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BRUTAL DEATH TECHNIQUE SF  |  STUDIO

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WORMED - Exodromos (2013)
Par DARK MORUE le 10 Mai 2013          Consultée 3633 fois

Et pof. Bon sang que ce début 2013 est chargé niveau Brutal Death. Et allez, on se mange en simultané le retour de SUFFOCATION, un nouveau DEFEATED SANITY qui écrase tout (j'essaierai d'en parler prochainement si j'arrive à écrire des trucs sur ce groupe), bientôt DEEDS OF FLESH qui squatte à nouveau sans compter une certaine masse de trucs plus underground qui déglinguent (EUPHORIC DEFILEMENT à tout hasard). Et aussi on a un nouveau WORMED.
Nos cœurs s'arrêtent de battre. Oui, ils sont bien revenus, le single "Quasineutrality" n'était pas un coup dans l'eau, le fer de lance ibérique est de retour et il est pas content. C'est reparti comme y a 10 ans pour se manger de la brutalité astrophysique qui asticote les trous noirs du chaos ? Ouaip, complètement, mais différemment.

Non, il n'y a pas de transformation radicale. C'est toujours aussi intense et monstrueux. Du coup, je vous propose dans un premier temps de faire un petit tour, relire ma chronique de "Planisphaerium" histoire de vous remettre dans le bain.
*Un ange passe. Et se fait annihiler par Galactus, ensuite de quoi l'univers entier entre en fusion nucléaire supernova sisi tavu.*
Voilà. Ça va toujours ? Tant mieux. Parce que cette chronique commence tellement mal et est tellement structurée n'importe comment que je me donne envie de vomir tout seul. Va falloir que je trouve une accroche, une idée, parce que sinon ça va pas le faire. Parler de l'album, ça vous dit ? Bon ben on va commencer par le line-up alors. Ben on a un nouveau batteur qui a remplacé l'ancien, et un nouveau guitariste. Voilà. Et notre Phlegeton, il s'est encore plus donné à fond que d'habitude dans le concept et l'écriture des paroles. Dommage que cet effort soit totalement vain.
Pourquoi vain ? Parce que, déjà dans le livret, c'est tellement stylisé qu'il est tout simplement impossible de lire les paroles. Ayez l'objet entre les mains et vous comprendrez. Et ensuite, ben, n'espérez pas comprendre ce qu'il raconte, le nain aux cheveux d'un mètre vingt n'a absolument rien changé à sa technique vocale et refait le coup des inhales surpuissants, inhumains, yaourth sur-guttural bizarre qui passent pour le coup super bien. Terrain connu, constance, buterie, avec ce chant tellement radical qu'il fera d'office le tri dans les auditeurs.

Par contre, en background, c'est plus tout à fait pareil. WORMED a quelque peu muté, et a donné toujours plus d'importance à son concept SF (des trucs sur les voyages spatiaux du dernier humain, je crois). Et voilà qu'on a un Brutal Death cette fois totalement futuriste, chirurgical, qui serait froid s'il n'était pas aussi furieux. Sorte de copulation improbable entre CRYPTOPSY et ORIGIN. Oh que oui que c'est bandant. Moins foutraque que sur son premier full-length, aussi moins axé sur le groove et la lourdeur. La production est cette fois froide, ultra précise, quasi stellaire, ça met des étoiles plein les yeux. Et vu comment ils se sont amusés à tordre leurs riffs, c'était vraiment pas de trop.
D'accord on a quelques belles expulsions de furie ("Nucleon", bon sang que ça fait mal), mais désormais le Brutal Death joué est "autre". Très axé sur une ambiance très particulière, nerveuse, urgente, et avec un énorme travail sur la dissonance. Dans tous les morceaux, on tombe sur des passages où on distingue clairement les notes, parfois de manière carrément ambiante et mélodique (la superbe "Tautochrone"), ou alors de la furie jazzy à l'état brut, à l'appui "Spacetime Ekleipsis Vorticity"... Et ça fait du bien, quand on mesure le niveau de déflagration sonique du reste qui a pas franchement été revu à la baisse au final...

Bon, certes, on a toujours quelques passages un peu débiles Slammy sur les bords, comme les très dispensables 2 min de "Darkflow Quadrivium" qui est plus un interlude avec un riff qu'un vrai morceau. Mais ça rajoute à l'ambiance. Et ça plonge dans cette atmosphère bizarre, spatiale mais toujours dangereuse, mariant un niveau technique extrêmement élevé (voir carrément inhumain, il faut l'avouer, le batteur est un androïde et les deux guitaristes ont quatre mains bioniques). Et tout ça pour finir en apothéose, avec un ultra plombé bien que fulgurant et classieux "Techinox Wormhole" qui démontre bien les inspirations ultra modernes du groupe (avec plans Deathcore à la clef, pour sonner futuriste faut bien piocher dans les genres nouveaux remarquez...), et voilà la pièce maîtresse de l'album. Oui celle-là. Le putain de titre instrumental de 6 min qui va nous permettre cette fois d'avoir une durée décente, contrairement aux autres sorties du groupe, au dessus de la demi-heure.
Et d’ailleurs cette même pièce est un putain de chez d’œuvre. Enchaînant les riffs from outer space, mettant le plus en avant la fa cette mélo-dissonante du combo, bien que les gros blasts soient loin d'être absents tous les riffs font mouche et catapultent autre part. Incroyablement bien branlé. Et surprenant.
Tellement surprenant que j'ai même été surpris par la nature même du machin. C'est en traînant sur d'autres webzines voir ce qu'en pensait la concurrence (NIME vaincra!) que j'ai découvert qu'en fait, ce titre instrumental est une sorte de condensé de tout "Exodromos", repiquant les riffs plus aériens des autres morceaux. Oui le webzine en question est Thrashocore pour ne pas les nommer (c'est mal de citer des marques dans une œuvre artistique aboutie et pro telle qu'une chronique, je l'accorde). Et non, on ne se rend pas du tout compte de l'imposture de ce morceau final tellement c'est bien fait. On a pas d'impression de redite malgré une répétition des riffs. Carrément. Des petits fous je vous dis.

Bref, l'heure du bilan. "Exodromos" est un sacré pavé de Brutal Death Technique aux accents futuristes aussi intelligent qu'intense. Mais, c'est déjà nettement plus lisible qu'avant, car c'est un peu moins furax et surtout plus propre. Adieu le côté jazzy freestyle délicieux, bonjours la conquête spatiale carnassière en suspension atomique (cette phrase n'a aucun sens). Et c'est tout à fait recommandable, je dirais même que ça poutre et que c'est un album qu'on retiendra dans nos bilans à la fin de l'année. Pourvu que vous l'ayez écouté bien évidemment, ce qui demande quand même un certain effort vu à quel point c'est gratiné et ce même en étant aéré...
Mais pour du WORMED, c'est super accessible. Donc vous privez pas cette fois.

Z[0N-45P°_3 : gros météore de Death technique lâché en orbite avec des ordinateurs aux calculs puissants. Et ça arrache, et ça plane, et ça SF, et c'est ça qu'est bon.

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   DARK MORUE

 
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- Phlegeton (chant, bidouilles, concept)
- J. Oliver (guitare)
- Migueloud (guitare)
- Guillemoth (basse)
- Riky (batterie)


1. Nucleon
2. The Nonlocality Trilemma
3. Tautochrone
4. Solar Neutrinos
5. Multivectorial Reionization
6. Spacetime Eklipsis Vorticity
7. Darkflow Quadrivium
8. Stellar Depopulation
9. Techkinox Wormhole
10. Xenoverse Discharger



             



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