Et allez, ça recommence les albums que je n’ai littéralement pas écouté depuis dix piges et que ma reconstruction cognitive a enjolivé ! Dire qu’en lisant préalablement la chronique de Canard, je le trouvais vache (ça alors !) ou tout du moins sévère dans sa lecture du Thrash d’HAVOK que je trouvais pourtant poignant, revendicatif et novateur… Bon finalement, il faut croire qu’il n’avait pas tort le bougre.

Alors pourquoi s’acharner à chroniquer, même à la volée, des albums auxquels je vais nonchalamment attribuer trois étoiles pour la forme, ce qui découragera la plupart des lecteurs de ne serait-ce cliquer pour lire ces lignes ?

D'une, car je me le suis bien farci cinq fois pour voir si je n’avais pas loupé un truc, si je n’étais pas distrait lors de mes écoutes, ou si j’étais juste devenu aigri. Bonne nouvelle, aucun des trois mon capitaine !

De deux, car il faut savoir reconnaître les albums moyens, ou du moins bof-bof par le biais d’avis croisés, afin de proposer un assortiment exhaustif dans ce qui se fait de bon, d’à chier, et de juste banal… Même si vous ne jetterez votre dévolu que sur les albums aux critiques dithyrambiques.

Et oui, "Time Is Up" entre dans la troisième catégorie. En recontextualisant, il se donne des airs "old-school" en exagérant l’agressivité et en poussant le treble à 14, mais n’aborde les éléments Thrash qu’en superficialité, sa production policée à outrance en témoigne. Quelques riffs ou soli n’en demeurent pas moins efficaces ("Scumbag In Disguise", "Fatal Intervention"), mais un aspect bonnet-blanc blanc-bonnet vient très rapidement gâcher la fête, donnant une désagréable impression de dilatation du temps (ce qui est ballot quand on aborde ce style). En un mot comme en mille, on se fait vite chier. Ajoutez à cela quelques mimétismes à l’instar de "The Cleric" // "Eye Of The Beholder" et vous obtenez un cocktail globalement insipide, pas dégueulasse, mais avec autant de goût que de l’eau plate.

Et je crois que cela résume assez bien ce deuxième jet studio des Ricains : pas mal de bagout qui fait illusion en festival ou auprès d’oreilles bienveillantes ou complaisantes, et pas grand-chose de plus, finalement. Donc mea culpa, Canard, je me range à ta lecture de baroudeur qui en a vu d’autres : ça agresse, mais c’est un peu étriqué comme seul ingrédient.

Quitte à écouter du Thrash élimé jusqu’à la corde et qui ne me surprend plus, je me repasserai "AJFA", même si bon, au moins sur "Time Is Up", on l’entend, la basse… En voilà un bon point, vous voyez !

Note réelle : 2,5/5, on ne passe pas un mauvais moment, mais on sautera les fillers, trop nombreux ("D.O.A.", "Out Of My Way", "Killing Tendencies", zzz…).

Morceaux préférés : "Scumbag In Disguise", "Fatal Intervention", "Covering Fire".