Les gars, vous n'imaginez pas avec quelle impatience j'ai attendu ce nouvel opus d'EQUILIBRIUM. Leur dernière oeuvre montrait que le groupe, fidèle à lui-même, était toujours aussi inspiré malgré trois albums et un petit E.P. Du Metal folklorique et épique, composé avec passion et une insatiable soif de bonne humeur extrêmement contagieuse. J'attendais beaucoup de "Erdentempel", surtout après avoir écouté des extraits lors de la promo. La mélodie entendue à ce moment-là s'est logée dans ma tête et la nuit suivante, elle résonnait dans le monde des rêves. J'avais le CD. Quelle déception lorsque je me suis réveillé, les mains vides... Mais cette fois, je le possède vraiment. Alors, commençons !

La première chose qui frappe, c'est l'homogénéité. Dans les disques précédents, les morceaux partaient dans tous les sens. Tantôt nous avions droit à une ambiance de jungle, tantôt à une voiture qui démarre à toute bringue. Ici, ce n'est plus le cas. Les ambiances sont toujours aussi diversifiées, mais gardent un thème bien fantasy. Le groupe évolue ; les instrumentations sont plus nombreuses, une voix claire et des chœurs font leur apparition. Ces nouveautés rajoutent beaucoup de saveur aux compos, bien que le chant Black reste principal. Majoritairement, ces dernières sont festives, en particulier "Uns'rer Flöten Klang", qui restera longtemps gravé dans votre tête. Elle fera fureur en concert. Mais aussi "Wirtshaus Gaudi" dont les cinquante premières secondes rappellent FINNTROLL. Cette dernière a droit au clip, qui montre un chanteur plein d'autodérision. L'aspect épique et glorieux n'est pas en reste, bien au contraire ! Il est encore plus présent qu'avant et quand il ne règne pas en maître, il fusionne harmonieusement avec les joyeuses mélodies. Les compositions sont bien plus riches et subtiles qu'on ne le croit au premier abord et si vous aimez imaginer comme moi des scènes lorsque vous écoutez votre musique favorite, je vous garantis le dépaysement. "Karawane" et ses sonorités orientales me font traverser le désert en compagnie d'une caravane de marchands. J'imagine aisément une vue aérienne du convoi, les roues du chariot laissant de longues traces sur la vieille route poussiéreuse. La musique illustre bien l'environnement hostile, mais encourage aussi à aller de l'avant, par son ambiance optimiste et insouciante. J'atteins ainsi, sur "Heavy Chill", une immense cité portuaire qui fourmille de vie. Surplombant l'immense océan qui reflète un soleil éclatant, ouverte sur le reste du monde, j'y croise des créatures de toutes races, certaines éloignées de leur pays natal. Les elfes et les nains, mais aussi des animaux anthropomorphes canins et félins (ouais, j'adore ce genre de perso, ça colle bien à la fantasy). La main sur le pommeau de mon épée, je marche au milieu de cette foule qui s'agite en tous sens. Lorsque les mouettes émergent de la musique, me voilà sur les quais, respirant l'air iodé. Le chant clair et enthousiaste illustre toutes les aventures qui s'offrent à moi. Les passages folkloriques donnent l'impression d'évoluer au milieu des étals de marchands qui vendent à la criée les produits de la mer.


* Ben oui, faut pas oublier que le groupe est germanique.

Sur les dernières secondes, pleines de fraîcheur, accompagnées par le chant de nombreux oiseaux, j'approche d'un grand parc. Je vais prendre quelques heures de repos en attendant le navire "Wellengang". C'est accompagné des sublimes mélodies évoquant la mer et du bruit des vagues que j'embarque vaillamment pour de nouveaux horizons....
Même si j'ai des préférences, tous les morceaux sont mémorables, sans exception. La chevauchée épique de "Was Lange Währt", la glorieuse "Stein Meiner Ahnen"... Seule "Apokalypse" est sombre. Et encore... c'est un bien grand mot.
Mais alors, pourquoi avoir choisi une couverture aussi sinistre pour illustrer l'album ? Franchement, j'en sais rien. C'est peut être simplement humoristique.

Et quid du long morceau instrumental ponctuant chaque disque, dans lequel ils déchaînent toute leur inspiration ? Figurez-vous qu'il n'est présent que sur l'édition limitée Digipack, que j'ai choisie (tralala). Pendant onze longues minutes, vous voyagerez donc sur "Aufbruch" ("départ") au milieu de superbes paysages sauvages. Le chant yoik, au milieu de la piste, est du plus bel effet, surtout quand la musique augmente d'intensité. Le petit break qui s'ensuit vous fait contempler le soleil couchant au sommet d'une montagne tandis qu'au loin s'élève le rugissement d'un dragon, renforçant l'aspect fantasy de l’œuvre. Le final m'a pincé le cœur : même si l'album se clôt, l'aventure continue. Ceux qui possèdent l'édition normale ne doivent pas être déçus car "The Unknown Episode" termine magnifiquement l'ensemble. L'un de mes titres favoris.

L'édition limitée offre aussi un second disque, et là, tenez-vous bien : il reprend tous les morceaux de l'album, sans aucun chant, à l'exception des chorus ! De quoi poursuivre l'épopée longtemps en savourant ses mélodies superbes !

Sur "Erdentempel", on ne s'ennuie pas une seule seconde. EQUILIBRIUM s'est concentré sur ce qu'il faisait de mieux. Nous avons ici que des hymnes composés avec grand soin. Avec ses deux galettes, le groupe nous offre la totale. Je les écoute encore et encore sans jamais me lasser. Un festival épique de bonne humeur, une ode à l'aventure, à la fantasy et surtout, à la joie de vivre !
4,5/5.