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BLACK ATMOSPHÉRIQUE  |  STUDIO

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IHSAHN - Eremita (2012)
Par ERWIN le 23 Juillet 2012          Consultée 8684 fois

Certains ahuris veulent absolument que Vegard "Ihsahn" Tveitan soit devenu un gentil compositeur de Metal Prog à la DREAM THEATER. Ceci me laisse singulièrement dubitatif… Alors dans ma grande bonté et du haut de ma solennelle sagesse bien connue de tous, je leur conseille vivement l’utilisation d’un vibromasseur "Rocco XXL" afin de déboucher ce qui leur tient lieu d’esgourdes. Il semblerait en effet que sans ce traitement ultime, leurs capacités auditives ne soient plus foutues de faire certaines distinctions essentielles. Car IHSAHN n’est pas devenu une pucelle de carnaval du jour au lendemain, nope, vous en doutiez ? Bien évidemment, l’évolution de notre Vampire Armani préféré n’est pas à prendre à la légère, pas plus que son extrême versatilité et son utilisation unique de la six, sept, voire huit cordes dans la scène norvégienne. Son créneau musical demeure donc, quoiqu’on en dise, le Black Metal sous une forme d’une pureté inégalée… À toute musique il faut des pionniers et le « Lord » du Black ne saurait être un autre individu que le magicien noir.

Évolution, maître-mot, mais aussi certaines influences, celle de TOWNSEND sur les rythmiques type "Wallsound" sur "Introspection". C’est une influence, pas une mise au pas du grand initiateur de feu EMPEROR. Certes, il y a du chant clair, certes les lignes mélodiques sont alambiquées et d’une complexité proche de la sophistication. Certes le saxophone omniprésent notamment sur la pièce maîtresse qu’est "The Eagle And The Snake" pourra surprendre les moins Freejazzeux d’entre nous, mais il n’y a qu’une seule vérité : le Black Metal composé par Ihsahn reste d’une certitude qui confine à son avant-gardisme. Soyons raisonnables deux minutes merde…

Donc après avoir retiré le vibro de vos oreilles puis l’avoir soigneusement remisé dans la boîte à malice de votre petite copine – le tiroir à gode quoi, je vous propose de réinvestir la piste de son les gars. Et tâchez de ne pas vous abîmer trop le cerveau en devenant accroc à l’objet, qui mal manipulé, peut s’avérer aussi dangereux qu’utile.

Commençons par le meilleur : le refrain Blacky pop à la PARADISE LOST de "The Eagle And The Snake", ses arpèges de guitare, les contretemps à la MEKONG DELTA, la batterie foisonnante et légère, les chœurs aériens d’Ihsahn, tout concourt à faire de ce titre une véritable légende. Le torturé géniteur du Black symphonique laisse ici libre cours à toute sa créativité. On comprend mieux son amitié avec Devin Townsend. La pièce est donc magistrale, pleine de la personnalité si puissante du Norvégien, ce garçon si étrange qui passa comme le vent à travers la tempête du Black Metal et de ses excès en tout genre… Il est bien le seul… Quelques petits soli de huit cordes plus tard et vous admettrez qu’en plus du reste, le gars est un musicos de génie… Nous sommes très, très loin de la technique rudimentaire d’un... Vikernes... Le regretté Nödtveidt lui-même est loin derrière.

Nous retrouvons le sax strident sur la monolithique "Catharsis", qui présente un nouveau refrain de qualité. Et cette guitare toujours au centre des débats fait rudement plaisir. Avec "Arrival" – rien à voir avec le célèbre titre de ses collègues scandinaves d’ABBA – nous rentrons de plein pied dans un Black d’influence Darwinienne – traduisez ayant subi une évolution digne de la préhistoire à nos jours, c’est saisissant d’efficacité. Les bridges déménagent et l’ambiance sépulcrale à souhait ravira les plus darks d’entre nous. Le refrain est à nouveau en chant clair. "The Paranoïd" sonne Techno Black Ambient ; les structures alambiquées y régnent en maitresses et on constate qu’Ihsahn n’a rien perdu de sa fougue et de son habileté à distiller une climatisation malsaine et froide comme les glaciers du Sognefjord.

Certains titres sont plus atmosphériques tels ce "Introspection" où son pote Devin « Divin » Townsend vient pousser la chansonnette comme l’inverse était arrivé sur le jovien "Juular" du DTB. Et à nouveau, quelles lignes de guitare ! Vous noterez l’étonnant sujet de "Something Out There" où l’élégant blackeux narre les éléments d’un mariage ricain traditionnel. C’est à s’en péter les durites ! Nous avons même droit à un petit essai de synthé "à la Varg en taule", le talent en plus cela va de soi sur "Grief". Le morceau tient lieu d’introduction à "The Grave", ou le sax prend le pouvoir dans l’hystérie psychiatrique d’un cimetière peuplé de morts-vivants. Si ça c’est pas du Black, je me mets à l’écoute de Justin biberon dès demain. Ça arrache les tripes et le sax ne détonne en rien, bien au contraire. Chapeau bas.

L’opus est très noir, excellent, cultissime et doté d’une créativité titanesque.
Inclinez-vous devant le talent du magicien noir. Jetez-vous dessus !

4.5/5

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   ERWIN

 
  N/A



Non disponible


1. Arrival
2. The Paranoïd
3. Introspection
4. The Eagle And The Snake
5. Catharsis
6. Something Out There
7. Grief
8. The Grave
9. Departure



             



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