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IHSAHN - Arktis (2016)
Par ERWIN le 1er Juin 2016          Consultée 4678 fois

Peut-on seulement dire qu'on reprend le cours des aventures de Vegard Tveitan là ou nous les avions laissés ? Ne serait-ce pas faire preuve de présomption ? Le grand maître du Black Metal continue son évolution, faisant fi des modes et des courants. Il n'a cure du monde qui l'entoure et reste hermétique aux influences. Certes, on constate quelques inflexions avec le temps. Les propositions avant-gardistes de SHINING et de LEPROUS, les expérimentations diverses de Devin TOWNSEND peuvent se ressentir dans l'évolution de sa musique, mais parfaitement digérées, assimilées... Améliorées ? Sans doute oui... Méconnaissables à coup sur... A nouveau présomptueux ? Je ne pense pas... La sempiternelle photo en noir et blanc est une image traditionnelle de son pays, le Telemark, ok. Décidément, on ne saura jamais vraiment où on fourre les pieds en découvrant un nouvel opus du magicien noir. Mais finalement, n'est-ce pas ce qu'on attend de lui ?

Comme à l'accoutumée, plusieurs morceaux sortent de l'ombre avec une violence inouïe. Il y a plus agressif, beaucoup plus violent aussi bien sur, mais le degré de souffrance que parvient à exprimer IHSAHN dans ses compositions est unique au monde. Le piano de "In The Vaults" et l'orchestration minimaliste me rappellent presque les expérimentations de Varg en taule, si ce n'est qu'ici on touche au sublime. Tout y passe, c'est épique, lancinant et d'une troublante beauté diaphane. Tant de sophistication... Ne faudrait-il pas imposer l'écoute de cette musique à tous les enfants de la terre pour les ouvrir à l'art ? En définitive, cela serait salvateur pour les tirer de la torpeur hypnotique de la daube starac ou voicienne... La postérité d'EMPEROR est bien là, au fond des tripes de Vegard. Personne d'intègre ne saurait être déçu par ce titre d'une trempe irréelle.

L'autre moment d'outre espace de ce skeud est "Celestial Violence". le titre parle pour lui même. Une montée permanente de la tension qui libère l'énergie céleste avec une dévotion plus divine que réellement maléfique. Mais que c'est beau ! La guitare scande sa rythmique d'acier alors qu'Ihsahn soutient sans s'époumoner le ravissement qu'est cette composition. La rédemption est là, toute proche. Une bande son fabuleuse pour la montée des âmes vers un éventuel refuge Miltonien. Incroyable... Je ne m'habituerai jamais... Ce titre donnerait des envies de foi au plus athée d'entre nous. Quelle foi...? On s'en fout non ? A l'opposé, 'Til Tor Ulver" qui clôt ce sixième opus, lut par Hans Herbjornsru sur un piano répétitif, doit tout au monde tellurique de la Norvége. Sa fin est le témoin d'une reptation au travers de la damnation éternelle, voire l'indicible. Même sa voix tend au summum de l'horreur, dans une vision assez Lovecratienne de la musique.

Avant garde donc... on ne change pas une recette qui marche, en tous cas pour les 3-4 pelés tondus qui aiment ça dans l'hexagone, n'est-il pas ? Allez poser une oreille sur l'ovni "Frail" ou chacun pourra se sustenter d'une portion de complexité sans renier pour autant ses fondamentaux. C'est très fort... "You can't afford to be this frail"... Comme c'est vrai ! Soyons tous forts et volontaires, ce monde le nécessite. Merci Vegard ! Plus loin, sur "Crooked Red Line", on retrouve le saxophone d'amour du pote Norvégien Jorgen Munkeby... Oui, pour le meilleur ! Vous en doutiez ? Vous êtes un hérétique ! Certes par instant, on est dans un registre presque pop... Et alors ? L'instant d'après on est en free jazz, me les brisez pas avec vos idées moyen-âgeuses sur le Black Metal ! Varg vit dans la Creuse et élève des cochons les gars... Entre les deux mon coeur ne balancera jamais. IHSAHN est le seul vrai prophète du black, il l'a toujours été.

"Dissassembled" nous amène sur un répertoire plus thrash, mais sans l'agressivité de ce dernier, ici tout est calibré pour la survie dans l'excès. Rien de sanguinolent, jamais rien de vulgaire. Beau refrain clair, structures alambiquées qui rappelle le MEKONG DELTA, le WATCHTOWER de la fin des eighties. "Until I Too Dissolve" doit pas mal aux riffs Big rock d'Edward VAN HALEN, mais oui, c'est un grand écart. D'un autre coté le niveau technique de l'artiste lui permet aisément ce genre de démarche. Le titre est certes plus mainstream mais d'une efficacité remarquable. On signalera la fin psychédélique de "My heart Is Of The North", ainsi que l'ambient technoïde "South Winds", qui nous rapproche mélodiquement de son pote Devin TOWNSEND.

Plus que jamais lui même, Vegard "Ihsahn" Tveitan continue son périple et semble se rapprocher d'une réalité tangible, là ou la quasi totalité de ses contemporains sucrent les fraises ou ont abandonné le combat en chemin. J'avoue une grande admiration pour ce personnage inclassable et discret, énigmatique et stellaire. La note n'étonnera donc personne, nous restons sur des données très stables en assumant un beau 4 pour ce sixième opus chaudement recommandé.

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1. Dissassembled
2. Mass Darkness
3. My Heart Is Of The North
4. South Winds
5. In The Vaults
6. Until I Too Dissolve
7. Pressure
8. Frail
9. Crooked Red Line
10. Celestial Violence
11. Til Tor Ulver



             



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