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DEATH/GRIND  |  STUDIO

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1992 Grey Misery

DISGRACE - Grey Misery (1992)
Par DARK MORUE le 14 Février 2013          Consultée 1755 fois

Ouaip, définitivement, la scène finnoise, c'est un beau bordel.
On tranche pas mal avec la scène suédoise qui a trouvé son unité dans le son Sunlight, et la scène norvégienne qui n'existait pratiquement pas (je parle de Death Metal Old School uniquement hein, qu'on s'entende). Ici, c'est du gros gras démoniaque, ou bien du bizarre technique, du copie suédois, des claviers ajoutés et ça expérimente dans tous les sens sans réinventer le fil à couper les roues de poudre, mais ça le fait bien.
Et y en avait aussi qui tapaient dans le Goregrind, carrément. A savoir XYSMA et leur première démo, qui versait dans le bon gros dégueulasse quasi inaudible à la "Reek Of Putrefaction". Et aussi justement DISGRACE, objet de cette chronique, ayant un frontman en commun avec l'illustre formation précédente.

Parce que ouais, avant de se tourner vers une sorte de Stoner Punkoïde dés l'album quasi-suivant, DISGRACE pratiquait une sorte de Death Metal ultra influencé par le "Symphonies Of Sickness" de CARCASS, furax de chez furax, et corrosif à mort.
Donc, donc, ce "Grey Misery", il a quoi à nous proposer ? Il reprend plein de titres des démos précédentes (mais strictement rien de l'EP, pas de remords pour foncer dessus donc), et se pose comme un gros pavé de la scène. Comme pour quasi tous les groupes du coin, on a une pochette assez étrange (la réédition sur Xtreem Music nous aidant un peu mieux à voir ce qui s'y passe en agrandissant pas mal l'image et en giclant l'espace vide) et totalement pas en phase avec la musique, et une production signée Timo Tolkki. Haha sérieux, se rendre compte qu'un gus de STRATOVARIUS est derrière ce qu'a pu faire AMORPHIS, FUNEBRE, DISGRACE, XYSMA, ABHORRENCE et autres, c'est quand même assez fun avec du recul.
Bref, donc c'est un son typique que nous avons là, saturé à mort et aux guitares grésillantes dégueulasses, exactement tout ce qu'on aime dans ce style-là.

Et vlan, dès que "My Dark Paradise" nous accueille, c'est l'éclatement et le headbang frénétique. Avec un côté Grindcore très très prononcé, ces mecs là nous balancent des riffs d'une grande efficacité et c'est surtout extrêmement massif et rapide, peut-être parmi ce qu'on pouvait trouver de plus Brutal dans le coin et à l'époque. Très très fourni en blasts, avec un chant constitué de growls bas et globuleux débarquant de nulle part à peu près n'importe quand, c'est violent, sale et foutrement bon, cette affaire. Bon, bien évidemment, c'est peut-être pas ce qu'on peut anticiper de plus varié au monde. Mais on a quand même un sacré savoir-faire dans le domaine, avec une hybridation des plus efficaces. Ainsi, on reprend donc l'énorme énergie de la scène Grind afin de tout péter aux riffs boulet de canon qui fusent partout avec vélocité et hargne, le tout renforcé aux structures bien Death Metal rajoutant énormément d'ampleur. Et du coup on se retrouve avec un bon lot de compositions imparables, bien que le tout soit assez monolithique.

Donc ouais, se manger d'office l'hymne "Dark Paradise", ça fait du bien par où ça passe, et si c'est pour en plus enchaîner sur une "Unity's Interlude Dyes Blind Tomorrow" et son intro surpuissante, ben *insérer votre métaphore pourrie qui tabasse, je crois que j'ai épuisé mon stock*.
On peut également citer quelques compositions surnageant totalement au-dessus du reste (malgré une qualité globale quasi irréprochable pour le genre pratiqué), à savoir l'énormissime "Debris" avec une montée en puissance absolument terrible, démarrant presque tranquillement avant de lâcher les chevaux progressivement jusque une soudaine accélération apocalyptique, ou encore l'ultra-brutale "And Below Lies Infinity" et la plombée "The Chasm". Mais tout ça ne suffit pas à casser une certaine linéarité, certes pas bien emmerdante du haut de la grosse demi-heure que dure l'album, mais quand même bien présente et coupant au final un peu la très forte poussée d'adrénaline engendrée par l'énergie débordante de la galette.

Bref, DISGRACE, sur "Grey Misery", c'est un rail de coke raffiné à la tronçonneuse, ça t'éclate le crâne avec tellement de furie et d'aisance qu'on en redemande. Après, on ne va pas attendre beaucoup de finesse et de grande subtilité d'un opus aussi fonceur et au fond assez Punk dans l'esprit, que son imagerie ne reflète pas, mais alors pas du tout. Je n'aurais jamais pensé qu'une porte dans un désert sur fond gris avec un logo rose me réserverait du Grind/Death psychopathe, m'enfin, avec les Finlandais, faut être prêt à tout de toute façon.
Et donc, pour 1993, ils enregistrèrent un nouvel album qui ne parut jamais (enfin si, mais en 2011), suite à quoi un gros virage musical fut pris et le Metal Extrême totalement évacué au profit d'un Rock Stoner particulièrement énervé. Plus du tout dans mes cordes donc, l'histoire de DISGRACE s'arrête là pour les Deatheux accomplis...

Harmaa kukko vuohi : gros missile nucléaire plus ou moins ancré dans son époque, dont la débauche de fougue devrait en enterrer plus d'un...

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   DARK MORUE

 
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- Toni Stranius (chant, guitare)
- Jukka Taskinen (chant, guitare)
- Jussi Selonen (basse)
- Miska Koski (batterie)


1. My Dark Paradise
2. Unity's Interlude Dyes Blind Tomorrow
3. Abtruse Myth
4. Obscurity In The Azure
5. The Chasm
6. And Below Lies Eternity
7. Waves Of Hypocrisy Seas
8. Debris
9. Immortality's Open Lake
10. Transcendental Dimension



             



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