Mighty Music n'en finit plus de me faire découvrir de nouveaux groupes et pour la plupart prometteurs. Après DEATHRONIC alias Amine Andalous et son "Duality Chaos", sur lequel je reviendrai plus tard sur ces mêmes pages, c'est au tour de EMPIRE DROWNS de débarquer sur ma platine. Un combo danois formé en 2010 par des membres issus de la scène Death mélodique scandinave (URKRAFT, WITHERING SURFACE) qui ne vous évoquera probablement pas grand chose puisque "Bridges" dont il est question ici n'est que leur second EP.

Un EP constitué de 4 titres (un peu moins de 21 minutes au compteur) de Goth Rock Death Metal quelque chose, un truc hybride en quelque sorte qui s'avère assez agréable dans l'ensemble. Certes... Mais malheureusement l'ensemble sonne il faut bien l'avouer un peu passe-partout, la faute à des compositions sans grande originalité (si l'on excepte un tant soit peu "Rats", la composition la plus personnelle du groupe) et qui n'apportent strictement rien ou si peu de choses au schmilblick. Celles-ci ont plutôt tendance d'ailleurs à rappeler avec un aspect plus rugueux des formations beaucoup plus renommées telles que PARADISE LOST époque "Draconian Times" (du long de ses 7minutes 42s, l'ambiancé "Bridges" en est la plus flagrante illustration avec ce rythme relativement lent, ce riff rébarbatif, ces guitares mélodiques lancinantes empruntes de tristesse...), mais aussi SENTENCED pour le coté direct, accessible et basique de "Stumble Undefined" et de "Glamourous" et son clavier un peu kitsch, deux compositions très rapidement accrocheuses mais aussi très vite répétitives.

Ceci étant, le ton général de "Bridges" se veut ici beaucoup plus pesant que celui d'un PARADISE LOST ou d'un SENTENCED à l'image de "Rats" qui d'entrée de jeu nous met une chape de plomb sur la tête de par la lourdeur de ses guitares, presque plaintives, et de sa rythmique lente et pachydermique. L'aspirine est de rigueur surtout que le chant de Michael H. Andersen pas si lointain de celui de Ville Laihiala se veut alors hurlé voire même growlé. Dommage que son chant soit si linéaire. Heureusement, quelques légères nappes de clavier viennent en fond épurer la chose et donner de la profondeur à l'ensemble.

Devant ce constat, vous comprendrez bien volontiers que ce "Bridges" n'a rien de bien palpitant ou de bien exaltant, EMPIRE DROWNS se contentant de reprendre (avec de la lourdeur et de la rage en plus) la recette d'un PARADISE LOST ou celle d'un SENTENCED avec plus ou moins de réussite. On aurait aimé une plus grande prise de risque de la part de ce combo danois. Il n'en reste pas moins un savoir faire incontestable, une production de qualité et des compositions pas si mauvaises que cela au final mais sans réelle saveur. De ce fait, EMPIRE DROWNS a encore du pain sur la planche s'il souhaite devenir un des ténors du genre. Et au vu de "Bridges", il en est de toute évidence encore assez loin.