Il était une fois un super héros, HAVOK, du genre plus moyen que super mais bon.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Havok_(comics)

HAVOK – de son vrai nom Alexander SUMMERS - est un peu tafiole sur les bords. Né d’une mère astrologue (en la personne d'Elisabeth TEISSEIRE), il a le pouvoir de capter la puissance des étoiles pour envoyer des décharges électriques dans ta gueule. Contrat avec MARVEL en 1968, il intègre l’équipe des Mutants et fait le taf normalement. Puis, c’est la crise, gel des salaires, restructuration, plan social et perte de sens. On connait la chanson.

Suite à des négociations serrées, HAVOK accepte le PSE pour fonder son entreprise : HAVOK Game Dynamics SDK.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Havok_Game_Dynamics_SDK

Faute de pouvoir faire rêver en collant et en bédés, il s’oriente vers les jeux vidéo. Marché porteur et croissance à deux chiffres : HAVOK « Enterprise » se spécialise dans les moteurs 3D. Ça marche du feu de Dieu : tous les concepteurs de jeux veulent s’arracher les services d’HAVOK. Les bénéfices pleuvent, parts de marché, innovations, etc. L’entreprise devient rapidement un incontournable du secteur. Au point d’éveiller l’intérêt du terrifiant Galactus, euh MICROSOFT, et son leader Bill GATES (ancien Dr FATALIS chez MARVEL). Rachat à grands coups de chèques pleins de zéros : HAVOK cède sous le poids des billets verts, tombe et se meurt tandis que le géant MICROSOFT assoit un peu plus sa domination sur le monde.

AH AH AH AH
(rire Fantomas)


Alors HAVOK se retrouve comme un con, les bras croisés. Riche comme c'est pas permis, mais sans trop savoir quoi branler. Une clause de non concurrence empêche désormais HAVOK de continuer toute activité professionnelle dans quelque domaine informatique, ludique ou lié au monde des super héros et des jeux vidéo.

Alors pour passer le temps, HAVOK devient un groupe de Thrash pour exprimer son dégout de ce système dégueulasse. En plus, ça tombe bien, on est en plein Revival Thrash, une scène porteuse avec un regain de succès.

http://en.wikipedia.org/wiki/Havok_(band)

…

En général, quand je me fends d’une longue introduction pour raconter des conneries, c’est que j’ai pas grand-chose à dire. J’aurais très bien pu me passer de ce « papier » allez-vous rétorquer, mais c’est un lecteur – VICESEPHIROT (auquel je dédie cette chronique inutile) – qui m’a demandé en me suppliant presque de faire un papier sur cet album. Et moi le lecteur thrasheur qui me tend un album en me faisant ses yeux de Bibi phoque, je craque alors ne me jugez pas hein !

Donc, je me suis passablement emmerdé pendant l’écoute de ce "Time Is Up". HAVOK produit un Thrash hyper classique, sans aucune particularité ni riffs saillants. L’ensemble rappelle les derniers méfaits de DEATH ANGEL (un mix de "Killing" et de "Relentless"), en moins inspiré, sans idée forte. Du gros Thrash répétitif et linéaire comme un cahier d’écriture (seul morceau valable : "The Cleric").

Le groupe a cependant l’avantage de la fraîcheur propre à la jeunesse. Cette énergie qui traverse l’album de part en part pourrait rappeler un "Kill Em All" raté, une intensité qui dans tous les cas sauve de la catastrophe. Associée à la production « maousse », "Time is Up" fait illusion. A grands renforts de double pédale sur tempo effréné, on finit par se laisser bercer par ce brouet Thrash commun. Déjà entendu maintes fois, pas franchement désagréable, juste dramatiquement convenu.

Du coup, je me suis retourné vers mon lecteur quémandeur : aurais-je raté quelque chose dans cette énième production Thrash des temps modernes ?

Réponse : « Ça fait pourtant bien mandale le HAVOK ».

C’est pas faux, ceci dit. Mais c’est toute la différence entre le bon et le mauvais Thrash en définitive (je me permets de paraphraser les Inconnus) :

"Le mauvais Thrash c’est les mecs ils ont des grattes et pis ils font des riffs mais c’est du mauvais Thrash, alors que le bon Thrash les mecs ils ont des grattes, ça riffe mais c’est du bon Thrash" (*).

Donc voilà, HAVOK – manque de pot et surtout d’idées – ça bute mais c’est pas du bon Thrash pour autant. M'enfin c'est pas bien grave, ça mandale quand même.


Note : 2/5 (pour l’énergie et le « son »).


Morceau préféré : "The Cleric".


(*)http://www.dailymotion.com/video/x27eb1_les-inconnus-les-chasseurs_fun