui faisaient une timide apparition sur "Zum Tode Hin", sont beaucoup plus présents. Au rayon des nouveautés, on note la présence d’un chant clair, particulièrement mis à l’honneur dans le morceau "Stirbt Zuletzt" et même l’apparition de cuivres. Ces derniers, ponctuels, sont bienvenus, parfaitement intégrés dans les compositions.
Quand à l’accordéon qui faisait de FINSTERFORST "FINSTERFORST"… et bien… il est beaucoup plus effacé. Je dirai même pas forcément bien introduit et ce malgré leur maîtrise de l’instrument. Ses mélodies, quoique courtes, sont toujours aussi agréables à écouter.

"Rastlos" est donc épique, pompeux, cérémonieux, nostalgique et même pittoresque, illustrant plutôt bien le paysage ornant la couverture de l’album. Les morceaux sont particulièrement bien développés. Le chant Black ne perd pas en qualité. Bref, ce n’est pas le genre d’album dont on se lasse rapidement.

Seulement… tout au long du disque, on sent clairement l’influence de MOONSORROW. Bon point dites-vous ? Alors certes, il est normal de s’inspirer des plus grands lorsqu’on veut évoluer. Mais quand l’introduction de la première chanson "Nichts Als Asche" est quasiment un copié-collé, néanmoins un peu plus court, de l’introduction de "Tulimyrsky", je dis non. Même ambiance, même mélodie, même montée en puissance, mêmes effets. Loin de moi l’idée d’affirmer que tout l’album est une copie du Chagrin de la Lune, mais l’influence et bel et bien omniprésente. Le comble, c’est que l’album n’offre pas pour autant des ambiances et atmosphères diversifiées. Intéressant pour ceux qui aiment explorer, dommage pour ceux qui aiment voyager.

Finalement, quelle conclusion tirer de ce FINSTERFORST ? Il est incontestable que le groupe perd sa personnalité en essayant tant bien que mal de marcher sur les traces de MOONSORROW. Le manque de diversité au niveau des atmosphères est aussi regrettable, tout comme la place moins importante accordée à l’excellent accordéon. Néanmoins, on ne peut reprocher au groupe de vouloir progresser. À des années lumières du festif et enthousiaste "Weltenkraft", bien mieux construit que "Zum Tode Hin", "Rastlos" est un bon album, bien plus riche que ses prédécesseurs, avec de chouettes nouveautés. Chers Frères d’armes, vous avez en "Rastlos" un nouveau compagnon !

Note réelle : 3,5/5, arrondie à 4/5.