Quand on parle de Metal Oriental, on cite principalement ORPHANED LAND comme une évidence, sous-entendant que c'est le plus bel exemple de réussite dans le genre. L'auditrice exigeante en matière de musique orientale que je suis vous répondra qu'ORPHANED LAND est dix fois plus fade et ennuyeux qu'ARKAN.

Là où d'autres groupes sonnent "froids", ARKAN brûle par sa puissance et sa maîtrise, nous enveloppe de chaleur par la voix de Sarah Layssac (dîtes-moi sincèrement, qui ne serait pas charmé ?). Le groupe garde les meilleurs morceaux de la musique orientale et les confronte au Metal le plus adapté, mélodique et violent à la fois.
Je peux écrire le même discours élogieux pour la plupart des morceaux. "Inner Slaves", "Deux Vult", "Sweet Opium", loin de la "pop metal orientalisante", on s'approche plutôt d'une véritable tempête de sable. Avec sur le chemin, quelques moments de calme aux accents de beauté arabe, invitant parfois à la danse ("Beyond Sacred Rules" et le magnifique "Call From Within").
Si l'album comporte 13 pistes, il a une durée entièrement satisfaisante, car plusieurs pistes ne servent que d'intro ou d'interlude. Elles ne durent même pas une minute mais ont une fonction : elles permettent de placer l'ambiance, de créer des liens entre les morceaux. L'album est ainsi bien ordonné, de façon à ce que la lassitude ne puisse pas s'installer.

"Salam" est à mes yeux une des meilleures représentations de ce qui se peut faire en Metal Oriental. Les mélanges de styles fonctionnent à merveille, on écoute là un ensemble homogène qui garde une certaine fidélité par rapport aux rythmes purement orientaux, même si l'accent est fortement mis sur le côté Metal Extrême. Mais ce n'est pas une simple adaptation de musique orientale au style Metal, c'est une véritable interprétation, autant sur les structures musicales orientales, que sur les images et les émotions qui s'en dégagent.