Lorsque l'on a un chanteur qui correspond au mélange parfait entre Piet Sielck d'IRON SAVIOR et Peavy Wagner de RAGE, que l'on est un jeune groupe finlandais dont la musique lorgne, au hasard, du côté de CRYSTAL EYES, des premiers SONATA ARCTICA ou du HELLOWEEN période Keepers, on se dit que l'on a toutes les cartes en main pour faire son trou dans la scène Heavy Mélodique européenne. Tout juste, ou presque. SOULHEALER, qui propose avec "Chasing The Dream" sa deuxième réalisation, donne l'impression d'un groupe talentueux, capable de mener sa barque et proposer un travail de qualité, en atteste ce nouvel album plutôt bien foutu. Pas de quoi s'emballer outre mesure néanmoins.

Signé sur le petit label Pure Legend Records, qui enchaîne les sorties comme d'autres les perles, SOULHEALER présente une collection de titres joués avec passion et volonté de proposer une musique de qualité, travaillée et catchy. Il y a une ambiance très 80's qui se dégage de l'ensemble, stimulée par la voix du chanteur bien entendu, mais aussi par ce sens du groove inné, particulièrement évident sur "Done For Good", qui rappelle le Scorpions période "Savage Amusement", ainsi que sur le morceau-titre, l'excellent "Chasing A Dream", dont les parties de guitares lead souvent doublées sont un véritable délice, rendant encore plus réussi un titre déjà imparable. "The Deception", très SONATA ARCTICA dans l'âme, "Ties Of Time" ou "Don't Look Back" parviennent à faire de "Chasing The Dream" un sympathique moment de musique pour qui aime les mélanges équilibrés entre sens de la mélodie et lourdeur Heavy.

La voix caractéristique, donc, du chanteur Jori Kärki est parfaitement adaptée à la musique du groupe, et permet au groupe de se distinguer de ses concurrents, jouant sur une facette plus rugueuse de sa personnalité. Il en va de même pour le mixage, réalisé par Janne Tolsa (TAROT) qui confère à l'album un son à la fois puissant et moderne, tout en lui donnant ce côté live qui le rend immédiatement appréciable. On ne trouve ainsi pas grand chose à reprocher à un groupe qui met toutes les chances de son côté, si ce n'est cette désagréable impression, permanente, d'avoir déjà entendu tout cela, et en mieux. Le groupe en lui-même n'en est pas responsable bien entendu, mais il faut reconnaître que le Heavy pratiqué par SOULHEALER n'apporte pas véritablement d'eau au moulin, et se "contente" de reprendre des recettes usées jusqu'à la moelle. Pas de quoi bouder son plaisir ou refuser de soutenir le groupe, bien entendu, mais pas non plus de quoi se taper le cul par terre à l'écoute d'un album sympathique mais à l'intérêt limité.